lundi 25 janvier 2016

François d'Inde

François est en Inde depuis le déjeuner de dimanche et jusqu'à mardi soir (4 heures de décalage en avance sur nous quand même). Une rencontre placée sous plusieurs auspices.


François a commencé hier sa visite par la ville de Chandigarh,  l'une des cent smart cities que l'Inde a décidé de mettre en place. Celle-ci est particulièrement chère aux français (et aux urbanistes en général) puisqu'elle a été conçue par Le Corbusier himself dans les années 50. Smart cities, cela veut tout dire et son contraire, tout dépend du niveau de "smart". En Inde, où beaucoup de bidonvilles existent encore et où les services de base (eau, eaux usées, électricité...) n'existent pas partout, il s'agit de les mettre en place et de les préparer dès maintenant à des évolutions intelligentes, comme celles qu'on pourrait avoir chez nous... si les industriels et les collectivités locales s'y intéressaient : une répartition intelligente des flux électriques, des systèmes de contrôle des eaux plus performants et surtout plus économes... Une vision moderne et verte cherche à s'imposer, avec plein d'industriels français dans les bagages de François. Deux citations à noter, l'une de François "La France veut construire avec l'Inde le monde de l'après-carbone" et l'autre de Modi, le tout-puissant premier ministre indien "L'innovation est la plus grande force de la France". C'est bien dans le post-COP21 que cette visite s'inscrit.

Il y a aussi le business as usual, avec les Rafale et autres contrats lourds entre les deux pays, assujettis à la signature d'un accord-cadre plus global, incluant des facilités dans les deux pays, y compris donc pour le commerce indien en France... (sifflote). Le Rafale prendra plus de temps que prévu, lui. Depuis le temps qu'il prend son temps, d'ailleurs, le Rafale est devenu une simple brise légère sur les marchés internationaux des armes. Une source de revenus mais un symbole surtout. Une sorte de Concorde militaire (on fêtait les 40 ans de son premier vol commercial le 21 janvier dernier, comme la décollation de Louis XVI d'ailleurs, sans aucun rapport entre les trois).

L'armée française et l'armée indienne sont de plus en plus amies. Les indiens avaient été invités pour un 14 juillet et ce mardi l'Inde invite officiellement l'armée française pour son grand défilé national. Une première. Jamais un pays n'avait été invité à y éfiler. François y sera aussi, évidemment. Cette nouveauté interpelle. Les analystes sont perplexes. Pour vous marrer un peu, lisez cet article sur l'analyse russe de la situation :  Modi va-t-il faire évoluer la doctrine ancienne du non-alignement de l'Inde ? Un triangle Inde-Russie-France ? Une logique occidentalisée par opposition à celle de la Chine-Russie ? De vraies questions géopolitiques qui dépassent très largement la vente du Rafale (militaire). Une discussion entre présidents. La seule qui compte...

Comme quoi, un Rafale peut cacher un autre vent. Une mousson, une moisson ?

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