vendredi 15 avril 2016

L'angoisse du blogueur après une intervention de Hollande à la télé

To blog or not to blog (about François) ?

La vie de blogueur est difficile, surtout quand il s'agit d'un blog sur le quinquennat de François, de 2012 à 2017 et sur tout ce qui s'y passe, incluant les événements importants qui concernent le président himself. Faut-il donc parler aujourd'hui de l'émission d'hier sur France 2 "Dialogue citoyen" et de la prestation de notre président ?

Mon cerveau (lent) a balancé quelques instants avant de tirer à pile ou face décider. Et la réponse est oui. C'est vraiment comme l'angoisse du gardien de but après avoir commis une lourde faute sur un attaquant, avoir reçu un carton jaune et attendre le penalty. Je précise d'ailleurs que la nouvelle réglementation du foot va diminuer le poids de la "double peine" dans ce genre de cas, en n'obligeant plus à donner un carton rouge au gardien en plus du penalty, mais en recommandant seulement un carton jaune sauf si le geste est dangereux genre Schumacher.

La politique et les médias, ce n'est pas du foot. Hier soir il y'a eu double peine : écouter François essayer de se dépatouiller maladroitement de questions justes et agressives, et devoir en penser quelque chose alors que le sentiment ambiant est plutôt "si on passait à autre chose ?"... avant de vite zapper pour regarder n'importe quoi d'autre. Les courageux peuvent voir ou revoir l'émission ici, âmes sensibles s'abstenir.

Je n'ai pas vu grand chose du débat (trop emmerdant) sauf l'échange musclé avec la cheffe d'entreprise qui a clairement gagné par KO. C'est pas avec des réponses à côté de la plaque ou théoriques que François va défendre son bilan. La distance entre discours politique et réalité n m'est jamais apparue aussi grande. Elle touche l'ensemble des politiciens, en responsabilité ou non, pour être juste, mais elle est criante et exaspérante.

Cela m'a fait repenser au cycle du deuil. Vous connaissez bien sûr les étapes classiques, appliquons-les à François après sa prestation d'hier :

- Choc, déni :
Il est vraiment à côté de la plaque, on ne s'en était jamais rendu compte aussi nettement, c'est pas possible, il a dû être mal conseillé ou préparé. Il est fini, je n'y crois pas.
- Colère :
Comment en est-il arrivé là ? C'est une trahison molle. La réalité quotidienne est tellement loin des politiciens que ce n'est plus possible ! Ca m'énerve !!!
- Marchandage :
Peut-être cela peut-il s'arranger d'ici aux élections de 2017, peut-être comprendra-t-il ?
- Dépression :
La gauche, même vaguement centriste ou social-démocrate, c'est fini pendant quelques années (et même quelques quinquennats), c'est déprimant de voir que l'on en est arrivé là si rapidement et qu'ils passent leur temps à se déchirer plutôt qu'à vouloir continuer à gouverner, comme s'ils étaient mieux dans l'opposition, ou au moins on peut parler sans avoir les devoirs du pouvoir.
- Acceptation :
Etant donné que la situation est clairement désespérée pour lui, on fait quoi, nous ? On reste debout la nuit, on débat, on s'organise ? On oublie la politique ? On se focalise sur des trucs positifs à notre échelle pour agir et donner du sens à tout ça ? En tous cas on n'attend pas de Messi(e) pour nous sauver et on ne votera pas à droite non plus, puis que le Messi(e) est partout à la pointe, ni à droite ni à gauche !

Intéressant, non ? Ceci explique peut-être que la diminution de la fréquence des articles (quotidiens) de ce blog consacrés à François, ou qui même le mentionnent simplement. Ce n'est pas drôle de tirer sur une ambulance. Tout ceci n'a pas de sens, comme disait Raymond Devos.


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