mercredi 8 février 2017

Les comptes courent et la Cour compte

La Cour des Comptes a publié son rapport et rassurez-vous, famille Fillon, il n'y a rien sur les comptes des parlementaires puisque c'est hors champ de leur contrôle. Ces employeurs privés financés à 100% par nos impôts sont libres de tout contrôle hors que par eux-mêmes. Un effet pervers de la séparation des pouvoirs, qui rend ces parlementaires juges et parties.

Quel est le menu cette année ? Copieux comme d'habitude puisque rien que la première partie fait 760 pages.

Les finances publiques représentent traditionnellement l'amuse-bouche. Le gouvernement en prend pour son grade avec des prévisions beaucoup trop optimistes. C'est le jeu et tous les gouvernements font pareil, mais pour ce dernier exercice budgétaire du quinquennat de François, on voit bien qu'il y a de la relâche. Le déficit sera plus important que prévu par le gouvernement, selon la Cour. Mais comme de toutes façons il y aura une nouvelle politique, est-ce grave ? Les médias de droite exultent évidemment.

Le plat principal est plutôt un grand mezzé autour de certaines politiques publiques qui se font plu ou moins écrabouiller. Je vous laisse lire le Sommaire de cette partie, comme un roman policier.

Emploi et solidarité :
L'indemnisation amiable des victimes d'accidents médicaux : une mise en oeuvre dévoyée, une remise en ordre impérative
L’Ordre national des chirurgiens-dentistes : retrouver le sens de ses missions de service public
La formation professionnelle continue des salariés : construire une politique de contrôle et de lutte contre la fraude

Énergie, développement durable et transports :
L’écotaxe poids lourds : un échec stratégique, un abandon coûteux
Le stationnement urbain : un chaînon manquant dans les politiques de mobilité
Le traitement des déchets ménagers en Île-de-France : des objectifs non remplis
L’usine de traitement des déchets Amétyst de Montpellier : un pari sur un processus industriel complexe

Éducation, universités :
Le projet Paris-Saclay : le risque de dilution d’une grande ambition
France business school : une fusion ratée

Territoires :
La commune de Levallois-Perret et ses démembrements : une gestion imbriquée et opaque
Les collectivités locales d’Auvergne-Rhône-Alpes et le spectacle vivant : une politique dynamique, un financement sous tension, une gestion à rendre plus rigoureuse

Le plateau des desserts concerne la gestion publique et ses incohérences, pour ce qui est sous contrôle de l'Etat en général

Le renouvellement des moyens aériens et navals de la Douane : des échecs répétés et coûteux, une mutualisation à imposer
L’emploi des forces mobiles de la police et de la gendarmerie nationales : des capacités en voie de saturation, un pilotage à renforcer
L’action sociale au ministère de l’intérieur : une organisation complexe, des risques avérés, une efficacité contestable
Le Muséum national d’histoire naturelle : une mutation inachevée, une institution fragilisée par le zoo de Vincennes
Les chambres d’agriculture : façonner un réseau efficace

Pour le "rallumage de chaudière", la Cour ré-examine des anciennes recommandations qu'elle a faites précédemment et constate (ou non) les progrès. C'est le cas cette année des buralistes par exemple où elle se déclare très insatisfaite des politiques publiques. On imagine les marchands de tabac vent debout contre ces nouvelles recommandations et Nercy bien gêné aux entournures... (Tome II, chapitre 4)

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Si vous êtes intéressés par l'un de ces sujets, lisez le document correspondant. C'est un peu ardu mais pas si difficile que ça à lire. Et les retranscriptions dans les médias valent rarement l'original, puisqu'ils mettent l'accent sur des anecdotes et que certains journalistes n'y comprennent pas toujours grand chose.

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