vendredi 29 mars 2013

Gueules de bois financières

Bon. François a parlé. La fête est finie. On passe à autre chose maintenant.

Gueule de bois, avec des statistiques dévoilées ce matin par l'INSEE sur le montant de notre dette et l'aggravation d'icelle. Jolie courbe, sans appel.


Dette au sens de Maastricht des administrations publiques en point de PIB 

On y voit nettement le début de Sarkozy de la crise en 2007 et si on a une double-vue un aplatissement progressif mais pas encore à partir de 2012. Ca baisse mais trop lentement. On était à 5,3%. On en est encore à plus de 4,8% par an et revenir à 3,7% dans 9 mois sera difficile... Il semble que les mauvais élèves de la classe soient les administrations locales. Vive la décentralisation et le transfert des devoirs aux collectivités locales sans leur en donner les moyens ou les droits.

La presse économique se délecte de ces nouvelles. La presse généraliste n'est pas encore capable d'expliquer en termes simples ces données. L'opposion critique et même Fillon parle d'une crise de régime et de violence !!! Oulala ! Bercy (le ministre Moscovici) explique que ça aurait pu être pire si le gouvernement n'avait pas agi dès l'été dernier. Il y a en effet une crise donc des rentrées fiscales moindres, ainsi que des coûts liés à l'Europe et au soutien aux pays en difficulté. Ah bon ?

Ouf ! Comme je l'écrivais dans mon billet en live pendant l'intervention de François : "L'Etat va faire des économies : moins de papier, de contrôles, des achats groupés et surtout le choc de simplification. Pour des réformes structurelles, c'est plus délicat : les dépenses vont diminuer en vrai, promis, juré, craché."

On est en France, quoi ! Pas à Chypre ! A Chypre, tout va bien.
Le FMI a annoncé hier qu'il serait « difficile » d'étendre à d'autres pays européens la solution adoptée à Chypre. Dommage. On sent bien que le FMI aimerait le faire mais qu'il y a trop d'obstacles à ses politiques fameuses d'ajustement structurel concoctées dans des cabinets d'avocats financiers à Chicago et qui ont connu des succès absoluments nuls dans les pays en développement. Peut-être espèrent-ils les appliquer, ces politiques, dans les pays en dé-développement ?

A Chypre les contrôles stricts n'étaient censés durer que quatre jours, mais seront très certainement reconduits pour au moins un mois. Lisez cet article du Monde pour comprendre le rôle actuel et historique de Chypre dans le négoce méditerranéen et russo-européen. A déguster en particulier, cette citation de l'avocat fiscaliste consultant interviewé qui dit à propos d'éventuels blanchiments d'argent : "Quant à nos contrôles, ils sont très stricts. Nous vérifions le plus d'informations possibles sur nos clients. Nous allons parfois jusqu'à leur demander une facture d'électricité.". 

Que celui qui a réussi à obtenir un prêt bancaire en France sans facture d'électricité lève la main !



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