mercredi 11 mars 2015

L'IRD a un nouveau président (enfin)

En France il y a plusieurs "grands" organismes de recherche qui se partagent les crédits publics, les coopérations internationales, les coopérations avec les université, l'attractivité pour des chercheurs connus ou en devenir, et surtout les grands sujets de recherche. Parmi ces organismes, il y a l'IRD, l'Institut de Recherche pour le Développement, anciennement ORSTOM.

Depuis (trop) longtemps cet organisme était sans patron, puisque le mandat de son patron précédent était arrivé à échéance en juin 2014 et qu'il assurait son propre intérim en attendant une décision du gouvernement. Pour en savoir plus sur la longue crise existentielle de l'IRD et de son ersatz illusoire l'AIRD, lisez l'excellent blog de Sylvestre Huet hébergé par Libé, Sciences2 qui a écrit plusieurs articles sur le sujet. Articles polémiques évidemment - c'est un blog et il s'y connait - mais articles très documentés et incontournables pour les acteurs français de la recherche et de l'université.

Le gouvernement a tranché ce matin avec l'annonce de la nomination de Jean-Paul MOATTI, professeur des universités de classe exceptionnelle, comme PDG de l’IRD. C'était semble-t-il le favori de Geneviève Fioraso (qui a récemment démissionné et dont l'intérim est assuré par NVB, une ministre de poids face à Fabius) et de son cabinet très "marseillais". Voici une bonne chose de faite. Reste maintenant à remettre l'IRD sur pied, entre sa direction marseillaise et ses services en région parisienne et à Montpellier, sans parler des implantations dans les pays en développement. Au moins il n'y a plus qu'une seule tête. Communiqué officiel ici.

Un organisme plein de chercheurs est un objet difficile à piloter : il est toujours à la recherche de crédits et de partenaires et en même temps de sujets pour faire avancer la science et le développement sans lâcher en chemin les jeunes chercheurs ni le vivier de chercheurs qui en font la valeur, ni même la science appliquée qui est la raison d'être de ce type d'institution. Quand cet organisme a un passé imposant, surtout à l'international, et qu'il a été laissé en roue libre un certain temps, la contestation s'y installe. Surtout quand il est coincé entre deux ministères de tutelle - l'enseignement supérieur et la recherche naturellement, mais aussi les affaires étrangères et la Francophonie. La politique de recherche est un sujet délicat sur lequel il n'y a qu'une seule certitude en France : l'UMP et le PS ne sont pas d'accord sur ses priorités ni ses modalités, sans parler des hommes pour la piloter. On aurait bien aimé une femme d'ailleurs, soit dit en passant, mais c'est une autre histoire, ce plafond de verre pour les femmes chercheuses, quelles que soient leurs capacités.

A propos de sciences, je ne résiste pas au plaisir de vous montrer une carte IRD parmi d'autres, celle des pluies annuelles en Afrique, calculée sur des relevés s'étalant entre 1940 et 2000... histoire de comprendre un peu la variété de ce continent et l'importance de la continuité dans la recherche.


Au boulot maintenant, mesdames et messieurs les chercheurs. Il y a de quoi faire, en Afrique et ailleurs.

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