vendredi 7 avril 2017

Le poids des bombes, le choc des photos

J'écrivais hier à propos de Trump : 
La guerre comme solution aux problèmes intérieurs ? Pas une nouveauté !

La frappe ciblée d'hier soir (ici en Amérique) en est un exemple frappant et rapide. En pleine visite du President chinois dans le Trump Palace... En réaction à l'attaque chimique d'El-Assad contre sa population, une parmi d'autres, mais cette fois avec des photos horribles d'enfants morts - voir la Une de Libération hier. Dans notre société, les images changent tout, surtout celles de "beautiful babies" comme dit Trump. 

 

En pleine visite officielle de la Chine ? Justement, le seul grand pays qui adopte une position mesurée entre Trump et Poutine. Aucun rapport avec la Corée du Nord au menu des discussions entre deux trous de bombes golf. Trump a choisi un moment fort pour bombarder. Histoire de marquer sa silhouette musclée ? Ou moment-clé ? Moment-clé assurément. 

Une frappe de vengeance / unique / limitée ? Une frappe qui divise en camps prévisibles en tous cas. Résumé des camps ici, vu du Canada français comme dit Google. Précisons que le Canada n'a pas encore réagi à l'heure matinale de ce billet. 

 

Certains soutiens de Trump aux USA, et il y en a, sont choqués par leur Président qui s'était pourtant engagé à ne pas déclencher de nouvelle guerre au Moyen-Orient. Le hashtag #NoMoreWars commence à apparaître sur les réseaux sociaux. Trump n'est pas un diplomate, nous le savons tous, et ses solutions satisfaisantes ressemblent plutôt à des poussées d'herpès : rapides, avec plein d'effets indésirables. 

En prouvant qu'il existe "Je bombarde donc je suis" Trump agit comme on le pensait : le pire President américain depuis des lustres. A force de vouloir prouver qu'il n'est pas pro-chinois, pro-européen, pro-russe (histoire de dégonfler les accusations de collusion avant son élection), Trump ne va pas tarder à être anti-américain ! Paradoxe classique des coups de gueule des matamores. Obama n'était pas intervenu en 2013 dans des circonstances similaires car les russes s'étaient engagés à empêcher Bachar d'utiliser d'autres armes chimiques. En intervenant, Trump paradoxalement rapproché un peu plus les russes des syriens. En décidant seul d'intervenir, Trump agit contre son Parlement, contre l'ONU. IL N'aurait consulté que... les anglais !!!

Enfin quelques mots sur la campagne présidentielle en France. Macron était à la télé hier et il a encore une fois condamné Bachar. Fillon et d'autres ont été plus gênés sur ce sujet puisqu'ils soutiennent Poutine et Bachar, en tous cas partiellement. Depuis la frappe américaine, les réactions sont donc conformes aux lignes clivantes de nos chers candidats, même si presque tous se réfugient derrière l'ONU et le multilatéral que certains dénoncent pourtant régulièrement à grands coups de moulinets nationalistes. François retrouve, lui, un espace de parole (avec Angela, avec un Conseil de défense) lui qui était inaudible depuis des mois. 

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