mercredi 6 janvier 2016

Dans la famille Zidane, je veux le père, les fils, et le psychanalyste

Gros coup de fierté française avec la nomination de ZZ, notre zizou à nous, comme entraîneur du Real Madrid. Il était entraîneur de l'équipe de réserve et ses deux fils jouent dans des équipes secondaires du Real.

Théo, Elyaz, Zinédine, Véronique, un intrus important, Enzo et Luca

Au moment ou Platini a pris un gros coup dans le plexus à la FIFA, à suivre ou pas d'un coup fatal fin février, on peut se rabattre sur une autre gloire passée du foot français. Certes Zizou est plus imprévisible, sucré et gentil mais il a une super coiffure spéciale "coup de boule" qui fera bientôt fureur dans les tribunes. Et tout le monde ou presque l'aime à raison.

Le père est donc entraîneur mais était avant avant, l'ainé Enzo est milieu, le deuxième Lucas est gardien, le troisième attaquant et le dernier benjamin. La mère est française d'origine espagnole et l'ainé a choisi de jouer sous le nom de sa mère pour ne pas faire d'ombre à son père, à moins que cela ne soit le contraire. Une famille normale donc.

Mais rien n'est normal dans le foot, le sport le plus médiatisé de la planète au plan global. Même ceux qui portent des vestes de couleur - comme lui sur cette photo - et qui me sont donc sympathiques par nature sont critiqués souvent. Car entre émulation et émasculation il n'y a que trois lettres de différence. 

On pourrait parler de l'angoisse du gardien de but au moment du penalty, comme dans le film de Wim Wenders en 1972, ou comme dans cette réflexion de notre zizounet à propos de sa célèbre panenka lors de la tristement célèbre finale de la Coupe du monde en 2006 contre l'Italie et Materazzi : « J'avais en face de moi l'un des meilleurs gardiens au monde. J'avais toujours pour habitude de frapper mes penaltys de la même façon, c'est-à-dire que j'avais toujours un côté où c'était plus facile pour moi de frapper. J'avais un côté où je ne frappais jamais. Et lui le savait, c'est-à-dire d'ailleurs il est parti du côté où normalement je dois frapper toujours le penalty. J'ai eu dix secondes à penser à ce geste. Avant de poser mon ballon je me suis dit, il sait que je vais frapper là. Donc qu'est-ce que t'as à faire, à part frapper de l'autre côté et le rater ? Je me suis dit t'as juste à tenter ça, donc la panenka, et voilà et je le fais et après et voilà. J'avais que ce geste à tenter, mais pour l'efficacité ! Parce que je sentais que c'était comme ça que je pouvais que marquer ». Mais on pense surtout à l'angoisse de son fils gardien de but au moment où son père va taper dans le ballon pour marquer. Faut-il arrêter ? Faut-il laisser passer ? Faut-il tout donner ou se retenir ? Un vrai débat psychanalytique et oedipien sur la mort du père ou la fameuse parabole du ballon qui ressemble à un spermatozoïde sans queue. Tout ceci est ridicule, mais il fallait le dire, indépendamment du respect pour lui et sa famille.

De loin, on imagine des conversations très foot dans la famille. Mais pas seulement. Certains voient déjà Zizou entraîneur un jour de l'Equipe de France - lorsqu'elle aura gagné quelques galons internationaux. Mais c'est pas pour demain. Il faut d'abord que la France perde l'Euro chez elle dans quelques mois, et qu'elle sorte de sa poule pour le Mondial en 2018. On verra après. Le Real Madrid change d'entraîneur une fois par an en moyenne depuis vingt ans, donc il a de la marge. S'il reste au moins deux ans, c'est une sacrée victoire. Il y a en effet un gros paquet de stars dans cette équipe et ça va pas être facile de les brosser dans le sens du poil tout en les faisant jouer collectivement ensemble et en plaisant à des supporters exigeants qui lorgnent d'un mauvais oeil les catalans de Barcelone. C'est un peu comme un bébé qu'on met dans un bain un peu trop chaud. Au début il crie et rougit mais ensuite il s'habitue et il s'y plaît. Alors on souhaite un bon bain à Zidane !

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