samedi 12 décembre 2015

COP21 : dernier essai pour un record du monde de saut climatique et dialectique

Samedi 17h30.
Un projet d'accord est sur la table depuis samedi matin 11h30, devant des négociateurs épuisés et des organisateurs fébriles. Ce compromis semblE avoir l'accord de tous ou presque, puisque même l'Arabie saoudite est satisfaite apres son intense lobbying. La séance officielle de clôture commence et tous espèrent un accord consensuel, sans avis négatif qui sonnerait comme une rallonge et un avis de décès.

Le texte est ici (PDF avant sa publication officielle partout et en français ici  et il mentionne bien la plupart des objectifs visés, même si le flou est entretenu sur ce qui va se passer entre maintenant et sa mise en application en 2020... Du boulot pour les prochaines COP. Il fait des impasses mais la plupart des observateurs sont satisfaits, y compris chez les ONG. Il est considéré comme une fondation pour la suite, pas suffisante pour résoudre la crise du changement climatique, mais nécessaire comme première étape. Maintenant il faudra que les mobilisations continuent pour que les États et les entreprises ne mollissent pas, et investissent dans les solutions pour mettre en œuvre cet accord. Une perspective à long terme est en train de naître. C'est suffisamment rare pour le noter. C'est évidemment la première fois dans le domaine du climat.

On est en France, donc de multiples critiques vont être faites par tous ceux qui aiment critiquer. Mais le résultat est là. Il est maintenant à concrétiser. Un accord international ne peut pas se substituer aux politiques nationales ou de grandes régions du monde. Mais il va permettre aux différents acteurs d'utiliser une référence et de pousser chaque État à agir. Le mot contraignant n'a pas le même sens en diplomatie internationale et dans les lois écrites. Les excités pressés continueront à s'exciter, rassurez-vous. Ensuite la parole est aux électeurs pour inclure cette question dans leurs choix au moment de poser leur bulletin dans l'urne (y compris ce dimanche en France).

A Paris aujourd'hui, deux manifs symboliques. 

L'une avenue de la Grande Armée (des militants) avec un immense cordon rouge tout au long de l'avenue pour symboliser la ligne rouge à ne pas dépasser lors des négociations. Le problème est évidemment que chacun a sa ligne rouge et qu'elles se croisent et s'emmêlent dans le ballet bordélique des négociations internationales. Mais ce qui compte c'est la ligne finale, la dernière barre comme on dit au saut à la perche.



L'autre dans tout Paris, pour cette photo. Il s'agit d'une visualisation de téléphones géolocalisés de militants repartis avec précision, puis repères sur une carte de Paris. Impressionnant, non ? 3000 personnes ont suffi. On peut écrire n'importe quoi n'importe où avec ce principe, mais l'idée de ce groupe est belle et elle a bien fonctionné.



Samedi 18h15 - j'attends le verdict devant ma petite tablette qui diffuse en direct la séance... On a eu ce matin de beaux discours émus d'un Fabius épuisé et d'un Hollande volontaire et souriant. Ajustements de dernière minute à prévoir comme à chaque fois (Obama veut être certain qu'il n'aura pas besoin de passer devant le congrès par exemple...). Une négociation, c'est une négociation, à 2 ou à 196... À suivre sauf que les chaînes d'info ont zappé sur le tirage de l'Euro2016, c'est du foot. D'ailleurs, lisez cet article sur le premier stade de foot en Afrique dont l'éclairage fonctionne grâce aux mouvements des joueurs (écolo, non ?)



Les ajustements se poursuivent alors que le tirage de l'Euro est terminé et très clément pour la France. De l'usage des mots comme shall, will et should en anglais dans un texte officiel... Reprise de la séance avec 1h45 de retard...

Et adoption à 19h27 en remplaçant un shall par un should.


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