jeudi 21 février 2013

Carême et carences

On est en plein carême. Attention à ne pas développer de carences alimentaires.

En ce qui concerne les carences administratives, le gouvernement s'en occupe à plusieurs niveaux.

Les ministres travaillent et font travailler leurs administrations pour proposer des plans pour réduire l'administration, compte tenu des perspectives budgétaires et de la croissance  fmolle. Les Ministères vont devoir proposer d'autres économies pour tenir dans l'épure et ne pas trop creuser le déficit. Se serrer la ceinture, faire carême ou Ramadan, c'est pareil.

Le gouvernement est donc revenu aujourd'hui sur une des mesures de Sarkozy qui visait à imposer un jour de carence en cas de congé maladie pour la fonction publique. Concrètement, lorsqu'on prend un congé maladie, il peut y avoir un délai de carence entre le moment où on est payé par son employeur et celui où on est pris en charge par le système de sécurité sociale. Suivant les secteurs, suivant les statuts des employés, suivant le bon vouloir des entreprises, et dans la fonction publique en particulier, ces délais de carences servent à réguler l'impact de ces congés. Leur intention affichée est de pousser les employés à prendre moins de tels congés.

Pour caricaturer, lorsqu'un même employé prend plein de très courts congés maladie, et s'il est taxé d'un jour de carence à chaque congé, cela peut impacter fortement son revenu. Cela ne concerne que peu ou pas du tout les congés plus longs puisqu'on ne parle que d'un jour par congé. Il y a des abus partout mais on ne régule pas un système par les abus. Sarkozy avait donc établi ce jour de carence, systématiquement.

Prenons l'exemple du secteur hospitalier, peuplé de beaucoup de personnels de santé à tous niveaux et qui doit organiser les remplacements et autres fonctions vitales. La fédération hospitalière de France, par exemple, regrette la suppression de ce jour de carence, donc le remboursement intégral dès le premier jour, dans un communiqué intéressant. L'absentéisme peut frapper plus ou moins lourdement certains secteurs. L'absentéisme est souvent un phénomène provoqué par autre chose. Tout patron doit se demander quoi, dans son contexte. On ne peut pas généraliser son propre contexte tout le temps. Plus les salariés sont précaires et les emplois pénibles, plus l'absentéisme est important.

La création, puis le retrait, de cette journée de carence sont des actes politiques, pour flatter le patronat ou les syndicats. Il reste une carence d'idées pour améliorer la situation.

Jadis, on disait "poser une cautère sur une jambe de bois". Mais une fois qu'on ôte la cautère, la jambe reste toujours en bois.




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