lundi 20 août 2012

Pardon

"Je tiens à réaffirmer mon attachement à l'égalité républicaine, qui protège tous ses citoyens et résidents, sans discrimination. La laïcité, qui assure la liberté de conscience comme elle garantit la liberté religieuse, demeurera indéfectiblement la règle de notre République"

François, le 19 août 2012, pour la fin du Ramadan, mais au-delà pour tous les laïcs, religieux, croyants, non-croyants...

Le politique et la religion ont agité quelques cerveaux la semaine passée, entre cette fin du Ramadan, diversement fêtée dans le monde (et pas du tout ou presque en Syrie), la condamnation honteuse des Pussy Riot en Russie pour des raisons politico-putino-religieuses, et le sermon des évêques de France qui se voulait politique et anti-gays tout en essayant de rester digne (raté!).

Ce qui est intéressant dans ces deux phrases de François (ou de ses conseillers) c'est leur évidence. D'aucuns diraient leur normalité, leur simplicité.

Rappeler l'égalité comme fondement de la République qui a donc comme mission de protéger contre les inégalités, ou contre les discriminations, est effectivement un simple rappel. Discrimination est de la même famille que crime, après tout. François applique cette protection aux citoyens (c'est dans la Constitution) et aux résidents. C'est bien. C'est différent du discours de Marine ou de Sarkozy. C'est bien.

Rappeler le caractère indéfectible de la laïcité est aussi une évidence, mais un peu moins pour beaucoup qui considèrent que les laïcs devraient peser "moins" que leur propre religion. L'Histoire a un poids certain en France, vieux pays constitué de couches et de morceaux très divers. L'Histoire est riche de dialogues ou de conflits entre pouvoir et religion. Le temps présent est riche de conflits et de dialogues potentiels.

Le discours de tolérance et de protection qu'a simplement tenu dans ces deux phrases me plaît bien. Comme dans d'autres religions, hier était le jour du pardon pour les musulmans. Un jour du pardon, cela devrait vouloir dire qu'on recommence sur des bases différentes, meilleures. Souhaitons-le, et bien au-delà du religieux, car ce début de rentrée, qui n'en est pas encore une, est un moment important où les grands équilibres se redessinent. La tentation de recommencer comme avant, de continuer comme si de rien n'était, de poursuivre les chemins classiques est toujours la plus forte.

Sauront-ils résister à la tentation ?


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