jeudi 30 juillet 2015

Croisements de jambes

C'est une époque étrange, en cette dernière semaine de juillet, pour les jambes des femmes, parisiennes ou non.

Il y a en effet croisement de jambes, et de leurs couleurs, entre celles qui viennent de rentrer toutes bronzées, celles qui vont partir et qui ont un peu préparé à l'avance dans un salon, celles qui ne partiront pas et qui s'en foutent, celles qui ont des jambes très très blanches qui deviendront bientôt rouges si elles ne font pas attention sur la plage, celles qui mettent encore des collants noirs pour cacher leur blancheur (si, si !) et celles qui cachent leurs jambes comme ça c'est plus pratique, personne ne voit rien, une sorte de burqa moderne des jambes version jeans. Je ne parle pas ici des formes et de leur variété, juste de leur degré de bronzage.

Evidemment, il y a aussi les touristes. Au Quartier Latin, fui par les étudiantes qui se reposent ou galèrent dans les cafés à essayer de gagner leur vie, il n'y a pas les flopées de jupettes qu'on voit d'habitude. Tout cela est remplacé par des grappes de touristes en shorts plus ou moins élégants, et plutôt moins que plus souvent, comme s'il fallait s'habiller n'importe comment quand on est en vacances. Remarquez bien que je n'ai rien contre le fait de s'habiller comme on veut, chacune et chacun. Mais par exemple, même dans Notre-Dame, les gardiens ont renoncé à essayer d'endiguer le flot d'épaules nues et de shorts fripés qui se fraient un chemin entre les fidèles. Le temps où un châle était nécessaire ainsi qu'une "tenue correcte exigée" semble bien révolu.

Pourtant on voit encore des élégantes et des élégants, même habillés n'importe comment, mais avec style (swag ?). La fantaisie n'est surtout pas incompatible avec l'élégance. Et même certains touristes font des efforts pour être à la fois relax, confortables pour leurs marathons et élégants. Histoire de tirer un sourire du passant qui passe, comme c'est son rôle.

Alors oui, ce ballet de jambes plus ou moins bronzées est intéressant à regarder. Attention au fétichisme quand même. De temps en temps il peut être utile de regarder ailleurs que les jambes. Ailleurs que les femmes même ! Sinon on tombe dans le bel excès de l'homme qui aimait les femmes de Truffaut avec Charles Denner (qui en meurt quand même)...


Ce matin, par exemple, j'ai croisé une paire de jambes si blanches que je n'ai pu le croire. Un vrai mouvement d'albâtre sur le pavé gris de Paris. Une statue en mouvement. Et j'ai été tellement surpris par cette couleur à la fois si absente et si présente que j'en ai oublié de regarder le reste. Le reste de l'année, tout est différent. Il y a plus de monde dans les rues, d'abord. Et les écsrts sont moins grands entre les bronzages. En plein coeur de l'hiver, la multiplication des bas et des collants empêche de voir la vraie couleur des jambes. Et c'est étrange de voir comme cet effet de couleurs est beaucoup plus frappant sur les jambes que sur les visages, souvent maquillés.

Il faut profiter de chaque instant, non ?

(Je triche, ce sont des collants)

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