samedi 12 janvier 2013

Séismes africains

Mali

La France est donc officiellement intervenue au Mali, pour contrer l'offensive des rebelles/terroristes venus du Nord à Konna, dans le centre du Mali, aux portes du pays Dogon. Voies aériennes, soutien logistique et plus si affinités. Un premier mort français, pilote d'hélicoptère abattu.

Après le discours de François devant le corps diplomatique pour les vœux où il avait annoncé que la France allait répondre positivement à la demande de soutien du Président malien en plein respect des résolutions récentes de l'ONU, on peut dire que la réaction a été rapide et a pris tout le monde par surprise. Pour une fois, voilà des vœux qui sont autre chose que de la langue de bois diplomatique réchauffée.

Le soutien politique à cette action est très fort en France de tous les partis ou presque, et à l'étranger avec américains en soutien, russes également ainsi que ONU et Union européenne...

Un changement net de politique après des années d'inaction. Est-ce une vraie stratégie ou une simple réponse ad hoc à une demande urgente ? En tous cas les familles des otages au Mali sont inquiètes, à juste titre, car s'il s'avère que plusieurs centaines de rebelles ont déjà été tués lors de cette offensive, la vie de quelques otages ne pèse pas grand chose.

À noter, en parallèle, le plein essor du "Dakar", nom officiel du rallye Paris-Dakar qui se déroule cette année (avec ses morts aussi) en Amérique du Sud, parce que la sécurité n'était plus assurable dans les régions d'Afrique traversées, et on en voit bien une des raisons aujourd'hui. Réaction intéressante de Youssou N'Dour, ministre sénégalais qui se déclare choqué qu'on puisse utiliser le nom de Dakar pour ce rallye qui n'a plus rien en commun avec son pays, et ce même s'il comprend les raisons pour lesquelles cette course ne peut plus avoir lieu chez lui. D'autres sénégalais pensent qu'on devrait garder le nom et accompagner la caravane de culture africaine, sénégalaise, de musique et de pilotes sénégalais pour promouvoir leur pays, ce qui me paraît plus intelligent, surtout à l'heure où les puissances sud-américaines se tournent vers l'Afrique et son potentiel de développement. Mais c'est une autre histoire.

Djibouti

Opération ratée, semble-t-il, de sauvetage d'un otage français. La DGSE n'a pas réussi, même si tout est encore trop chaud pour être clair. Il ne fait pas bon être otage, en général et en particulier en ce moment.

Bangui

Les négociations entre le président Bozizé et les rebelles de son pays se concluent par un accord pacifique. S'il est respecté, cet accord est un camouflet pour le Président centrafricain qui reste certes au pouvoir jusqu'aux prochaines élections, mais qui se voit affubler d'un premier ministre issu de l'opposition qu'il ne pourra démettre et qui aura tous les pouvoirs. Là encore, la France et son indéfectible allié au Tchad a joué une carte intéressante : allié oui, mais pas à n'importe quel prix et pour défendre n'importe quelles valeurs.

Tout ça se passe loin d'ici évidemment. Loin des assassinats de kurdes à Paris, loin de la manif prévue demain pour les anti mariage gay, loin de l'accord historique signé entre patronat et syndicats hier une heure avant le minuit fatidique... Loin aussi de ce tragique troisième anniversaire du terrible séisme en Haïti, le 12 janvier 2010, dont le pays ne s'est toujours pas remis et où les abris précaires sont encore nombreux. Pas de guerre ici, juste la nature. Dans toute sa puissance. Et des hommes. Avec toutes leurs faiblesses.

 

Et si, finalement, le style Hollande était en train de naître au forceps ?

 

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