jeudi 24 juillet 2014

Pendant les manifs, la guerre continue

Il y a des manifs contre la politique d'Israël en Palestine un peu partout. A Paris celle d'hier a été importante avec beaucoup de participants, presque pas de débordements grâce à un service d'ordre musclé des organisateurs (CGT par exemple, des vrais pros habitués). Des slogans pour les palestiniens ou la Palestine. Les tentatives pour transformer ce combat en d'autres sont toujours présentes et les provocations toujours sous la surface. Finalement, une manie bien organisée et bien entourée est un vrai plus, contrairement aux rassemblements interdits et "sauvages". La manie prévue samedi aura-t-elle lieu (comme la guerre de Troie) ? Ca dépend répond la préfecture, suivant les garanties données par les organisateurs...

Mais sur le fond, que changent ces manifs, à part mobiliser des communautés et des militants ? Les pouvoirs politiques en France, en Europe, aux USA ou ailleurs sont tous partagés à des degrés divers entre Israël et la Palestine. Les lignes peuvent apparaître comme fluctuantes ou floues, mais les actions diplomatiques ou économico-diplomatiques sont sans effet. Ce matin encore, Israël réaffirme que la guerre actuelle, ou plutôt la campagne défensive comme ils disent, n'est pas finie : il faut du temps pour détruire plus de tunnels, tuer plus de palestiniens et rabaisser encore plus ce pays pour ne pas être embêté pendant plusieurs années ensuite, jusqu'aux prochaines élections par exemple. La suspension des vols vers Israël de compagnies aériennes importantes risque d'avoir plus d'effet sur la politique israélienne.

Parmi ceux qui se frottent les mains en ce moment, il y a certainement le président syrien, fraîchement réélu dans des conditions grotesques. Pendant qu'on parle de la Palestine, on oublie la guerre civile en Syrie. Pendant qu'on parle du danger en Europe et en France des djihadistes qui partent en Syrie et qui reviennent ensuite dans leur pays pour y importer de la violence, on ne parle pas de la guerre que mène contre son peuple le président syrien. Pendant qu'on parle de la menace de création entre Irak et Syrie d'un nouveau territoire islamiste, on ne parle pas de la politique syrienne... La complexité des jeux de pouvoir dans la région est évidente. Ceux qui ont des solutions parfaites pour tout résoudre d'un coup sont bien naïfs ou très extrémistes. La plupart des acteurs essayent de faire durer et "après moi le déluge" comme on aurait dit dans l'ancien Testament, livre commun aux trois principales religions du coin.


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