jeudi 7 août 2014

Les russes ne pourront plus manger de caviar (d'Aquitaine)

Aïe ! Mesures de rétorsion des russes (lire : de Poutine) contre les occidentaux qui ont voté des sanctions contre la Russie à cause de l'Ukraine. On ne va pas parler de choses qui fâchent comme le gaz (dont les allemands usent beaucoup) ou les oligarques (dont les anglais hébergent un grand nombre à la City). C'est tellement plus simple de limiter l'importation en Russie de produits agro-alimentaires. En plus ça touche les français et moins les autres : personne n'a envie de manger du plastic cheese anglais en Russie par exemple.

Le caviar d'Aquitaine commence à être réputé et on peut (pouvait) même en manger en Russie, car le caviar de la Caspienne est de plus en plus rare et cher. Tant pis donc. Ca nous rappellera la crise de la moutarde française aux USA ou des "french fries" devenues dans ce pays des "liberty fries"... En fait, à la lecture attentive du Monde, ce grand quotidien agro-alimentaire, il parait que l'interdiction d'importer durera un an et sera limitée au bœuf, au porc, à la volaille, au poisson, au fromage, au lait, aux légumes et aux fruits. C'est déjà pas mal mais la moutarde devrait passer.

La Russie continue donc son petit bonhomme de chemin en Ukraine et à ses frontières. On va pouvoir en reparler un peu, maintenant que la guerre de Gaza connait une trêve. Mais la détermination russe est grande. On est ici dans le symbolisme pur et dur. A ce propos M. Medvedev a fait une déclaration intéressante à décrypter. Vous savez c'est lui le premier ministre de Poutine, qui a été le président du premier ministre Poutine et avant le premier ministre de l'autre président Poutine. Ils le ressortent de la naphtaline de temps en temps. Il a donc dit : « J'espère sincérement que le pragmatisme économique prévaudra sur les considérations politiques stupides chez nos partenaires, et qu'ils penseront à ne pas isoler la Russie ou à lui faire peur. »

Opposer ainsi l'économique - qui ne peut être que pragmatique et dialectique - au politique qui ne peut être que stupide quand il n'est pas russe, révèle une échelle des valeurs particulièrement éclairante sur la gouvernance du monde vue du côté russe. Evidemment les hommes politiques disent souvent n'importe quoi et on s'y est habitué. Mais il y a quand même ici un signe fort, et ce d'autant plus que les sanctions décidées par les occidentaux sont justement économiques - au service du politique.

Vous reprendrez bien un peu de vodka glacée pour l'apéritif en dégustant quelques zakouskis ? Ou vous préférez un bière française, un pastis, un mojito, un rosé de Provence bien frais ?

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