jeudi 5 janvier 2017

La France, le numérique et le monde

Le CES à Las Vegas c'est en ce moment et on y parle beaucoup de la French Tech. La France y est le troisième pays le mieux représenté en nombre d'entreprises (après les USA et la Chine) et même le deuxième quand on parle des startups derrière les indétrônables USA. Au plan politique, les ministres s'y sont déplacés ainsi que Fillon (avec sa croix de chrétien autour du cou et son ostensoir numérique à la main, n'en déplaise à Bayrou). L'année dernière c'était Macron qui avait défrayé la chronique pour construire son image de ministre moderne à cette occasion. Cette année, il arpente les routes de France, les priorités ont change : tout le monde sait qu'il est jeune et moderne, maintenant il faut persuader les électeurs qu'il est un candidat crédible dans toutes les couches de la population.

Macron, déguisé, pendant sa visite du CES

La France a pondu plusieurs stratégies dans le domaine du numérique, relativement bien coordonnées. Elle a lancé récemment une consultation publique sur la stratégie internationales à l'initiatives du Ministères des Affaires Etrangères et du Développement International. Je vous encourage à y participer, puisque chacun de nous peut le faire, soit pour faire des propositions, soit pour voter sur des propositions faites par d'autres. Le genre de consultation qui devrait se répandre petit à petit si le prochain pouvoir ne revient pas en arrière en préférant à la démocratie ouverte l'obscurantisme des comités Théodule et des confessionnaux pleins de paille et de velours rouge. C'est en tout cas une démarche inédite pour un Ministère plus confidentiel d'habitude, caché derrière les ors du Quai d'Orsay et de ses ambassades.


Les objectifs de la stratégie de la France sont a priori de :

  • promouvoir un monde numérique ouvert, diversifié et de confiance à l’échelle globale ;
  • affirmer un modèle européen d’équilibre entre croissance économique, droits et libertés fondamentaux et sécurité ;
  • renforcer l’influence, l’attractivité, la sécurité et les positions commerciales de la France et des acteurs français dans le monde numérique.

Ils sont développés dans un long texte (ici en PDF) et ratissent large. Ce texte a été élaboré par plein de "parties prenantes" dont les lobbies habituels en France, mais il est intéressant de pouvoir le compléter par des propositions venues de la base de nous aussi. Car finalement il y a plusieurs visions du "numérique" : ceux qui le font, à tous les maillons de ce vaste réseau de chaînes et de services que sont les réseaux mondiaux ; ceux qui l'utilisent, quels que soient leurs usages, leurs métiers ou leurs rôles ; ceux qui l'observent et le contrôlent pour veiller sur ses dérives et autres effets pervers. Il serait idiot de ne pas prendre en compte ces différentes visions, surtout quand on prône un modèle multi-partenaires (multi-stakeholders comme disent les californiens).

Souvent, dans ce genre de consultation, on ne réagit pas parce qu'on se dit que cela ne sert à rien ou que ses idées seront ridicules (et donc ridiculisées) ou que ce n'est pas notre problème ou que les politiciens et les technocrates sont là pour ça. Ce ne sont que des mauvaises raisons pour procrastinateurs inhibés.

A vos plumes, donc. Moi je réfléchis à des propositions à faire "puisque je le peux". Il faut effectivement que cette stratégie parle de Francophonie, de science et d'universités et d'étudiants, de langues et aussi de protection de notre vie privée numérique.

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