dimanche 23 novembre 2014

Du temps de cerveau pour... une nouvelle de ses gants neufs

Monsieur Lucas buvait un verre avec son plus vieil ami comme tous les dimanches après la messe. Tous les deux travaillaient beaucoup et ils n’avait que rarement le temps de se voir à un autre moment mais ce rituel là ils ne pouvaient pas s’en passer. Et Monsieur Lucas parlait, parlait. Il avait tant de choses à raconter. Et son ami écoutait et n’avait pas le temps d’intervenir dans le flot continu de paroles que Monsieur Lucas déversait. Monsieur Lucas avait toujours été bavard, mais là ça dépassait toutes les bornes et on voyait bien qu’il était très agité. Il buvait si vite son vin que c’était comme si ses mots continuaient à sortir pendant les quelques dixièmes de seconde où il avalait. Ils en étaient déjà à leur deuxième bouteille et Monsieur Lucas n’en était encore qu’au début de sa semaine. Il faut dire que l’ami de Monsieur Lucas avait été en voyage toute la semaine pour acheter des tissus et qu’il venait juste de rentrer. Il fallait donc le « mettre à niveau » sur ce qui s’était passé en ville.

Ils avaient pris l’habitude de se raconter leur semaine. Monsieur Lucas fabriquait des bougies et des chandelles dans sa petite boutique et son ami était tailleur pour les bourgeois de la ville. Il y avait toujours plein de potins à se raconter car beaucoup de gens venaient dans leurs boutiques respectives et ils pouvaient même comme cela croiser leurs sources pour enrichir leurs histoires. On aurait dit deux vieilles commères et l’aubergiste les laissait tranquille chaque dimanche, à leur table réservée près de la fenêtre et du feu à la fois, pour être bien été comme hiver.

Mais ce dimanche-ci, après leur salut initial, Lucas avait tout de suite embrayé et son ami l’avait laissé faire, car visiblement Lucas avait besoin de parler. Le travail de Lucas était plus solitaire que celui de son ami qui avait des essayages et des voyages à faire. Mais surtout il était plus facile de discuter avec son tailleur qu’avec le fabricant de bougies. Sauf lorsque l’on venait pour des commandes spéciales. Car Lucas fabriquait non seulement toutes sortes de bougies et de chandelles classiques, du théâtre à l’église en passant par les habitants, mais il fabriquait également des bougies spéciales pour veillée mortuaire.

C’était une petite ville et il n’y avait pas beaucoup de décès, surtout si on ne comptait pas les pauvres qui n’avaient pas les moyens de se payer une des bougies spéciales de Monsieur Lucas. Mais tous ceux qui pouvaient se le permettre venaient chez Monsieur Lucas, à toute heure du jour et de la nuit, sauf le dimanche, pour lui demander discrètement un lot de bougies pour une soirée mortuaire, dont une des spéciales. Et Monsieur Lucas passait alors un peu de temps à discuter avec son client pour savoir de qui on parlait et pour glaner quelques information sur le mort. Puis Monsieur Lucas allait dans son arrière-boutique, enfilait ses gants spéciaux et fabriquait une bougie spéciale. La recette était évidemment secrète, mais de toutes façons personne ne voulait savoir comment en fabriquer. C’était trop bizarre.

L’ami de Monsieur Lucas connaissait tout cela depuis des lustres et il respectait le savoir secret de son ami. Il savait que Lucas apportait toujours lui-même le lot de bougies au pied du lit du mort et qu’il les installait toutes de ses propres mains, puis qu’il enfilait ses gants et qu’il ajustait lui-même la bougie spéciale entre les mains croisées du mort. Les consignes étaient toujours les mêmes et toute la ville les connaissait. « Attendez que je sois parti, fermez bien toutes les issues, allumez toutes les autres bougies et éteignez les autres lumières, puis allumez la bougie spéciale en prenant garde que personne ne la touche. Enfin, attendez et priez ». Monsieur Lucas les répétait quand même à chaque fois au cas où, puis il s’en allait et allait se recoucher tranquillement.

- Tu sais que je suis toujours très soigneux quand je fabrique ces bougies spéciales et que chaque bougie est fabriquée pour un mort en particulier. Tu sais aussi que je demande à chaque fois qu’on m’apporte également une mèche de cheveux du mort pour fabriquer sa bougie personnelle. Tu sais tout ça non ? dit Monsieur Lucas en avalant rapidement une autre gorgée de vin. Son ami n’eut pas le temps de répondre avant que Lucas continue et il se contenta donc d’un signe de tête tout en remplissant les verres vides et en continuant à écouter Lucas.

- Tu sais aussi que je n’ai jamais eu de plainte à propos de ces bougies. Après quelques minutes de combustion, la fumée légère qui s’élève dans la pièce embrume un peu les esprits des gens présents et à un certain moment - plus ou moins rapidement suivant le nombre de présents et la personnalité du mort - le mort se met à parler à travers la bougie. Tu sais cela, non ? Lucas savait bien que son ami était au courant. Tout le monde l’était dans la ville et son ami avait même assisté déjà à deux veillées mortuaires où la bougie avait - évidemment - parlé. Mais Lucas était d’une part très fier de son travail et d’autre part impossible à arrêter quand il racontait une histoire. Son ami avait eu les poils qui s’étaient hérissés la première fois qu’il avait entendu parler la bougie. La deuxième fois, c’était un peu plus facile mais quand même très glaçant. Et les deux fois la bougie avait raconté la même chose. Enfin pas exactement la même chose bien sûr, mais le même genre d’histoire. La bougie avait parlé comme si c’était la voix du mort qui s’exprimait, avec le même timbre et les mêmes intonations. La bougie avait raconté la vie du mort, tout en demandant pardon pour ses fautes et tout en réglant ses comptes avec ses ennemis. C’était une ville tranquille et les inimitiés étaient surtout dûes à des querelles de voisinages ou à des petites mesquineries sans intérêt.

Les bougies de Monsieur Lucas servaient en fait d’exutoire collectif et c’est pour cela qu’elle étaient devenues une tradition. Un mort qui mourait sans bougie spéciale était méprisé : soit il était trop pauvre pour s’en acheter, soit il avait commis trop de fautes inavouables et donc devait être oublié le plus vite possible par la population. En fait, les bougies de Monsieur Lucas jouaient un rôle de régulation dans la ville puisque tous savaient qu’ils devraient d’une manière ou d’une autre - à leur mort ou à celle de leurs ennemis - rendre des comptes publiquement.

- Eh bien, lundi matin à l’ouverture de la boutique, un homme est entré et a demandé si j’étais bien Monsieur Lucas. Il avait l’air d’un ancien soldat ou en tous cas d’un homme d’armes. J’ai tout de suite pensé qu’il ne devait pas être très futé parce que mon nom est écrit en gros sur la vitrine. Mais enfin, c’était un client et je lui ai demandé ce qu’il désirait. Il était bien habillé et je me suis dit que je pourrais lui appliquer le pourcentage pour les étrangers multiplié par deux pour les gens riches. Si en plus il n’était pas futé, je pourrais même lui ajouter un petit supplément. Qu’en penses-tu ?

L’ami de Monsieur Lucas eut quand même le temps d’ouvrir la bouche pendant que son compagnon buvait mais Monsieur Lucas continua avant qu’aucun son ne sorte de sa bouche.

- Oui, oui, évidemment, tu as raison, dit Monsieur Lucas. Ce n’est pas très honnête mais je me suis dit que c’était pour le bien de la ville. Alors ce monsieur baissa la voix et me demanda une bougie spéciale. Je le regardai quelques instants et lui dit en retour : « vous avez un deuil dans votre famille ? ». Et c’est là qu’il me répondit : « Non pas encore, c’est pour mardi soir. Vous pouvez la faire livrer à cette adresse ? » en me tendant un petit bout de papier. Il s’agissait de l’auberge de Maurice, la plus belle de la ville. Maurice détestait qu’il y ait des veillées mortuaires dans son auberge, c’était mauvais pour la clientèle, disait-il, mais je suppose que le monsieur avait bien payé ! Je rajoutai encore 30% au prix dans ma tête à cette idée.

- Je lui répondis que oui, tout était possible si on y mettait le prix mais que je devais avoir plus d’informations pour fabriquer la bougie et une mèche de cheveux. « Oui, je sais, tout est là-dedans » me répondit-il et il me tendit une enveloppe un peu épaisse. «  Ca fera combien ? » me demanda-t-il ? J’étais encore un peu sous le choc mais je réussis à balbutier un prix - le prix de quatre bougies en fait. Il me paya instantanément et sans négocier !? Tu le crois, ça ? J’aurais dû demander plus, non ? Et puis il est parti sans même un au revoir ! Incroyable non ?

L’ami de Monsieur Lucas put à ce moment lancer un « Ah oui » mais Monsieur Lucas était déjà reparti dans la suite de son récit, non sans avoir fini encore une fois son verre.

- Alors tu penses bien que je me suis précipité dans mon atelier et que j’ai ouvert l’enveloppe. Il y avait bien une lettre et une mèche de cheveux mais aussi une autre enveloppe marquée « A ouvrir dimanche matin ». J’ai failli l’ouvrir, remarque. Mais je suis honnête et je me suis dit que cela ne se faisait pas, non ? Monsieur Lucas se prit une rasade. Ben tiens, se dit son ami qui le connaissait bien et qui savait que l’honnêteté n’était pas l’une de ses qualités les plus saillantes.

- Dans la lettre il y avait juste quelques lignes pour dire que le mort avait été soldat et qu’il avait beaucoup de choses à se reprocher dans des batailles mais aussi dans la vie courante et qu’il fallait donc une grosse bougie. Il disait aussi dans la lettre que le prix payé devait largement couvrir une bougie spéciale plus grosse. Non mais, tu te rends compte ? Ce n’est pas honnête. C’était comme s’il avait su que le prix était trop élevé. J’ai trouvé que c’était une marque de défiance à mon égard, non ?
Lucas regarda brièvement son ami qui souriait en enchaîna tout de suite. Enfin ! Je me suis mis au travail. J’avais le temps, mais comme cela je pourrais créer une belle grosse bougie. Et Lucas but une rasade et comme la bouteille était vide en commanda une autre, ce que son ami mit à profit pour lui demander « Et le mardi soir alors ? »

- Ah, mardi soir ! dit-il avec un grand soupir. Je suis allé à l’auberge de Maurice et j’ai installé les bougies autour du lit du mort. Son visage était couvert mais j’ai eu un hoquet quand j’ai reconnu mon client de la veille, grâce aux bagues qu’il avait aux mains. Il avait l’air exactement comme le lundi. J’étais très surpris. C’était la première fois qu’un futur mort venait chercher sa bougie chez moi auparavant. Il devait s’être suicidé. Ca m’a donné des frissons et je n’ai eu qu’une envie, c’était de m’en aller le plus vite possible. Alors j’ai mis mes gants et j’ai installé soigneusement la bougie spéciale. Puis j’ai salué les présents. Il y avait beaucoup de monde, une vingtaine à vue de nez. Etrange pour un étranger, me suis-je dit. En redescendant j’ai croisé Maurice qui montait. Il m’a dit qu’il était invité également et que d’ailleurs moi aussi. Mon client lui avait remis une liste de noms à rassembler ce mardi soir dans sa chambre, puis il s’était allongé et personne ne l’avait revu vivant. Je peux te dire que j’avais très peur. Que se passait-il ? Je n’avais jamais assisté à une soirée mortuaire et cela ne me disait rien. Surtout pour un homme que je ne connaissais pas !

L’ami de Monsieur Lucas eut un frisson. Le silence dura quelques secondes et il n’eut pas le courage de parler. Tous deux burent en silence et Monsieur Lucas continua, d’une voix plus sourde.

- Dès que nous fûmes tous là, Maurice ferma la porte, alluma toutes les bougies et éteignit les autres lumières. Puis il alluma la bougie spéciale, nous regarda tous et rejoignit le cercle que nous formions autour de cet inconnu, allongé là sur son lit de mort. Personne ne parlait et tous attendaient que la bougie fasse son effet. Lorsque la bougie commença à parler, je reconnus tout de suite la voix. C’était bien mon client d’hier. Il parla très peu de temps. Peut-être deux ou trois phrases, pas plus. Et quand il eut fini, la bougie était entièrement consumée. Je me frottai les yeux. Normalement une bougie spéciale durait à peu près deux heures et une longue durée pouvait atteindre le double voire le triple. Celle-ci aurait dû mettre au moins cinq heures à se consumer. Je ne comprenais pas. Nous redescendîmes tous sans nous regarder et Maurice nous chassa presque de son auberge qu’il ferma aussitôt.

- Et qu’a dit ton client, enfin, la bougie spéciale ? réussit à dire l’ami de Monsieur Lucas.

- Je ne m’en souviens pas. C’est bizarre non ? Aucun souvenir. Et j’ai parlé à Maurice le lendemain, il ne se souvient non plus de rien.

Les deux amis restèrent comme cela quelques minutes. Plus un bruit. Ils sirotaient leur verre de vin en silence. Puis Lucas reprit la parole.

- Ca a été une semaine terrible. Tu n’étais pas là mais il y a eu un nombre incroyable de décès. Même le curé en a parlé ce matin à la messe. Le mercredi on m’a commandé deux bougies spéciales, quatre le jeudi, huit vendredi, sept hier. Je n’ai pas chômé et presque pas dormi. Certaines veillées mortuaires ont commencé très tard puisque je devais apporter à chaque fois une bougie spéciale. C’était un vrai enfer. Et tu ne sais pas le meilleur. Enfin le pire, devrais-je dire ?

- Non, répondit son ami en remplissant leurs verres d’une main tremblante.

- Tous ceux qui sont morts étaient à la veillée mortuaire de l’étranger. Tous sont morts. Sauf deux. Maurice... et moi. J’ai peur maintenant.

- Maurice ? dit une petite voix derrière eux. Maurice l’aubergiste ? Celui qui est mort cette nuit ? Les deux amis se retournèrent vers le jeune serveur qui avait parlé.

- Comment ? dit Monsieur Lucas. Maurice est mort ?

- Oui, comme les autres, d’un coup pendant son sommeil, répondit le serveur avant de s’éloigner, appelé par un autre client.

Monsieur Lucas, se leva brutalement en disant « la lettre ! J’ai oublié la lettre ! ». Il était blême et son ami ne put le suivre qu’en courant. Ils arrivèrent à la boutique, fermée comme tous les dimanches, et Monsieur Lucas réussit en tremblant à tourner la clé dans la serrure. Il se précipita dans son arrière boutique et prit la lettre. Il la regarda quelques instants et la tendit à son ami. « Tiens, dit-il, ouvre-la pour moi, je n’ai pas le courage ». Son ami n’avait pas beaucoup de courage non plus mais il réussit quand même à décacheter l’enveloppe.

Dedans, il y avait une feuille de papier plié et une mèche de cheveux. « C’est la même que lundi, cria Monsieur Lucas, épouvanté maintenant ». Sur la feuille de papier étaient juste écrits ces mots, sans signature : « Merci d’apporter une autre bougie spéciale ce soir à l’auberge de feu Monsieur Maurice, sans compter la sienne. Vous serez payé sur place ».

Monsieur Lucas faillit s’évanouir. Il discuta longtemps avec son ami. Lucas ne voulait pas aller ce soir à l’auberge. Mais il devait de toutes façons y aller pour la bougie spéciale de Maurice. Il se promit d’installer d’abord la bougie de Maurice et de voir ce qui se passerait. Il pouvait toujours refuser de continuer. C’était soit une - très - mauvaise blague sordide, soit un fou qui avait écrit n’importe quoi avant de se suicider. Ca pouvait être autre chose, évidemment. Mais Monsieur Lucas ne voulait pas y penser. Il voulait que cette histoire se termine le plus rapidement possible.

La journée du dimanche passa vite, Monsieur Lucas dans son atelier pour fabriquer ses deux bougies, et son ami à côté de lui pour lui tenir compagnie et le rassurer.

Le dimanche soir, les deux amis se dirigèrent vers l’auberge de feu-Maurice. Un garde, qu’ils n’avaient jamais vu, était posté à l’entrée. Il laissa passer Monsieur Lucas mais refusa l’entrée à son ami. Monsieur Lucas lui jeta un air inquiet mais son ami lui dit « A très bientôt. Dépêche-toi » avec un bon sourire, un peu forcé il est vrai mais qui suffit à donner du courage à Monsieur Lucas.

L’auberge était vide. Monsieur Lucas monta à l’étage. La chambre du patron était brillamment allumée. Maurice reposait calmement sur son lit. Lucas soupira et installa rapidement la bougie spéciale puis l’alluma puisqu’il n’y avait personne d’autre, et s’empressa de ressortir en refermant doucement la porte. Il écouta une seconde et commença à entendre la voix de Maurice. Il se détourna très vite. Ce n’était pas à lui d’entendre les secrets de Maurice. Il se précipita vers l’escalier pour redescendre, mais le garde était maintenant en haut de l’escalier et pointait du doigt une autre porte.

Monsieur Lucas comprit qu’il était piégé. Il regarda le garde mais celui-ci resta impassible. Un vrai professionnel, se dit Monsieur Lucas. Il ouvrit la porte indiquée et regarda le lit.  L’homme allongé sur le lit était son client de lundi, mais cela ne le surprenait pas. Il en avait été certain, tout en ne comprenant pas comment un mort pouvait mourir une deuxième fois. Personne d’autre n’était dans la chambre et Lucas procéda rapidement à l’installation des bougies. Il enfila ses gants. Ou plutôt il essaya d’enfiler ses gants. Ils n’étaient pas là. Il avait dû les oublier dans la chambre de Maurice. Il pesta et ouvrit la porte pour aller les rechercher car il savait qu’il était très dangereux de manipuler les bougies spéciales sans gants. Mais le garde était de l’autre côté de la porte et ne voulut pas le laisser sortir, même après ses supplications.

Monsieur Lucas referma la porte et regarda le mort allongé. Il décida alors d’en finir le plus vite possible et accrocha la bougie dans les mains de son client, à mains nues. Puis il éteignit toutes les lumières et se prépara à allumer la bougie et à sortir tout de suite de la chambre. Ses mains tremblaient et il dut user plusieurs allumettes. Mais la bougie fut enfin allumée et il courut vers la porte.

Elle était verrouillée, et il eut beau taper du poing et crier, il n’entendit aucun bruit. Et puis la bougie commença à parler. Ce n’était pas la voix de son client. C’était une voix beaucoup plus jeune. Elle commença par dire : « Bonsoir Lucas. Tu es le dernier ». Et Monsieur Lucas reconnut alors son client. Le cadavre allongé sur le lit était maintenant celui d’un tout jeune homme. Un enfant de la ville qui avait été chassé des dizaines d’années auparavant, sous une fausse accusation lancée par une bande de jeunes dont il était le chef... avec Maurice entre autres, mais pas son ami qui était arrivé après en ville. Une histoire idiote dont il ne se souvenait que maintenant.

Monsieur Lucas regarda le mort et réussit à dire « Non, non... » avant de s’écrouler.

Son ami le retrouva une heure plus tard, juste après le départ du garde. Monsieur Lucas était allongé sur son lit de mort. Il avait une bougie spéciale entre les mains. La seule mèche de cheveux qui décorait son crâne brillant avait été coupée et la bougie qui avait coulé partout semblait mélangée avec des cheveux blancs. La bougie était éteinte maintenant. Son ami lui ferma les paupières et décida de quitter la ville la nuit-même.

Le secret des bougies spéciales de Monsieur Lucas a disparu avec lui. Tant mieux.


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