vendredi 28 décembre 2012

To be in or not to be in

Article largement commenté (et traduit) dans le Guardian d'hier, sur les propos tenus par Herman Van Rompuy à propos de la présence du Royaume-Uni dans l'Union européenne. C'est quand même le président du Conseil européen et son ton est en général plus mesuré, neutre et souvent lénifiant.

À l'aube d'une année importante pour l'Europe, avec force élections nationales à la clé, avant les élections européennes de 2014, et particulièrement en Grande-Bretagneavec un parti au pouvoir de plus en plus anti-européen, il s'agit de serrer les boulons. La méthode choisie par Van Rompuy est étrange. En voulant donner des leçons aux britanniques et leur faire peur, il espère certainement influencer quelques voix qui vont militer pour l'Europe et donc infléchir le résultat final. Le débat fait rage en effet à Londres. Est-ce par l'extérieur, de l'autre côté des mers, que la politique britannique sera influencée ? Évidemment non ! C'est au contraire le plus sûr moyen de ressouder les leaders politiques.

Le moment est bien choisi pourtant. Juste après la remise du prix Nobel de la Paix à l'Union européenne, avec la présence des présidents et premiers ministres à Oslo. Tous ? Oui, tous sauf un, David Cameron justement, l'euro sceptique numéro 1, remplacé par un europhile, Nick Clegg. Et juste avant la célébration le premier janvier du 40° anniversaire de l'entree du Royaume-Uni dans l'Union européenne. Célébration ? On verra ! De l'autre côté de la Manche, on attend surtout le discours de janvier du Premier ministre sur la relation avec l'UE, alors même qu'il a annoncé faire du "Contre l'Europe" son thème de campagne nationale.

Tout se prépare donc sereinement pour une grande bataille en 2013. Après la crise financière de la dette et de l'euro, la crise économique pour la négociation du budget européen, vient la crise politique, en pleine année bloquée par les élections allemandes, avec une Angela forcément intransigeante jusqu'à l'automne.

Le calme avant la tempête.

Entre, justement, l'amour bien terminé de Roméo et Juliette et l'échouage après la tempête sur cette île utopique. Shakespeare reste la grande référence des anglais. Van Rompuy a choisi de leur jouer Hamlet, écrit pourtant plus tard... Les commentateurs en France seront forcément anti-anglais, et vice versa. Ça ne change rien au fond de la crise politique en émergence pour aller plus loin en Europe ou au contraire la rétrécir, à force de lavages et d'essorages sans s'occuper de la température.

Ça va bouillir !




Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire