vendredi 12 août 2016

JO en VO

Aujourd'hui parlons des JO et de la Francophonie. 
Cette année c'est un échec total

Le francais, une des deux langues officielles des JO depuis leur (ré)invention par le baron Pierre de Coubertin, est censé être toujours présent aux côtés de l'anglais (l'autre langue officielle) et de la langue nationale du pays qui héberge les Jeux, le portugais brésilien cette année. Au moins pendant les cérémonies officielles d'ouverture et de fermeture, pendant les remises de médailles et dans la signalétique sur place (en trois langues donc). 

Cette année, rien. Niquedouille. Pas tripette. Fanny. Sauf quelques vagues mots vite oubliés par le président du CIO, un Francophobe notoire. C'est paraît-il la faute des Brésiliens pas fiables et pas assez riches pour se payer une traduction. 

On n'en parle pas du tout sur France Télévisions, mais si vous avez un appareil mobile et que vous avez téléchargé leur application spéciale JO vous y découvrez une douzaine de flux simultanés qui vous permettent de regarder tous les sports en cours, même les plus obscurs, ceux que vous ne verrez jamais sur les chaînes France 2, 3, 4 et Ô. Et vous n'aurez pas les commentaires des journalistes de FT mais uniquement le son local comme si vous entendiez le speaker des tribunes : uniquement donc en anglais et portugais (sauf en escrime puisque le francais y est la seule langue officielle). C'est très reposant et très instructif. 

La Francophonie officielle y est pour beaucoup. Dirigée par Michaelle Jean, Canada -haïtienne, l'organisation internationale de la Francophonie nomme pour chaque JO un grand témoin censé promouvoir la Francophonie et la langue française avec le pays hôte et le CIO. On se souvient que c'était Raffarin pour les JO de Pékin et sa connaissance de la Chine avait beaucoup aidé. A Londres, les anglais avaient été très fair-play aussi : c'était l'image multilingue de leur candidature et comme leur langue nationale est l'anglais, cela ne faisait que deux langues avec le francais ;). Plein de pays, comme les USA, principal sponsor des JO et pays qui pilote les horaires des épreuves à cause du poids des télés américaines, font d'ailleurs semblant de ne pas comprendre pourquoi il y a d'autres langues que l'anglo-américain. 

Mais cette fois c'est Manu Dibango qui a été désigné et il s'est plus occupé de culture, de musique et de sa propre promotion que de langue française. Il a même composé un hymne francophone c'est dire. Pendant ce temps le francais a disparu, alors même que la Francophonie politique se félicite, grâce à ses œillères en cuir noir comme l'encre de la liberté de la presse. Dommage pour Manu Dibango qu'on aimait bien. Voir cette illustration. 



Alors oui, un échec est toujours cuisant. Surtout si on ne sait pas rebondir. On apprend, normalement, de ses échecs. La Francophonie saura-t-elle le faire ? À suivre lors du Sommet de Madagascar en novembre. En espérant que Michaëlle Jean se reprenne, elle dont les seules photos qu'on a vues à Rio sont du même acabit que celle-ci, reprise par le NY Times comme de juste : Vive les vacances ! Une image résolument (pas) sérieuse de la Francophonie. 







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