vendredi 9 mai 2014

Une page de pub avant l'élection du Président de l'Europe

Alors qu'aujourd'hui les deux groupes Publicis et Omnicom annoncent l'échec des négociations entre eux pour une fusion qui aurait fait d'eux le groupe n°1 au monde pour la communication et la publicité, comme si 2+3=1 était viable, je vous propose de relire ce billet sur la pub et cette fusion annoncée avec gloire fin juillet dernier.

Les deux groupes, actuellement n° 2 et 3, sont profitables et savent visiblement surmonter la crise : quand il n'y a pas de budget on coupe la pub et quand les nouveaux médias explosent les publicitaires sont les premiers à souffrir face à des acteurs nouveaux. Mais la crise est en train de se résoudre et les investissements publicitaires et de communication repartent. Quand aux égos des publicitaires, ils sont stables. Exit donc cette fusion franco-américaine.

A l'heure du zapping, les coupures pub sont de temps en temps plus regardées que les programmes entre eux. C'est d'ailleurs comme un grand jeu de devinettes : c'est au premier qui dira quel est le nom de la marque !

Mais dans d'autres domaines aussi, on a des coupures pub. Pour l'Europe par exemple. François et Angela discutent ferme ce week-end en Allemagne... notamment à propos du futur président de la commission.

La situation est la suivante : Suite aux prochaines élections, le président de la Commission européenne, doté de plus de pouvoirs, devra donc être élu par le Parlement, suite à une proposition des Chefs d'Etat qui devra tenir compte du résultat des élections... Il y a donc deux interprétations sur la table :
- soit on ne change rien ou presque et les Chefs d'Etat décideront, le Parlement se contentant de ratifier. C'est la position d'Angela et de plusieurs Chefs d'Etat conservateurs.
- soit on choisit le candidat désigné par le Parlement (les principaux partis ont annoncé leurs candidats, un par parti, et une élection est organisée pour cela au sein du Parlement, les Chefs d'Etat étant alors plus ou moins obligés de proposer ce nom). C'est la position de François et de plusieurs autres Chefs d'Etat.
- soit on fait comme les anglais qui refusent tout ce qui ne leur est pas favorable et on menace d'un veto alors que justement les votes sur ce sujet ne se font plus à l'unanimité mais à la majorité. Ca s'appelle du déni de réalité et de la communication offensive. Ca rejoint d'ailleurs les positions de tous ceux qui sont contre l'Europe mais qui veulent quand même s'y faire élire.

On imagine mal l'Allemagne et la France avoir des positions différentes sur le sujet. Ca discute donc intensément un peu partout. Au fond, c'est un sujet constitutionnel et donc d'interprétation d'un traité un peu flou. François a déjà annoncé la couleur. Il a dit dans sa tribune du Monde : "Le 25 mai prochain, chacun sera appelé à se prononcer sur la voie à suivre. Le résultat de ce scrutin déterminera la direction que l'Europe prendra pour les cinq prochaines années, et les responsables qui l'incarneront. Pour la première fois, les électeurs, par leur vote, désigneront le futur président de la Commission européenne. Combien le savent aujourd'hui ?"

En France le suffrage universel pour désigner un Chef d'Etat n'existe que depuis 1962. Avant ce patron était désigné par le Parlement et changeait à chaque majorité (régime parlementaire des III° et IV° républiques) ou avait conquis le pouvoir par la force ou la naissance. En Europe il y a beaucoup de régimes parlementaires (avec des présidents ou des rois sans pouvoir). Le débat est donc intéressant.

Moi je pars du principe que la meilleure solution actuellement est que le Président de la Commission soit désigné par le Parlement, en fonction de la majorité qui se dégagera. En ce sens, dans deux semaines, nous voterons non seulement pour des députés européens mais aussi (indirectement) pour le nouveau Président. Un jour, peut-être, le Président européen sera élu au suffrage universel et il aura des pouvoirs conséquents, mais ce n'est pas encore le cas.

Pour revenir à la pub, à suivre donc les débats télévisés sur les élections européennes, entre deux pages de pub : le débat du 13 mai entre leaders du Parlement (en fait les candidats à la présidentielle européenne) ne sera pas ou très peu retransmis en France. Le débat de France 2 était prévu pour ne comporter que des leaders français, dont tout le monde se contrefout. D'ailleurs le PS et le MoDem ont annoncé qu'ils souhaitaient s'y faire représenter par leurs candidats européens à la présidence ! A suivre la semaine prochaine !!!

Et vous, vous en pensez quoi ? Mine de rien, c'est un page importante pour l'Europe, malgré ce que n'en disent pas la plupart des politiques français. Merci à François de nous le rappeler.


Ah oui, au fait, c'est la journée de l'Europe...

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