jeudi 12 décembre 2013

Rafales sur les stades et les ponts

François est arrivé au Brésil. Il en a fait des kilomètres (ou plutôt des miles) cette semaine !

François est donc au Brésil pour des raisons politiques.

Evidemment, il y a les contrats économiques à signer et un président, quel qu’il soit, sert à cela aussi. Il y en aura car le Brésil et la France ont beaucoup d’échanges entre eux. On mettre de côté l’horrible histoire du Rafale de Dassault (attention à la place de l’adjectif dans ce qui précède). Sarkozy avait annoncé une signature sur cet avion de son député favori, mais le marché n’a pas été signé. Faut-il l’enterrer, le déterrer ? Un avion militaire n’est en fait jamais choisi pour des raisons uniquement militaires. Les experts peuvent dire tout ce qu’ils veulent, ce ne sont pas eux les décideurs. Ce sont bien des raisons politiques et diplomatiques qui guident ce genre de choix, malgré les nombreuses démonstrations en vol d’avions, comme au Mali ou en RCA maintenant.

Evidemment, il y a le foot mais François a été mal conseillé : la Coupe du monde c’est dans 6 mois et certains stades ne sont pas encore prêts. C’est bien quand même d’être allé faire une reconnaissance sur place, pour faire au moins aussi bien qu’en 2010… ce qui devrait être facile, si nos joueurs arrivent à sortir des bus.

Politiquement, le Brésil, via sa présidente qui a une forte personnalité, est à l’avant poste sur pleins de combats, pas tous uniquement anti-USA. C’est l’une des fortes voix du monde en ce moment. François vient certainement négocier des appuis croisés sur plusieurs dossiers purement pôlitiques : négociations Amérique du Sud et Europe - réforme de l’ONU et de son Conseil de Sécurité - Combat contre l’hégémonie américaine dans l’Internet et les industries culturelles - conférence de Paris sur le climat - et pourquoi pas un peu de coopération Brésil-Afrique-France trianglaire, bien que ce mot ait des connotations coloniales et esclavagistes.

La France a plus besoin du Brésil que l’inverse. C’est clair. C’est une situation délicieuse, mais riche de développements. On dit souvent que l’avantage du Brésil c’est qu’il est une démocratie, donc avec des mécanismes relativement transparents et fiables. Cela en fait un BRICS différent des autres, de par sa taille également. Les points de vue sont différents sur de multiples questions, mais il semble y avoir un accord profond sur le rôle du multilatéralisme et sur des approches régionales (au sens de la planète) non parachutées à partir d’en haut (ou d’un Rafale).

Reste une question historique ancienne et toujours sensible : la Guyane française, considérée comme un vol de territoire dans la région, une colonie qui aurait dû être décolonisée. Ce n’est pas un pont sur le fleuve Oyapoque qui les sépare qui réglera la question… et l’inauguration officielle par les deux parties attendra (comme par hasard, rien n’est prêt du côté brésilien). C’est un vrai sujet, même si officiellement, il est de bon ton de ne pas en parler.
Après le Brésil, François continue sa mission… en Guyane.


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