samedi 20 août 2016

Six ans ! Quel choléra !

Le monde progresse vers la paix et la santé, c'est bien connu. En théorie en tous cas. Pour avancer, l'Humanité dispose de plusieurs outils, dont certains gouvernements interventionnistes, des ONG humanitaires et l'ONU avec ses agences officielles pour maintenir la paix, agir en cas de crise humanitaire et tutti quanti (le siège de l'OMS est en Italie).

Déclaration importante avant-hier à noter, par l'un des responsables onusiens. Article ici dans Le Monde :

« Au cours de l’année écoulée, l’ONU a acquis la conviction qu’il est nécessaire de faire beaucoup plus en ce qui concerne sa propre implication dans le foyer initial et les souffrances des personnes touchées par le choléra », a déclaré le porte-parole adjoint de l’ONU, Farhan Haq, jeudi 18 août...

L'affaire remonte à 2010 juste après le séisme qui a fait tant de morts en Haïti. Ce pays était déjà le paradis des ONG comme l'un des plus pauvres de la planète. Mais le séisme a multiplié ce nombre par dix. Et l'ONU a envoyé des brigades spécialisées dans les drames humanitaires, dont l'une du Népal. Et le choléra s'est déclaré en Haïti alors qu'il n'y était plus depuis au moins 150 ans. 

Vu l'état sanitaire d'Haïti, l'état de ses réseaux d'eau potable et la pauvreté de ses habitants (hormis ceux qui roulent en 4x4 et dînent dans des restaurants climatisés, dont beaucoup d'ONG et de responsables d'organisations internationales) on a vite atteint une situation catastrophique : plus de cas de choléra en Haïti que dans toute l'Afrique, selon un spécialiste français. 

Très vite les haïtiens ont soupçonné ce groupe onusien, car le choléra est endémique au Népal. Puis les spécialistes et les ONG ont confirmé. Mais il a fallu plus de six ans à l'ONU pour accepter leur "possible" responsabilité. Avant-hier. 

Alors oui, des mesures de court terme sont possibles pour doter Haïti d'infrastructures minimales, des plans à long terme sont envisageable et même des dédommagements officiels de l'ONU. Mais cela n'enlève rien à la responsabilité globale de ces gros "machins" quand ils agissent hors sol, en bougeant des pions sans réfléchir aux conséquences. 

Ceux qui contestent l'intérêt de telles structures supra-nationales feraient mieux de s'occuper de la manière de mieux les gérer et de mieux en répartir les ressources, sans parler de développer leur responsabilité sociale. Car autant leur utilité est évidente, autant leur efficacité est à mettre en question, sans parler de l'impact de ces interventions sur les populations. 

Haïti est un pays exemplaire à plus d'un titre, voire même contre-exemplaire sur son niveau de corruption et son incapacité à se doter d'un président et d'un gouvernement. Sur cet exemple précis, pourtant, on s'en serait bien passé. 



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