vendredi 30 décembre 2016

1829 mètres

Je vous parle encore une fois d'un temps que les moins de vingt ans ne peuvent pas connaître. 

France Inter arrête sa diffusion sur grandes ondes. 1829 mètres c'est fini. Note radio nationale ne sera plus accessible que sur la FM et l'Internet. Un signe des temps qui pesait quand même 10% du budget de sa diffusion. 

L'antenne d'Allouis, dans le centre mou de la France, reste là, comme l'horloge atomique qui est à côté. On ne sait jamais, non ? Il y a les irréductibles gaulois belges qui protestent ainsi que les amoureux de la météo marine, mais tant va la radio à l'onde qu'à la fin elle se tire. 



1829 mètres ça me faisait rêver quand j'écoutais cette radio entre deux parasites sur des transistors pourris mais qu'on ne savait pas être pourris. Mille huit cent vingt-neuf mètres de longueur d'onde fixe et unique. Des ondes qui s'étiraient avec nonchalance au-dessus des plaines, des montagnes et des canyons pour nous apporter les chaudes voix d'animateurs mythiques (Ah Gérard Sire Ou Kriss dont on ne connaissait pas la tête (ni la corpulence pour certains . On sentait la distance, le voyage, la fragilité. La Nature et l'Humanité à la fois. 

Aujourd'hui les sons sont presque tous clairs, proches et instantanés, sauf quand on roule dans une zone blanche. Aujourd'hui la radio a perdu de sa superbe face aux podcasts ré-écoutables à tout moment et aux streaming avec si possible beaucoup d'images, puisque même les radios sont maintenant la plupart du temps filmées. 

C'est la fin de l'année, un moment propice à la nostalgie et aux palmarès de l'année écoulée. Mais c'est aussi un moment idéal pour partir d'un autre pied, sur une autre fréquence ou avec une autre amplitude. Changer de rythme, en fait. Découvrir de nouvelles voix, de nouvelles musiques, de nouveaux modes de communication. Se construire du temps qui passe et le geler entre ses doigts. 

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