lundi 10 octobre 2016

Economie et statistiques

Les statistiques sont partout, et parfois pas vraiment à une place pertinente.

On en parle dans le monde politique, avec les sondages en masse pour chaque élection, ou même pour des pré-décisions. Il y en a tellement dans ce domaine, qu'il y a des experts qui ne font que colliger les sondages et en faire des moyennes, comme si en moyennant des choux, des carottes et autres légumes, on pouvait obtenir une soupe qui aurait plus de goût. En France on se déchaîne autour des primaires de la droite (et du centre ?) et aux USA de la présidentielle prochaine. Sauf les spécialistes, tout le monde se fout de la méthode ou des fourchettes et autres écarts statistiques. On ne retient que le "centre" des estimations, dont on discute les moindres frémissements. Le sondage politique obtient ainsi ses lettres de noblesse, en devenant un objet à part entière. Cela permet d'influencer le résultat des votes, en mobilisant ou en démobilisant les électeurs de tel ou tel camp à l'avance, que cela soit réel ou pas.

On en parle souvent dans les domaines de la vie courante, sous forme de palmarès bâtis sur des "indicateurs" indiquant ce qu'on veut bien leur faire dire. Un exemple ici sur les classements des lycées, mais cela s'applique à tellement de choses, sous formes d'étoiles, de "Like" ou de

On parle beaucoup de statistiques en économie, en ce jour de (faux) Nobel d'économie. Là aussi, les calculs d'indicateurs divisent les économistes : il y a souvent désaccord sur la construction même des chiffres, puis sur leur interprétation, idéalement des deux. Sans compter certains économistes qui ont été pris la main dans le sac en trichant sur leurs données (un exemple ici).

Aujourd'hui le prix Nobel d'économie a été donné à deux chantres de la "théorie du contrat", cette théorie hyper libérale qui dit que tout est dans le contrat (où est la loi ?) et donc dans l'articulation de ses clauses. Le Nouvel Obs, par exemple, n'aime pas ce Nobel d'économie, en général et répercute une théorie sur le pourquoi de sa création, très politique et néolibérale. On est loin des statistiques... et pourtant. Ls négociations détaillées des contrats sont basées, comme les tables des assureurs, sur des statistiques très précises.

On fait aussi des statistiques sur les Prix Nobel d'économie. Tant qu'à faire, pourquoi pas ! Un article du Figaro nous rappelle le profil-type, très largement celui du prix 2015. En 2016, le choix correspond aussi parfaitement au portrait. Comme si c'était un critère de choix ? Et si c'en était un, par mimétisme ? Ce n'est pas ça qui va changer la statistique moyenne de l'épaisseur de votre porte-monnaie en fin de mois, c'est certain !

Tout cela n'empêche par les politiciens de s'envoyer des noms d'oiseaux à tour de bras, sans aucun appui logique sur des chiffres. Aux USA on a atteint le paroxysme du débat sous la ceinture t avec des chiffres bidons entre un Trump phallo et vulgaire mais se repentant (on y croit, on y croit)  et une Hillary gênée aux entournures par sa vie privée d'avant. En France, Sarkozy essaye toujours de conduire la danse des prétendants, et, comme les chiffres ça ne sert à rien pour des électeurs assoiffés de sang, il en rajoute dans le spectaculaire, un référendum par-ci et un référendum par-là... Quant à François, il essaye de nous faire croire qu'il ne recevra peut-être pas Poutine la semaine prochaine. Alors que :
- Poutine viendra, c'est sûr, pour inaugurer sa cathédrale orthodoxe moscovite et son centre culturel (on y reviendra car c'est un futur lieu emblématique de Paris, négocié par Sarkozy)
- Depuis quand la France ne reçoit-elle pas des présidents même autocrates ou dictateurs ? Il suffit de compulser la liste des réceptions officielles à l'Elysée, d'Ali Bongo aux roi saoudien. La politique de la chaise vide n'est jamais bonne, surtout quand on se targue, comme en France, de vouloir parler à tout le monde et les amener à discuter - sur la Syrie évidemment mais aussi l'Ukraine. De toutes façons, pour l'inauguration, il y aura Sarkozy et Fillon au moins.

La France ? Combien de divisions (dans tous les sens du terme) ? Il faudrait pondre une statistique...

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