lundi 23 mars 2015

Un salon du livre agité

Le salon du livre se clôt aujourd’hui avec la journée professionnelle - journée réservée aux professionnels, loin des foules du week-end et des chocs de coupes de champagne du jeudi soir pour l’inauguration. Que s’y est-il passé cette année ?

Une manifestation inédite d’auteurs en colère. Auteurs de tous poils, entre romanciers, essayistes, traducteurs, illustrateurs et même scénaristes. Pas beaucoup, tout juste quelques centaines, mais lieu de la manif bien choisi, dans les allées noires de monde du Salon. Revendications classiques pour augmenter la part des auteurs (souvent réduite à un euro par livre sauf pour les auteurs connus et en situation de force pour négocier avec les éditeurs), un peu dans le même registre de la manif à Angoulême pour les auteurs de BD et de la lettre ouverte parue la semaine dernière. Il y a également des craintes de réforme du droit d’auteur, pour le rapprocher du copyright anglo-saxon, ou pour augmenter le nombre d’exceptions au droit d’auteur. Le Salon n’était pas habitué à ce type de magnum qui risque de devenir la règle maintenant !


A noter, pour mettre un peu d’huile sur le feu, la publication à cette occasion du 6ème baromètre des relations auteurs-éditeurs par la SCAM, société d’auteurs.

François est venu sur le Salon pour célébrer les auteurs (tiens, justement ?) la création (par les auteurs ?) et la liberté d’expression dans la lignée de Charlie. Il a dit par exemple "La raison de ma venue ici, c'est pour la liberté d'expression, parce que ce qui fait la force de la France, de sa culture, c'est la liberté. Nous avons été frappés au mois de janvier, ce Salon est aussi une des réponses ». C’est un peu tiré par les cheveux pour ce Salon qui existe depuis bien longtemps maintenant... Vous vous souvenez peut-être qu’il ne s’était pas rendu au Salon l’année dernière après son passage remarqué en 2013. Il a pu admirer sur le Salon des architectures bien balancées et de belles éditions originales et colorées. Plus de photos sur le site de l’Elysée (mais si, mais si !)


Par contre certains éditeurs ne sont pas venus directement et parmi eux des éditeurs importants sur le marché, qui souhaitent une autre forme de Salon : Hachette Livres donc Lattes, Fayard, Grasset, Stock et Calmann-Lévy, mais aussi Odile Jacob et Michel Lafon... Il y a débat entre différentes espèces de Salon : un marché réservé aux professionnels, genre MIDEM pour la musique où les rendez-vous s’enchaînent pour acheter des droits, négocier des contrats ou faire des affaires ; une grande foire genre Francfort ; la plus grande librairie de France ; un lei de rencontre avec les auteurs ; un salon plus confidentiel de retour au Grand Palais comme à ses débuts ?...

Le Brésil était l’invité d’honneur (avec un peu de Pologne en sus) comme en 1998 quand on leur avait mis 3-0 en finale, mais je m’égare c’est du foot et ce n’est pas de la littérature, quoique...

Et le numérique alors ? Comme toujours très absent et très décevant. On voit bien qu’à part quelques éditeurs et autres OVNI d’un genre nouveau le numérique n’intéresse pas les éditeurs, qu’il leur fait peur et qu’ils ne savent toujours pas comment réagir face à lui. Mais je radote, c’est un phénomène connu en France depuis longtemps et qui ne change que lentement... s’il change.



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