vendredi 30 septembre 2016

La distance "Chefs d'Etat - peuples assassinés" peut se mesurer

Grand rassemblement de chefs couronnés ou d'Etat aujourd'hui à Jerusalem.

Connaissez-vous la distance entre Jérusalem et Alep ? Un peu plus de 500 kilomètres. Seulement... Damas n'est qu'à 200 kilomètres de Jérusalem... On parle beaucoup du Moyen-Orient, mais le Proche-Orient est tout petit. Projetez ça sur votre environnement local et connu et regardez ce que cela donne. Pendant donc que les Chefs d'Etat et les autres officiels se recueilleront, mangeront (comme Hollande), se montreront (comme Sarkozy) et discuteront dans les couloirs, les innocents civils continueront à être massacrés tout près par l'armée de Bachar el-Assad et par les bombes ultra-puissantes des russes d'un côté, tout en étant attaqués par les fanas fadas de l'Etat Islamique de l'autre. En ayant choisi un vendredi pour cette cérémonie officielle, les responsables politiques israéliens ont évidemment plombé un peu plus le dialogue juifs-musulmans dans la région. Aucun chef d'Etat arabe ne se déplace (sauf celui des palestiniens). Un vendredi ? Et la grande prière ? Pourquoi pas un samedi (Ah zut il y a Shabbat) ou un dimanche (Ah zut il y a la messe)...


Cinq cents kilomètres. La distance de l'oubli, la distance du flou. Comme dans ces jeux vidéos où la ligne d'horizon est brumeuse et où le logiciel calcule en temps réel le paysage. Pokémon Go en est un bon exemple puisqu'on voit la carte jusqu'à une certaine distance, disons quelques centaines de mètres. Le Proche-Orient n'est pas un territoire de jeux, puisque les morts et les blessés y sont réels, mais vu de loin, pourquoi en parler ? Et vu de 500 km, c'est encore trop loin ?

Cette guerre civile et régionale avait fait 100 000 morts en juin 2013, j'en avais parlé ici. Un beau chiffre horrible et rond comme les deux trous au côté gauche du dormeur du Val. Mais on en est maintenant à 300 000 morts. Si cela ne s'appelle pas une accélération de la guerre, nous ne sommes pas des êtres humains dignes de ce nom. Les tueurs sont d'origines variées, mais ils ont un point en commun : ils tuent.

Alors on célèbre aujourd'hui la mort d'une figure historique d'Israël qui a accompagné cet Etat depuis sa naissance. On célèbre aujourd'hui la mort de l'une des dernières colombes israéliennes, même si Shimon Peres a aussi été aux commandes pour de lourdes répressions et colonisations. C'est dire à quel point l'esprit de guerre a progressé, en Israël et dans la région. La simple défense "passive" est devenue dissuasion puis agression assumée.

En ce même jour, les français ont décidé d'accélérer leurs bombardements de Daesh dans leur fief de Mossoul (en plein territoire pétrolier riche). Histoire de montrer de quel côté du monde ils sont, contrairement à Fillon et Depardieu qui soutiennent toujours les russes. Le partage du monde est donc bien établi, avec les russes de plus en plus présents en Syrie et pour longtemps, histoire d'encercler la Turquie et de poser un gros pied en Méditerranée, et les américains en Israël et un peu plus loin vers le golfe. Rien à voir avec les religions tout cela, juste de la géopolitique et du commerce international.

C'est d'ailleurs hier que l'OPEP a décidé de ralentir sa production pour refaire monter les cours du pétrole. Il y a beaucoup de producteurs dans cette région, mais il y en a ailleurs aussi et il y a des producteurs qui ne sont pas dans l'OPEP, comme les russes, tiens... C'est bon pour le climat, ça, puisque si le pétrole remonte, la température baissera (ça s'appelle les vases communicants du changement climatique) car les énergies renouvelables et alternatives seront plus rentables (On peut toujours rêver, c'est comme le tabac). Réunion d'ailleurs aujourd'hui à Bruxelles des ministres de l'environnement pour trouver une solution à la ratification du traité de Paris signé à la COP21. Il s'agit semble-t-il de court-circuiter les parlements nationaux en passant par le parlement européen d'un coup pour les 27 (ou 28, faut voir) Etats. Il est vrai que cela fait tache à un peu plus d'un mois de la COP22 au Maroc.

Alors oui, finalement, dès qu'on parle d'un problème local (dans un rayon de quelques centaines de kilomètres) on en vient très vite à des problèmes globaux. Ca s'appelle la mondialisation.


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