vendredi 26 septembre 2014

Petits fours et élection dans un fauteuil

Dimanche, ce sont les sénatoriales. Une élection très particulière en France, censitaire ou au deuxième degré si vous préférez. 88 420 grands électeurs voteront dimanche. Ce sont des élus issus de conseils municipaux, départementaux, régionaux ou d'autres grands électeurs quand c'est nécessaire (désignés par ces conseils même s'ils n'ont pas été élus, je l'ai été une fois). Le vote est obligatoire (100 euros d'amende sinon) et les petits fours aussi.

Un vestige du passé, comme dans d'autres pays où les hautes assemblées sont élues à peu près de la même façon. Vestige des chambres d'aristocrates et de riches électeurs propriétaires, histoire de tempérer les ardeurs des assemblées plus "populaires". En France le Sénat peut ralentir des projets de loi mais c'est toujours l'Assemblée qui a le dernier mot.

Par contre lorsqu'il faut une modification constitutionnelle, les deux chambres sont réunies en un seul congrès (à Versailles) et là le poids des élus au Sénat compte vraiment. Le Sénat est donc un instrument conservateur par définition. La gauche y a la majorité depuis la dernière fois il y a trois ans mais les pronostics sont pour un retour (as usual) de la droite au Sénat.

Rappelons aussi que le Président du Sénat devant président de la république par intérim en cas d'empêchement du président élu au suffrage universel. Vestiges, vestiges.

Depuis que les sénateurs ne sont plus élus que pour 6 ans, on les renouvelle par moitié tous les 3 ans donc. Ce dimanche, il y aura les tranquilles et les inquiets. Puisqu'on a décidé de ne pas supprimer le Sénat il y a quelques années, le train de sénateur continue à son rythme. Les restaurants autour du Luxembourg sont pleins de sénateurs, certains hôtels discrets aussi. Mais ceux qui n'ont jamais été invités à la "cantine" du Sénat ne savent pas ce qu'ils ratent. Bon et long, ce sont les deux principales caractéristiques d'un déjeuner au Sénat. On n'y parle pas de perchoir et de sièges, ce serait trop inconfortable. On y parle de plateau et de fauteuils, c'est plus plat et plus doux.

Beaucoup de candidats se présentent : prévoir un bon tour de bedaine quand même en général. Pour la présidence du Sénat, tout se décide au dernier moment dans cette enceinte de toutes les alliances improbables ou un communiste et un UMP peuvent se mettre d'accord pour voter contre un centriste ou toute combinaison que vous pouvez calculer. Jean-Pierre Raffarin, Gérard Larcher et Philippe Marini sont candidats au plateau, mais tout est possible et ce n'est que la droite centro-démocrato-libéralo-molle. L'arrivée de Sarkozy dans l'arène va crisper les tensions, c'est certain. Et il y a le FN à surveiller !

Il va y avoir la réforme territoriale et régionale bientôt (peut-être) et si elle est votée, les prochaines sénatoriales seront donc basées sur une équation très différente. Mais trois ans c'est loin, surtout à la vitesse d'un sénateur.


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