mardi 11 octobre 2016

Paris et l'âme américaine, Le Tribune s'en va

Paris occupe une place spéciale dans le coeur de certains américains. Paris, France, je veux dire. Pas Paris, Texas, de Wim Wenders.

On est en pleine campagne électorale américaine, et même si les républicains lâchent de plus en plus Trump, il y a aussi les élections pour le congrès et d'autres élections locales le même jour, dans quelques semaines. Les enjeux sont également là, puisque le système américain est assez bloqué lorsque les trois pouvoirs ne sont pas accordés (le président, la chambre des représentants et le sénat).
A Paris, les électeurs américains votent déjà. Et puis, il y a le vote du Harry's Bar pour la présidentielle. On n'est plus à l'époque d'Hemingway (ni de Midnight in Paris de Woody Allen), mais il parait que le vote informel (de paille) dans ce bar parisien (rue Daunou, à prononcer Downoooo) est représentatif de celui du peuple américain. Ils espèrent dépasser les 500 votants cette année ;) Il y a plein de bars pour anglophones et autres expats US à Paris, donc plein d'endroits pour passer la nuit électorale du 8 novembre.

A Paris, il y a aussi des médias américains ou pour les expats, comme le FUSAC, essentiel ou d'autres cités ici. Il y a The Local (news en anglais sur la France) qui ne déteste pas les contrepèteries anglaises comme ici.


Et puis il y a le International Herald Tribune. Ou plutôt il y avait. Ce journal américain était publié à Paris pour le reste du monde, principalement l'Europe, avec une rédaction très fournie. Ce journal unique a été racheté il y a une dizaine d'années par le New York Times, grosse référence genre Le Monde en plus grand, puis renommé le International New York Times, même si tout le monde continuait à demander "Le Tribune" aux kiosquiers. Aujourd'hui est officiellement son dernier jour à Paris, puisque sa rédaction parisienne est dissoute et transférée à Hong Kong ou même à Londres pour le numérique. Un signe des temps, du poids de la France et plus généralement de l'Europe face à l'Asie. C'est un titre qu'une actrice célèbre vendait à la criée sur les Champs, à un autre acteur célèbre à bout de souffle. On ne peut s'empêcher de verser une petite larme pour ce journal qui ne faisait plus recette face à diverses formes de concurrence. Il n'est pas facile, dans la presse, de vivre entre deux chaises. Avoir une vision journalistique à la fois américaine et franco/européenne peut ressembler à de l'équilibrisme souvent. Gageons que cela sera plus uniforme maintenant, même de Londres Brexité. Le contexte influe sur la vision, même quand on regarde au loin et à 360 degrés.

 
 
 



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