mardi 14 mai 2013

Le foot, un sport d'équipe et d'individus

Le PSG a donc fini sa saison en terminant premier du championnat de Ligue 1 en France. Dont acte, pour un non-événement tellement celui-ci était attendu depuis longtemps à coup de pétro-dollars du Qatar, de stars internationales et d'articles dans la presse.

En célébrant lundi soir cette victoire, le PSG croyait peut-être, et le gouvernement avec, révolu le temps des supporters violents et autres casseurs qui accompagnent depuis des années le PSG autour du Parc des Princes. Dans un temps rêvé et imaginaire d'idéalisme benêt, tous se seraient réjouis et la fête aurait été grande, au Trocadéro, puis sous tous les ponts de la Seine, puis enfin aujourd'hui devant l'Hôtel de Ville.

La réalité a rattrapé le club, la ville et le gouvernement. Les casseurs étaient là. Tout le monde critique en disant que ce ne sont pas les "vrais" supporters mais des éléments externes. Le FN parle évidemment de racailles (non ou mal françaises) et l'UMP en rajoute sur l'impéritie du Ministre de l'intérieur qui n'aurait pas assez prévu de forces.

C'est un petit événement bien sûr, mais j'en tirerai quelques leçons, partagées ou non :

- la France pourrait apparaître à l'extérieur comme un pays pas très cool ? L'image en souffrira un peu certes, mais finalement, vu de l'extérieur, la France restera aussi attirante. C'est dommage pour les futurs dossiers français de JO et c'est un souci pour l'Euro 2016. Ca va coûter plus cher que prévu en budget sécurité ! Au Brésil au moins, pour la coupe du Monde 2014, il n'y a pas ces soucis car même les prostituées (légales) sont en train d'apprendre les langues étrangères, dont le français. Tout va donc bien car les pauvres restent dans les favelas et les policiers savent les contenir.

- de plus en plus les manifestations publiques prennent un tour violent en France, avec un radicalisation des manifestants ou de ceux qui tournent autour. C'est une spirale vicieuse. Il suffit de très peu de personnes pour semer la zizanie et le trouble dans une manifestation, et il est de plus en plus difficile de les maîtriser. La guérilla urbaine fait des progrès et vive les technologies modernes pour cela. Dans un pays démocratique comme la France, c'est plus difficile à contrôler qu'en Syrie par exemple où on peut couper l'Internet et les téléphones mobiles. Le bourgeois a toujours eu peur des autres.

- enfin, l'individualisme est en telle progression qu'il semble difficile de le combattre sans autoritarisme. L'UMP et le FN, mais aussi Mélenchon se complaisent dans des discours de plus en plus autoritaires. Face à un gouvernement qui joue en permanence la carte de l'apaisement et de la conciliation sur la plupart des dossiers, ces discours rentrent comme un doigt dans du beurre tiède. La violence de notre société ne diminue pas à coups de mots gentils. Elle traduit le malaise et les souffrances de gens désespérés ou de plus en plus écartés du courant principal. Pourquoi s'en priver ? Pourquoi ne pas en profiter un peu aussi ? Il semble certain que tout le monde souhaitera étouffer ce type de comportement et le limiter à des débordements exceptionnels. Bon père de famille ? Comportement bon enfant ? Ce sont des mots qui n'ont plus de sens aujourd'hui. François entend-il ces messages ou reste-t-il retranché dans le faubourg doré et grillagé du pouvoir, pendant ce printemps français ?



C'est un petit événement bien sûr, rien d'autre. Juste un signal et une date à marquer.

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