vendredi 17 février 2017

Con-inter-férences de presse

Le discours devant ses militants ou la conférence de presse sont a priori des exercices différents mais pas pour tout le monde. Il suffit d'avoir un bouc émissaire commun. La presse en l'occurrence, ou la justice, ou les deux mon colonel. Exemples. 

Fillon ressemble de plus en plus à SarkoTrump (lire en dessous) et annonce maintenant indirectement vouloir se maintenir s'il est mis en examen. Quand l'ego mène au suicide de son groupe, on ne sait plus très bien où on est... Il faut dire qu'on sait maintenant que le Fillongate ne sera pas classé donc sera transmis à la Justice d'une manière ou d'une autre. Vraie conclusion, déni et retro-pédalage : on ne doit pas se marrer tous les jours dans l'équipe Fillonesque. Fillon enfile donc les nouveaux sujets pour détourner l'attention, mais c'est trop tard, de toute évidence. Il parle donc de sécurité à la mode de son ex, critique Macron même de mauvaise foi puisqu'il a dit la même chose que lui par exemple sur la colonisation ou l'extension du concept de crime contre l'Humanité... La justice n'est pas indépendante ni la presse selon lui. Et le politique, il est indépendant ? De quoi ? De l'argent ? Pffffffffffft. Quand on voit les méandres parlementaires pour étendre les délais de prescription sur certains délits financiers, on comprend mieux le mauvais classement de la France dans les classements sur la transparence, l'éthique ou la non-corruption. Un mal endémique bien français. 

Une Manif anti-corruption est organisée dimanche à Paris, à la République. Nuit debout est impliquée dans sa préparation... Gageons qu'il y en aura d'autres. 

Trump a tenu une conférence de presse en disant pis que pendre de la presse. Lisez cet article et remplacez Trump par Fillon, c'est presque aussi juste. Édifiant. Quand des leaders politiques passent leur temps à dire du mal de la presse (ou des médias, ça fait plus moderne) c'est qu'ils vont mal et n'ont rien d'autre à dire. Trump a aussi dit du mal de la justice qui a osé, rendez vous compte, combattre son décret présidentiel sur l'immigration venu de ces fameux sept pays musulmans. Et combattre tellement efficacement que Trump renonce à faire appel. Il va proposer un nouveau décret et c'est reparti pour un tour. Intéressant comme démarche, non ? Je fais une connerie, si ça passe tant mieux sinon je recommence avec un petit changement jusqu'à ce que ça passe. Un crime d'abus de lutte contre la démocratie qui vise en fait à exclure presse et justice des pouvoirs réels. Il ne reste plus qu'à exclure le Congrès et hop on est en dictature. Comme pour un chef d'entreprise (d'empire) qu'il est et qui se moque de tous les autres pouvoirs.

On vit une époque formidable...ment désastreuse pour le monde politique, dont on a pourtant besoin. 

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