vendredi 28 août 2015

La danse de l'automne : l'écolodanse

Il est facile de se moquer des partis politiques ou des écolos. Les deux sont pourtant nécessaires à la fois à notre démocratie et à l'avenir de nos enfants, si l'on inclus l'environnement au sens large. Mais lorsque les deux sont réunis dans un même lieu, c'est quand même un sujet délicieusement ridicule.

EÉLV se déchire donc une fois de plus. Le rassemblement hétéroclite (sans jeu de mots scabreux) censé rassembler toute la famille écolo "de gauche" a connu son heure de gloire sous Sarkozy et au début de François. Mais cette lune de miel s'est terminé depuis longtemps, y compris dans les scores électoraux. Les deux démissions fracassantes d'hier et d'aujourd'hui - de Rugy et Placé, deux parmi les élus les plus importants - sonnent le glas d'une alliance de façade. Le parti ou rassemblement EÉLV est mort en tant que tel. Qu'il se ré-éclate en courants divers, dont Les Verts sont le plus important, ou qu'une partie s'allie à la droite via CAP 21 ou au Front de gauche, la voiture balai du peloton de la Gauche, cela ne changera rien à son influence politique. L'ère glaciaire recommence pour ce "parti" alors même que le sujet est plus que jamais d'actualité, cf ce bille  sur la COP 21, à ne pas confondre avec CAP 21 justement.

Cela me fait furieusement penser à une danse désordonnée. Pas une de ces danses d'été qui sont des produits marketing destinés à entraîner des foules entières dans des ballets coordonnés sur les plages ou dans les bals, mais plutôt à un joyeux bordel inorganisé ou chacun danse suivant son rythme. Sauf qu'il n'y a pas de rythme ici. Pas de musique unique, ni de DJ maître des lieux et de la foule. C'est comme si les écolos dansaient tous avec leur casque sur les oreilles et chacun une musique différente. Certaines de ces musiques sont lentes, d'autres rapides. Certaines commencent de droite à gauche, d'autres de gauche à droite. Sur certaines on fait du sur place, sur d'autres on tourne en rond. Certaines se dansent dans une cage de verre suspendue au dessus de la foule en délire, en plein sous le feu des projecteurs, d'autres se dansent tout seul dans le couloir qui mène aux cuisines.

Les Verts n'ont jamais été ni voulu être un vrai parti. Ni une flotte de bateaux tous dirigés par un même amiral et tenant le même cap (21 ?). C'est plutôt une masse de bateaux de pêche navigant uniquement au sonar, en fonction des profondeurs observées, des bancs de poissons et de l'écoute plus ou moins légale des transmissions entre d'autres bateaux. Il s'agit donc plus d'une sortie en mer de bateaux ne sachant pas où ils vont. Certains de ces bateaux sont des yachts de luxe loués à de riches et ambitieux People, d'autres d'humbles barquettes de pêche. J'étais à Saint-Raphaël par exemple et j'ai pu voir le bateau du meilleur pêcheur de la région. Car malgré l'afflux des touristes, les pêcheurs locaux sont de vrais professionnels et les meilleurs sont connus et respectés de tous. Le bateau de ce pêcheur est ridicule, vraiment ridicule, mais les pêches rapportées sont impressionnantes.

Comme quoi, a l'instar ce ce qui se passe chez les écolos, tout dépend des hommes et des femmes qui sont dans les bateaux. Des danseurs, et pas de la musique qui est derrière. De l'émotion et de la conviction qui entraîne ces personnes. Chez les écolos, il n'y a ni musique, ni maître de ballet, juste une collection de danseurs sans talent. Vu de loin, leur danse est ridicule. Pas autant que la danse des canards evidemment, faut pas exagérer. On espère pour l'Ecologie avec un grand E que ses valeurs seront défendues par d'autres danseurs, mieux coordonnés. Tous les vieux se souviennent de la Lambada. Espérons qu'un jour l'écolodanse reste dans nos mémoires comme un moment clé où l'Ecologie sera devenue une vraie priorité, pas seulement un filet remaillé pour la pêche aux voix.

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