samedi 20 juin 2015

Sarkozy, la droite sous la ceinture. L'arbitre a été acheté

Le cher président des républicains à fait fort cette semaine. A propos de cher, il est toujours aussi cher au sens monétaire du terme, mais de moins en moins dans son camp sur le plan affectif. Peut-être croit-il être à la tête d'un parti autocrate, bonapartesque, où tout le monde le suit le petit doigt sur la couture du pantalon ? D'ailleurs on ne doit pas dire paraît-il le parti les républicains, mais juste les deux mots. Alors moi je ne met plus de R majuscule à ces républicains-ci, ils ne la méritent pas.

Or donc, devant un parterre de sympathisants acquis à sa cause personnelle, le président passé de la France a osé une métaphore qui pue pour parler des migrants qui affluent en Europe à partir de tous ces pays lointains et louches dont il n'a que faire. Pour lire une retranscription de ce qu'il a dit, c'est ici et c'est édifiant. La fuite d'eau non colmatée par un plombier incompétent (et donc cher) qui préfère la répartir dans l'appartement au détriment de la famille qui l'habite, voilà une métaphore glauque et digne des meilleurs films de propagande de Pétain ou pire. Travail, famille, patrie aurait-il pu dire...

La droitisation du discours de Sarkozy n'est pas une nouveauté. Son unique objectif est le pouvoir et tous les moyens sont bons pour y arriver, au risque de perdre, de faire perdre sa famille et de choquer ou de stigmatiser. Mais les arguments qu'il utilise, comme un bon tribun excitant la foule, tombent de plus en plus bas. Même dans sa famille politique, tous ne sont pas d'accord avec son discours clivant, genre Attila après moi rien ne repousse. Évidemment il s'agit avant tout de couper l'herbe sous le pied de Juppé, réputé moins con à droite. En allant à la recherche des voix les plus à droite dans son parti qui n'en est pas un, il espère creuser l'écart avec cet adversaire. Qu'il fasse le jeu du FN et qu'il soit obligé si par malheur il était élu de ne pas tenir ses promesses n'a pas l'air de le gêner.

Il faut bien qu'on parle de lui aussi, non ? Et le meilleur moyen est effectivement la provocation. On peut donc s'attendre à des phrases coupées à la machette tout au long de l'année jusqu'aux primaires. On aimerait simplement qu'il s'agisse de vraies propositions politiques, pas de sketches même pas comiques. Après tout, on manque de débats de fond. Mais là, c'est une autre histoire, car il faut avoir des idées et des projets. Et contrairement au sport, il n'y a pas d'arbitre en politique, ou si peu. Il faut vraiment des mois et des mois d'errance politique pour qu'il y ait des rappels à l'ordre. Le carton jaune ou même rouge n'existe pas en politique. Les électeurs ne sont pas des arbitres. Y a-t-il des règles d'ailleurs ? Y a-t-il la possibilité d'arbitres honnêtes et non partiaux ou achetés. Il faut voir les difficultés pour faire passer des lois sur la transparence et l'éthique en politique, pour mieux comprendre l'extraordinaire impunité dont bénéficient nos très chers hommes politiques. A chaque fois qu'on les attaque c'est forcément un déni de démocratie ;) On ne peut pas dire que Sarkozy fasse honneur à son métier ni au rôle d'homme politique. Mais peu lui chaut, semble-t-il !

C'est demain la fête de la musique. Détendez-vous, oubliez Sarko et pensez bien à fermer vos robinets en sortant de chez vous.

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