mardi 16 juin 2015

Mangeons, mangeons...

Oui, mangeons, mais ne mangeons pas n’importe quoi.

Des pommes ? Greenpeace met en garde contre l’usage des pesticides, principalement dans les vergers, et alors que les pommes sont des fruits très consommés en France, et pas seulement dans le Calvados. Greenpeace ne peut pas s’attaquer directement aux agriculteurs, donc ils ont choisi d’attaquer la grande distribution, qui peut payer et qui craint les contre-publicités. Le débat est pourtant simple : avoir des pommes bio, sans pesticides, plus chères et moins « belles » - ou avoir des pommes pesticidées pas chères bien rondes et seulement de quelques variétés bien perçues par les consommateurs. Le consommateur veut tout : des pommes belles, pas chères, sans pesticides et avec du gout et de la texture. L’agriculteur veut gagner sa vie. Le distributeur veut vendre le plus possible et augmenter ses marges.

C’est un combat classique et Greenpeace adore provoquer les grands groupes sur ces sujets « verts ». Ainsi il y a quelques années ils ont commencé à attaquer les fabricants de matériels électroniques sur le recyclage et l’usage de métaux polluants. A l’époque Apple - la pomme, la vraie - était parmi les moins bons élèves. Puis Apple s’est saisi du sujet, comme un outil puissant de marketing, un effet « cool » et aujourd’hui Apple est classé premier. Comme quoi, attaquer les grands groupes sur ces sujets peut avoir un effet structurant.

Mais derrière les grands groupes (de distribution) il y a les producteurs coincés entre deux pommiers. Et il y a les vendeurs de pesticides et d’OGM - Monsanto évidemment - qui cherche à inonder le marché et à rendre captif les producteurs. En demandant l’interdiction de la vente du fameux Roundup dans les jardineries à partir du début 2016, Ségo espère créer un effet-choc. Mais d’ici là Monsanto aura trouvé une parade, en changeant le nom de son pesticide et de la société elle-même, peut-être. Une course sans faim fin.

Pourtant, la pomme... Entre Eve et Chirac elle a bercé notre histoire. Et il y a tellement de variétés. Si vous avez le temps et le courage, un jour, je vous recommande « la dégustation de pommes » : vous achetez une pomme de chaque variété que vous trouvez, vous fabriquez des petites étiquettes et vous invitez des enfants et des amis pour une dégustation comparée, avec notes à la clé. Je vous garantis un gros succès et de grosses envies de pommes après ! On peut le faire avec plein de produits naturels et naturellement. Mais ça marche très bien avec la pomme.

Dans un autre registre, il y a le Nutella. Ségolène veut l’interdire et elle conseille de «ne plus manger de Nutella» pour sauver la planète... Ola ! Rien que ça, sauver la planète de l’envahisseur Nutella ? Méchante huile de palme, je te tape, je te tape. Il est vrai que la culture de palme a remplacé des forêts en Afrique et en Asie. Mais de là à interdire le Nutella. Si au moins elle avait invoqué les raisons médicales contre l’huile de palme... Relisez ce billet sur le Nutella et les taxis. Il date un peu, mais ce jour là également on parlait de grève des taxis et de Nutella... Y aurait-il un facteur de causalité ? Je m’interroge... en dégustant une pomme.

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