mercredi 10 juillet 2013

Petite pause universitaire

Oui, oui les étudiants sont en vacances (ou en stages galères) et le projet de loi Fiorasso a été définitivement adopté hier, après intégration de la concertation entre Sénat et Assemblée Nationale (Commission mixte paritaire). Le couplage de ce vote avec l'annonce du plan d'investissements de 12 milliards dont plusieurs seront consacrés au secteur enseignement supérieur et recherche ne pouvait tomber mieux pour désamorcer (un peu) les grognes de ce secteur avant la rentrée de septembre. En tous cas, c'est certainement le souhait du gouvernement. Pendant ce temps, une des principales opposantes à cette loi, Valérie Pécresse, s'enferre dans ses déclarations sexistes sur le congé parental. Mais que fait Nico ???

Pour revenir à la loi, tout est ici, comme d'habitude. Juste quelques points nouveaux :

Le fameux article 2 (l'anglais à l'Université) a été réécrit pour limiter les cas. Ca contente les francophones extrémistes et modérés. Ce fut long, mais le débat est clos. Reste à en voir les effets.


« La langue de l’enseignement, des examens et concours, ainsi que des thèses et mémoires dans les établissements publics et privés d’enseignement est le français. Des exceptions peuvent être justifiées :
« 1° Par les nécessités de l’enseignement des langues et cultures régionales ou étrangères ;
« 2° Lorsque les enseignants sont des professeurs associés ou invités étrangers ;
« 3° Par des nécessités pédagogiques, lorsque les enseignements sont dispensés dans le cadre d’un accord avec une institution étrangère ou internationale tel que prévu à l’article L. 123-7 ou dans le cadre d’un programme européen ;
« 4° Par le développement de cursus et diplômes transfrontaliers multilingues.
« Dans ces hypothèses, les formations d’enseignement supérieur ne peuvent être que partiellement proposées en langue étrangère et à la condition que l’accréditation concernant ces formations fixe la proportion des enseignements à dispenser en français. Le ministre chargé de l’usage de la langue française en France est immédiatement informé des exceptions accordées, de leur délai et de la raison de ces dérogations.
« Les étudiants étrangers bénéficiant de formations en langue étrangère suivent un enseignement de langue française lorsqu’ils ne justifient pas d’une connaissance suffisante de cette dernière. Leur niveau de maîtrise suffisante de la langue française est évalué pour l’obtention du diplôme.
« Les enseignements proposés permettent aux étudiants francophones d’acquérir la maîtrise de la langue d’enseignement dans laquelle ces cours sont dispensés. »

A noter d'ailleurs le nouvel article 14 et son dernier alinéa allant dans le même sens :


« La politique nationale de la recherche et du développement technologique vise à :
« 1° Accroître les connaissances ;
« 2° Partager la culture scientifique, technique et industrielle ;
« 3° Valoriser les résultats de la recherche au service de la société. À cet effet, elle s’attache au développement de l’innovation, du transfert de technologie lorsque celui-ci est possible, de la capacité d’expertise et d’appui aux associations et fondations, reconnues d’utilité publique, et aux politiques publiques menées pour répondre aux défis sociétaux, aux besoins sociaux, économiques et du développement durable ;
« 4° Promouvoir la langue française comme langue scientifique. »


Le nouvel article 9 dit maintenant, dans un autre registre :


« Le service public de l’enseignement supérieur met à disposition de ses usagers des services et des ressources pédagogiques numériques. 
« Les logiciels libres sont utilisés en priorité. »

C'est une petite phrase mais elle a plein de conséquences. Il faudra là aussi mesurer la part de marché de ces logiciels libres dans ce secteur : pour les serveurs déjà largement sous Linux, pour les postes de travail et pour tous les logiciels spécifiques utilisés dans telle ou telle discipline. L'Assemblée nationale s'applique d'ailleurs à elle-même cette priorité depuis peu.

Doit-on donc dire Open Office ou Libre Office ou Libre Bureau ?

Moi, je suis pour la diversité linguistique, la diversité culturelle et la diversité informatique.



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