mercredi 7 décembre 2016

Journée aérienne

C'est aujourd'hui la journée mondiale pour l'aviation civile. Un beau jour, à plusieurs titres :

Le thème de cette journée, créée il y a une vingtaine d'années est « Travailler ensemble pour qu’aucun pays ne soit à la traîne » (ou laissé de côté) selon les affiches. Quand un avion vole, il laisse une traîne et pas mal de choses à côté, vu sa vitesse. Il s'agit donc, visiblement, de relier le plus possible de points sur la Terre pour que l'on puisse aller partout en avion. Normal me direz-vous pour l'organisation internationale qui promeut et régule le secteur aérien. Alors cet Aviation Day est l'occasion de manifestations spectaculaires... Euh... enfin... Heureusement, en France on a des idées

Un tel slogan devrait être utilisé par nos élites politiques ! Travailler ensemble (se rassembler, travailler, oeuvrer) au service de tous... Un bel idéal. Parfait donc pour des discours de campagne. A priori plutôt à gauche car on y sent du social, mais aussi à droite puisque l'idée est de généraliser le capitalisme. On notera que les américains ne parlent pas de "laissés de côté" mais de left behind (laissés derrière). Une vraie différence idéologique dans la manière de voir les relations sociales : une échelle unique avec un devant et un derrière, ou un ensemble de lignes allant plus ou moins vite et donc des lignes à côté.

Notre Air Force One à nous, n'en déplaise à Trump

Les discussions sur l'aéroport NDDL vont reprendre, avec une volonté de lancer des actions irréversibles avant les élections de mai-juin 2017. D'ailleurs il y a une revitalisation de plus en plus forte des "petits" aéroports en France et ailleurs qui cherchent à devenir des points de passage, ou pourquoi pas des hubs pour compagnies low cost. Je me souviens de l'aéroport de Clermont-Ferrand lorsqu'une compagnie l'utilisait comme hub national. Il y avait un espace pour les enfants non accompagnés, ceux qui avaient une grosse étiquette UM devant. C'était un vague espace délimité par des barrières en tissu avec une télé et des dessins animés et un pauvre animateur débordé. De temps en temps il y avait un appel pour une destination quelque part en France et il fallait chercher les enfants en transit. Je n'ose imaginer le nombre d'enfants égarés à cette occasion, car il fallait à cette époque passer par Clermont pour aller de Strasbourg à Brest ou Lille.

A Roissy (pardon, CDG) les passagers sont dans la galère et pour une fois pas à cause d'une grève. Le RER est tombé en panne hier et ne devrait pas être rétabli avant ce midi. Tout cela tombe en pleine circulation alternée pour cause de pollution, ce qui ne facilite pas les déplacements pour aller chercher Mamie qui rentre de son voyage aux baléares où elle a joué au bridge et acheté une jolie lampe artisanale de un mètre de diamètre. En avion, les trajets terminaux sont les plus longs, entre l'atterrissage et le terminal, entre le terminal et sa sortie, entre la sortie et l'entrée à sa destination. Sur les vols courts, ces temps peuvent facilement dépasser le temps de vol. Le problème du "Last mile" est classique, mais on n'a toujours pas trouvé de solution optimale.

A propos de pollution d'ailleurs, les avions polluent même si l'OACI oeuvre pour un développement durable compatible avec l'aviation. Lorsque les conditions climatiques (vent et pression) sont défavorables, comme en ce moment à Paris, l'air ne bouge pas et c'est la pollution locale qui reste sur place, en premier lieu celle issue des voitures. Mais lorsque l'air bouge, la pollution vient d'ailleurs. Le temps de Solar Impulse ou de la science-fiction est encore bien loin dans le secteur aérien.

Les pays gèrent avec jalousie leur espace aérien, même quand il n'est que traversé par des avions qui ne s'arrêtent pas. A l'heure où la France réduit ses crédits un peu partout et y compris dans ce domaine, on notera avec satisfaction cet article qui nous présente la Direction générale de l'aviation civile à Monaco, certainement l'un des espaces aériens les plus grands au monde...

Et puis, n'oublions pas, ironie de l'Histoire (mais pas coïncidence) que cette journée du 7 décembre coïncide avec la commémoration annuelle de Pearl Harbour, en 1941. C'était de l'aviation tout ce qu'il y a de plus militaire, mais c'était quand même de l'aviation.


PS : Il y a avion et avion, certains volent plus haut que d'autres et la station spatiale encore plus haut. Petite photo de la France prise par notre astronaute français. On y voit la Bretagne tout en bas avec Brest puis Caen et les autres villes mineures de Normandie, puis Paris...

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