jeudi 17 janvier 2013

Gaz express

La prise d'otages dans un complexe gazier en Algérie a à peine eu le temps de commencer qu'elle vient de finir ( billet publié à 17h).

Le gaz, c'est important en Algérie, stratégique même. Sans ce type d'export l'Algérie n'a plus d'argent. La rente pétrolière, c'est bien tant qu'elle dure. Après il faut investir dans autre chose, cf le tourisme, l'immobilier et le foot pour les Etats du Golfe. La provocation qui consiste à prendre des otages (étrangers et algériens) dans un tel complexe, sans complexe, est une provocation de taille. C'est une première en Algérie, un symbole.

On ne sait évidemment pas encore ce qui s'est réellement passé, pourquoi et comment. On sait seulement que la réaction de l'armée algérienne a été rapide et brutale. C'est cette rapidité qui est significative, dans un pays où les questions de terrorisme ont empoisonné la vie pendant des années. Tout était annoncé comme parfaitement "sous contrôle". Tout ne l'est visiblement pas, ou plus.

La quantité de groupes armés dans la région saharienne, la quantité d'armes de très bonne facture (françaises en partie), la difficulté pour ces groupes de trouver des territoires à administrer, la capacité de ce genre de situation à attirer des volontaires venus du monde entier, tout cela représente un ensemble de facteurs explosifs. Il suffit de regarder une carte géo-politique de la région, avec ses frontières tracées au couteau par le colonisateur (rappelez-moi son nom déjà ?) et de visualiser leur étendue et leur perméabilité pour réaliser qu'il s'agit de facto d'une bataille internationale.

Le Mali, c'est une chose. Le Sahel et le Sahara une autre. Les experts en coopération africaine parlent souvent d'Afrique Sub-Saharienne pour la différencier du Maghreb ou de l'Afrique du Nord. Même ces dénominations ne sont pas aussi claires, surtout quand un pays, comme le Mali, comprend les deux zones.

Enfin, cette prise d'otages aura au moins eu le mérite de faire bouger certains Etats qui avaient des otages (dont certains ont été tués dans la bataille) et donc des intérêts dans ce complexe - on pense aux Britanniques et à BP mais aussi à d'autres nationalités qui ne lèvent pour le moment pas le moindre petit doigt pour le Mali.

On vit un moment important.

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