lundi 21 avril 2014

Après Pâques, la semaine des négociations budgétaires

La trêve pascale se termine. Retour aux bisbilles habituelles.

Pour le coup on parle des mesures d’économies (entre 35 et 50 milliards d’euros) proposées par le nouveau Premier Ministre. Certains députés socialistes qui se souviennent mesures alternatives pour faire ces économies tout en ne faisant pas trop peser de charges sur les plus pauvres et même les classes moyennes. C’est un débat classique avant un débat parlementaire qui commencera le 29 avril. Mais ici le gouvernement a besoin de sa majorité pour faire passer ces mesures.

Il y a plusieurs plans possibles : ici et ici. Dans les détails ces discussions peuvent changer beaucoup de choses pour des millions de français. Mais la vraie question est ailleurs.

Le dialogue entre le gouvernement et sa majorité est en train de changer de nature. La méthode Valls, qui est plus « cash » comme disait un de ses confrères, est celle du pendule : un coup à gauche, un coup à droite et ensuite on converge vers l’équilibre. Remarquez bien que c’est la même méthode que dans l’artillerie : un coup trop long, un coup trop court et ensuite tout est réglé. Les discussions qui commencent ont vocation à déminer les débats publics de la semaine prochaine, alors que les députés PS sont divisés. Le fait d’avoir pris un ton plutôt agressif lors de son discours inaugural permet maintenant à M. Valls d’avoir des marges de manoeuvres. Est-ce de l’artillerie ? N’est-ce pas plutôt comme l’art du toréador qui tourne astucieusement autour de l’arène pour réduire petit-à-petit les marges de manoeuvres du taureau ?

Comment utiliser cette méthode d’artillerie sans tomber dans le marchandage ou sans rater son objectif ? Cela demande une sacrée dose d’habileté politique, et pas seulement médiatique. On va donc pouvoir mesurer à cette aune l’habileté du nouveau Premier Ministre. Et ce d’autant plus facilement que la droite est prête à tomber dans le panneau en étant elle-même plus que divisée sur les mesures à prendre… Il n’y a qu’à voir le ballet effarouché des centristes autour du pouvoir ou la manière dont le MEDEF est de plus en plus isolé dans son camp.

Heureusement, depuis une quinzaine d’années, le dimanche qui suit Pâques est celui de la « Divine Miséricorde ». Reste à voir si elle s’appliquera aussi au gouvernement.




Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire