samedi 15 novembre 2014

Il y a départ et départ



Oui, il y a plusieurs sortes de départs. 

Anecdotiquement je quitte Dakar cette nuit pour Paris et quitter l'Afrique est toujours un sentiment difficile. Ceux qui ne la connaissent pas s'en font plein d'idées, certains ne la supportent mais ceux qui l'aiment sentent bien ici un dynamisme et une modernité en croissance rapide.

Historiquement et puisque c'est le weekend-end du G20 en Australie - un pays qui aime donner des leçons au monde entier tout en s'en protégeant - on annonce le départ avancé et surprise de Poutine. Il faut dire que la bronca anti-lui des occidentaux prend de l'ampleur et qu'il reçoit des vents de partout à l'ouest, mais toujours pas de mistral cependant. Le splendide isolement à des vertus, mais il ne faut pas en abuser. 

Ici on parle beaucoup du départ raté de Blaise Compaore. Les quelques fidèles regrettent qu'il ne se soit pas exprimé la veille de la révolution. Il a raté son coup. Mais la veille d'un départ surprise, ce n'est pas l'heure du départ ! Finalement ces fidèles reprochent au chef de les avoir déçus au dernier moment. Un départ ça se prépare pourtant. 

En ce qui concerne Bouteflika, le départ se rapproche. Pour raisons de santé, il mourra en scène comme Molière. Et les algériens préparent activement le relais. Car en politique, on parle de passage du relais, pas de départ. 

Dans un autre registre, le petit robot Philae a quitté non pas sa comète mais l'état de veille. Il a accompli beaucoup, il a foré. Maintenant il dort en attendant son retour quand il y aura plus de lumière dans quelques mois, s'il ne s'est pas décroché d'ici là. 

Toujours pour la science, départ pour une autre éternité d'Alexandre Grothendiek un des plus grands mathématiciens des temps modernes. Un caractère dans tous les sens du terme qui a laissé une œuvre considérable inspirant la totalité des matheux actuels. Son œuvre est protéiforme, pleine de maths mais aussi de philo et d'écologie politiquement radicale. Il a tellement écrit que le décryptage de son travail prendra des années, sans compter ce qu'il a caché dans sa petite maison au fin fond de la montagne, dans un exil volontaire et respecté de tous. Une éternité qu'il avait déjà atteinte en maths. 

Et pour finir par l'Afrique, car on y revient toujours, deux départs :
- la CAN reprend le départ puisqu'elle quitte le Maroc et qu'elle s'établit en Guinée équatoriale (hispanophone) à ne pas confondre avec la Guinee Bissau (lusophone) ou la Guinée tout court (francophone et ébolaphone). Petit pays plein de pétrole et de pauvres... Et donc de stades de foot. 
- Ebola justement à officiellement quitté la RDC. ça n'empêche pas les africains de se saluer dans la rue "comme des chinois" avec les mains jointes sans se toucher. Le G20 promet d'agir contre Ebola. Il ne reste plus qu'à attendre qu'ils agissent comme promis. 

Île de Gorée, vue de la petite corniche à Dakar. Un lieu mythique de départ vers une vie d'esclavage. 

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