mercredi 27 mars 2013

Des BRICS dans le mur de Bretton Woods

Sommet historique à Durban, en Afrique du Sud.



Mardi et mercredi, les dirigeants des pays émergents se rencontrent.
BRICS = Brésil, Russie, Inde, Chine et Afrique du Sud (South Africa).
Ce club est assez fermé pour l'instant mais a vocation à s'agrandir, même s'il est actuellement dominé par les deux poids-lourds que sont la Chine et la Russie.

Ce n'est pas la première fois qu'ils se rencontrent, c'est leur 5° Sommet. Mais cette fois-ci ils ont décidé de s'émanciper un peu de la Banque Mondiale et du Fonds Monétaire International.

Ces deux institutions et d'autres ont été créées à Bretton Woods juste à la fin de la deuxième guerre mondiale (en juillet 1944). Elles sont très largement sous la domination des Etats du Nord et développés qu'on appelle "l'Occident"et des USA entre autres. Qu'on parle de l'accord originel, de l'état actuel qualifié souvent de Bretton Woods II ou d'un futur accord, les mécanismes sont toujours dominés par "l'Occident". La France par exemple participe bien à leur financement et n'en retire pas autant.

"La France est le 4ème actionnaire de la Banque mondiale, à parité avec le Royaume-Uni.
Elle dispose d’un Administrateur permanent, représentant le Gouverneur qui est le Ministre de l’Économie, de l’Industrie et de l’Emploi, ainsi que d’un suppléant. Cas de figure unique au Conseil : l’Administrateur français est également administrateur pour le FMI (mais il a alors un autre suppléant)."

En décidant de créer une banque de développement sous leur contrôle conjoint et multilatéral, ils créent un nouvel instrument international. Petit instrument pour le moment, on ne parle que de quelques dizaines de milliards de dollars, mais tout le monde a commencé petit. Et les réserves de change de ces pays, cumulées, dépassent les 1300 milliards de dollars. Les désaccords sont nombreux, évidemment, mais la volonté commune est là et elle s'affiche fortement. Décidé en fait il y a deux ans ce projet prend son envol cette année. Il y a des sceptiques, le journal Le Monde en particulier...

Les fonds d'aide au développement, qu'ils soient des dons ou des prêts "à la Bretton Woods" continueront évidemment à couler vers ces pays émergents et vers l'Afrique. Mais cette nouvelle banque va finalement essayer de financer aussi des projets, en Afrique par exemple.

Avez vous entendu parler de la Chinafrique ou même de la Chinindafrique (diaporama ici) ?
On y reviendra de temps en temps ici, mais en quelques mots, il s'agit de la manière pour la Chine et/ou l'Inde d'investir en Afrique pour financer leur développement (et le développement africain que le monde entier identifie comme une futur eldorado).

On est loin de la Françafrique sulfureuse et peuplée de vieux réseaux et de porteurs de mallettes vers la France. Les mallettes iront ailleurs et si un jour la corruption baisse elles deviendront des coffres aux trésors pour les peuples africains. Les dérapages français et de certaines dictatures corrompues en Afrique ont laissé des traces. Pareil avec les anglais et autres colonisateurs historiques de l'Afrique. La sympathie pour les pays émergents est forte, naturellement forte, et permet de bâtir des relations différentes, d'un nouveau type. A ce titre la Chine est très avancée et ce n'est pas un hasard si le nouveau numéro 1 chinois poursuit sa tournée dans plusieurs pays d'Afrique plus "tentants".

A propos de Chine, connaissez-vous cette agence de presse ? On trouve souvent de très intéressantes nouvelles sur Radio Chine Internationale, en français et sur l'Afrique notamment. C'est juste un petit signe, un signal faible comme disent les veilleurs professionnels. Mais c'est un signe.

Business Day note d’ailleurs que la banque d’import-export chinoise Exim Bank accorde déjà davantage de prêts que la Banque mondiale, pour financer des projets «Made in China».

Une petite nouvelle en passant, donc. Rien de bien important et en espérant que la France réussisse à se qualifier pour la Coupe du monde de Foot en 2014 ... au Brésil.

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