mardi 17 juillet 2012

Union Africaine

Ce week-end, l'Union Africaine s'est réunie au plus haut niveau, celui des dictateurs démocrates Chefs d'Etats pour tenter de résoudre la crise qui les agitait depuis janvier 2012 au moins : trouver un Président de la Commission de l'Union Africaine. Il s'agit du chef permanent de l'exécutif, pas du président politique qui change régulièrement au gré des alliances.



Madame Nkosazana Dlamini-Zuma a donc été élue, au grand dam de Jean Ping qui souhaitait se faire réélire et qui avait entrepris une activité intense de lobbying depuis plusieurs mois, y compris en France et en Francophonie. L'Afrique du Sud aussi a été un bon lobbyiste !

Mine de rien, il s'agit d'une sacrée révolution :

- C'est une femme, la première à la tête de l'Unité Africaine depuis toujours, sur ce continent où la condition des femmes est souvent encore peu reluisante. La présidente du Libéria est également depuis peu une femme africaine. C'est un signe évident pour l'avenir de l'Afrique.

- C'est une rebelle, loin des appareils d'Etat de père en fils ou au sein du même parti. Elle a vécu la vie des leaders de l'ANC, a dû fuir son pays, a épousé un futur président sans le savoir, a quatre enfants et une solide réputation de lutte contre la corruption (La dame de fer africaine), elle qui pourtant est ministre avec divers portefeuilles depuis longtemps !

- C'est une anglophone, qui renverse ainsi le rapport de forces historique au sein de l'Union Africaine avec les francophones, représentés par le Gabon... (no comment). Ca va donner un coup de pied quelque part dans la fourmilière bien installée de la coopération française qui va peut-être se réinventer sous d'autres formes, dixit François. La diplomatie d'influence, c'est bien quand on a de l'influence ! La Francophonie devrait en tirer quelques leçons également.

- C'est une sud-africaine, née dans la puissance majeure du continent dans tous les registres du développement. C'est la première fois qu'une puissance majeure prend la tête opérationnelle de l'Union africaine. Cette première ne plaira pas aux autres puissances majeures qui préféraient des pays moins "importants". Le Nigéria, l'Algérie ou l'Egypte ont quelques interrogations aujourd'hui. D'autant plus que l'Afrique devrait bénéficier d'un siège permanent au Conseil de Sécurité de l'ONU à l'occasion de la réforme prochaine que tout le monde attend... Un siège pour qui, vous avez dit ?

- C'est un bon signe pour la nouvelle extension internet .africa, justement portée par l'Union africaine avec des prestataires sud-africains. Elle a encore plus de chances d'être choisie.

Sinon, ce Sommet parle de problèmes africains, c'est normal : poignée de mains entre les deux Soudan à défaut de se mettre d'accord sur rien, idem entre Kinshasa et Kigali, déclaration sur le Mali sans arriver à convenir d'une stratégie pour le Nord du pays.

A propos du Mali, grand éclat de rire ce week-end en lisant le texte cosigné par Jacques Chirac (ancien Président de la France) et Abdou Diouf (ancien président du Sénégal, et non Secrétaire général de la Francophonie en cours) dans le Monde pour parler de Tombouctou : "Un pays privé de son passé est un pays privé de son avenir". Ca existe la maladie d'Alzheimer pour les Etats ? Il est nécessaire de condamner ce qui est condamnable, oui, mais encore faut-il être crédible. On ne s'improvise pas "un indigné" du jour au lendemain... même si c'est à la mode.

-







Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire