samedi 22 décembre 2012

Histoire et Privilèges

Une nouvelle ère, donc des nouvelles excuses.

Dans l'affaire belge, la bataille fait rage comme sur une scène de théâtre avec des effets de manches et des tirades, entre Cyrano évidemment, et des exercices de déclamation pour ou contre untel, avec forces jurons, de par Dieu, palsembleu et autres génuflexions hypocrites. Bientôt tout le monde du spectacle sera dans l'un ou l'autre camp. On attend avec impatience les prochaines cérémonies des César ou des Molière... retransmises en direct de Néchin.

Quand les autres s'en mêlent, les hommes d'affaires qui voudraient devenir belges mais dont les belges ne veulent pas, se posent alors des questions. Qu'est-ce qu'être français, ou belge, ou monégasque ? Qu'est-ce que payer des impôts ? Bernard Arnault se le demande, Alain Afflelou aussi (même si pour lui c'est plutôt Londres).

La bataille devient évidemment idéologique et historique. On a entendu les mentions de "guerre civile" par le MEDEF, de "Guerre de tranchées" et de "1789" par ceux qui sont montrés du doigt. Au-delà de ces situations qui ont toujours existé pour les riches et les privilégiés, on sent poindre une tendance très XVIII° et XIX° arrondissements siècles. Comme si François et ces horribles socialistes allaient lancer une nouvelle nuit du 4 août 1789 pour tuer ces infâmes privilèges. Déjà à l'époque, les riches aristocrates français étaient partis à l'étranger, dans les autres Cours, à Londres et en Allemagne. Les exilés célèbres l'ont quand même plus été pour des raisons politiques ou de sécurité personnelle que pour des raisons fiscales, en tous cas officiellement.

Pour des gens qui vivent aujourd'hui, jeunes ou pas, connaissant l'Histoire de France ou pas, ces arguments sont ridicules des deux côtés. Mélenchon ne dit rien d'ailleurs à ce sujet, pendant que son parti refuse au Sénat de voter le budget. Il a raison de se taire. C'est pourtant une évidence qu'il y a des riches, français et non français, et qu'ils vivent avec des règles différentes. Aux USA, la pression sociale des autres milliardaires pousse même les plus réticents à être généreux, le dernier en date étant le fondateur de Facebook, grand moraliste devant l'Internéternel. Pas seulement pour des raisons de déductions fiscales. Mais pour leur image. D'ailleurs aux USA, les expatriés payent quand même leurs impôts dans leur pays d'origine, sauf à perdre leur nationalité.

Je proposerais bien à ces expatriables de choisir le Vatican, paradis fiscal bien connu. Même les personnages condamnés pour scandale et révélations sulfureuses (excusez le mot) peuvent être graciés par le Pape, Chef de l'Etat. Evidemment, il y a un hic. Pour être domicilié au Vatican, il faut être catholique, pratiquant et ordonné ou très généreux donateur. Il y a là un business à faire. On peut toujours acheter à Rome des indulgences (vraies et fausses) comme au bon vieux temps d'avant la Révolution. Peut-on acheter une nationalité ? J'avoue mon ignorance. Si un de nos lecteurs savait...

Bonnes fêtes en tous cas. Ce blog continuera tous les jours pendant la trêve des confiseurs.

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