mardi 31 janvier 2017

(Ré)union africaine (familiale)

Le Sommet de l’Union africaine se termine à Addis Abeba (siège de l’auguste organe et lieu honni de mon tendon d'Achille).
Il y a un nouveau président tournant, ce coup-ci c’est la Guinée Conakry et son vieux président. Il y a un nouveau patron de l’exécutif (la commission) venu de N’Djaména au Tchad, et de nouveaux commissaires dont le conseil de la paix et de la sécurité qui revient encore une fois à l’Algérie, l’un des principaux donateurs maintenant que Khadafi n’est plus là. L’Algérie touche aussi la vice-présidence (honorifique) en la personne de Bouteflika lui-même, qui ne se déplace plus. Une vice-présidence virtuelle ou fictive ? On demandera à Pénélope.


Mais surtout, le Maroc a réintégré le bercail. Le Roi du Maroc a commencé son discours par « Il est beau le jour où l’en rentre chez soi, après une trop longue absence ! Il est beau, le jour où l’on porte son cœur vers le foyer aimé ! ... Je rentre enfin chez moi, et vous retrouve avec bonheur. Vous m’avez tous manqué… » Absent depuis 33 ans, un bel âge pour qui vous savez, le Maroc revient donc à sa famille africaine, même si le différend avec la RASD sahraouie n’est pas tranché. Le Maroc a été élu à une grande majorité et le Roi en a pleuré. Vous remarquerez la personnalisation extrême de son discours, avec le « Je ». Normal pour un souverain qui incarne son pays, à moins que cela ne soit l’inverse. L’Algérie était contre, comme l’Afrique du Sud par exemple, pour plein de raisons politiques, mais aussi économiques. Le Maroc est en effet une puissance économique forte qui fera de l’ombre aux autres grands pays. L’ONU et son conseil de sécurité en tête ? On verra...

Un Roi ému. Rare

Le Roi du Maroc en a profité pour prononcer l’acte de décès de l’Union du Maghreb (UMA) qui n’a jamais réussi à fonctionner.  C’est le machin en haut à gauche avec le Maroc dedans mais pas dans l’Union africaine (il faut maintenant remettre cette « carte » à jour). En se projetant dans cet espace, le Maroc espère y jouer un rôle clé.


Vu de loin, on pourrait se dire que ce regroupement familial est anodin. Il n’en est rien. L’Afrique attire tous les investisseurs et toutes les convoitises. Les grands pays de cet espace ont tout à gagner à son développement. Le fromage est gros.

Sur ce, il faut que je vous quitte. C’est demain la première demi-finale de la CAN et jeudi l’autre. Il faut se préparer. Les pays du Maghreb ont été sortis, pas de jaloux. Je sais que c’est un programme à très court terme (dimanche) mais comme le programme officiel de l’Union africaine est à horizon 2020 2030 2063, il faut bien s’occuper entretemps.

lundi 30 janvier 2017

Champions

Un week-end de champions 

 

Miss Univers est française. Iris, notre Miss de l'année dernière concourait à Manille pour ce titre envié qui concerne des Miss ayant terminé leur parcours national. Bravo ! L'année prochaine, le concours devrait donc avoir lieu en France... Elle a battu en finale Haïti et la Colombie qui n'a décidément pas de chance. Futur dentiste, elle sera aussi certainement une égérie recherchée par tous les industriels du secteur. 

 

Dans la série des victoires, celle de Benoit Hamon est écrasante. Valls va pouvoir redécouvrir les charmes d'Evry et ses soutiens émigrer vers le centre : le premier transfuge n'a pas traîné hier soir avec un communiqué de presse visiblement prêt de longue date. À suivre. On a particulièrement apprécié hier soir, pendant son discours de remerciements, la rose qui se baladait entre la caméra et le visage de Benoit Hamon. Le chat était très intéressé par cet "insecte" qui semblait voler sur l'écran. J'ai bien cru qu'il allait sauter pour l'attraper... Une allégorie bien réjouissante. 

 

Champions du monde pour la sixième fois et chez eux, les handballeurs français ont déroulé leur finale. On regrettera de ne pas en voir plus souvent, de ce sport rapide et spectaculaire, une sorte de boxe avec ballon à plusieurs. On saluera aussi l'irruption d'un nouveau gardien titulaire qui assure la relève de Titi face aux gros minets de tous les pays. 

 

Dans la série champion mondial de la connerie, on saluera le décret présidentiel de Trump contre l'entrée aux USA des natifs de 7 pays musulmans (sauf ceux qui ont une carte verte). Une belle levée de boucliers contre lui déjà et qui ne demande qu'à s'amplifier. J'en profite pour vous mettre ci-dessous un tableau connu mais qui a pris hier un grand coup de projecteur avec le tweet de Kim Kardashian herself qui a permis à ses 49 millions de followers de le découvrir. Pour une fois, j'apprécie ce geste sobre et engagé d'elle. 

 

Et puis on peut parler de Fillon, non ? Il enfile perle après perle : le Penelopegate, ses enfants faussement avocats, l'usage de la caisse noire du Sénat et maintenant la confusion des comptes bancaires privés et professionnels. En moins d'une semaine, il est devenu un champion de maladresse et de vertu effarouchée. Vivement mercredi (mardi soir en fait) pour le prochain Canard enchaîné...

dimanche 29 janvier 2017

Du temps de cerveau pour... Une histoire de tête

Il était une fois un roi horrible. Horriblement laid, je veux dire. Il était très gentil mais sa laideur était inversement proportionnelle à sa bonté. 

Au début, lorsqu'il avait hérité du Royaume, presque tout le monde avait dit "il est laid, mais il est jeune et ça passera". Il faut dire qu'à dix ans il en paraissait soixante-quinze et qu'il était non seulement ridé comme un chou mais qu'il avait une bouche en forme de tomate, un nez aubergine (et pas que la forme) et des oreilles... Je préfère ne pas vous parler des oreilles, il est difficile de savoir à quelle heure vous lirez mon histoire et je ne voudrais pas perturber votre réveil, votre appétit, votre digestion ou votre sommeil. Ses parents étaient catastrophés, eux qui étaient plutôt normaux depuis plusieurs générations royales. Une sorte d'aberration comme il pouvait en arriver une fois de temps en temps. 

Le Roi son père avait alors décidé de marquer le coup en inondant le pays de beauté. Une vengeance inutile, mais qui avait fait du bien au couple royal et par ricochet à tout le pays. Chacun de ses prédécesseurs avait en effet choisi un domaine où marquer le Royaume et ce depuis une éternité. Son père, La Spirale, avait par exemple décidé de dresser dans tous les villages des tours en spirale, et son grand-père avait développé l'artisanat pour fabriquer des violons qui faisait encore aujourd'hui l'émerveillement du monde musical. D'autres rois avaient, par couche successive, construit le Royaume : des ponts, des routes, des vergers à n'en plus finir, des fontaines... Un de ses ancêtres, La Montagne, avait même transformé la montagne Royale pour qu'elle soit belle à regarder sous tous les angles et particulièrement du château.

Depuis plusieurs années, le couple royal discutait pour savoir quelle serait la caractéristique de leur règne. Que créer ? Leurs conseillers leur avaient proposé toutes sortes de projets, forcément différents de ce qui avait déjà été fait dans la famille, mais rien ne leur plaisait vraiment. C'est lorsque leur fils eut son premier anniversaire que le Roi avait tranché : le Royaume se couvrirait de statues toutes plus belles les unes que les autres pour marquer la différence avec leur laideron de fils. Et en neuf années, de ce règne qui restera à jamais comme celui de La Beauté, tous les villages eurent droit à leur statue. Depuis des siècles, c'était une sorte de concours entre tous les corps de métier et tous les villages pour créer le plus merveilleux de tous les symboles de chaque règne. Ces symboles étaient plus nombreux dans la capitale, évidemment, mais il arrivait que le symbole le plus frappant se retrouve dans un petit village éloigné. Les artistes et les artisans les plus créatifs étaient pourtant plus nombreux dans la capitale. La tour spirale qui était juste en face du château était ainsi reconnue par tous comme la plus belle du Royaume. 

C'est au sommet de cette tour que le Roi décida que devait se trouver la plus belle de toutes les statues. Comme cela, chaque matin en se levant, il pourrait la regarder dans la lumière du soleil levant et se gorger de beauté pour la journée. Le Roi organisa un concours ouvert à tous les sculpteurs du Royaume et sélectionna la statue d'un vieux sculpteur qui, tristement, mourut juste après l'inauguration de son œuvre. Une très belle statue en effet d'une femme merveilleusement belle, une femme sublime et sublimée qui ne ressemblait à personne - surtout pas à la Reine pour ne pas la vexer. Les autres sculpteurs se mirent alors à l'ouvrage et le Royaume se couvrit de statues, une au sommet de chaque tour en spirale. Toujours des femmes, dressées toutes droites et regardant toutes vers le château, même à l'autre bout du pays. Le Roi et la Reine venaient en grande pompe inaugurer chaque statue, comme c'était la tradition. Ils emmenaient toujours avec eux le prince héritier, la plupart du temps habillé de telle façon qu'on ne voyait pas son visage - et surtout pas ses oreilles. Jamais ses oreilles.

Lorsque le Roi son père mourut, notre nouveau Roi eut droit à une très belle cérémonie de couronnement. Il avait juste fallu adapter la forme de la couronne pour tenir compte de ses oreilles. La Reine sa mère mourut de honte une semaine plus tard et le jeune Roi - dix ans seulement - se mît à gouverner. Enfin, ce sont plutôt les conseillers de son père qui continuèrent à conseiller. Ils se disaient qu'ils étaient partis pour au moins six ans de tranquillité et de travail sans anicroche.

Seulement voilà, si je puis dire, le Roi ne l'entendait pas de cette oreille-là. Le lendemain du jour qui marquait la fin du double deuil royal, le Roi convoqua ses conseillers et les congédia tous, en une seule fois. Il en profita même pour les décapiter. Vous pourriez penser que cet acte était horrible, mais le peuple apprécia et applaudit longuement le jeune Roi. Car les conseillers étaient tous véreux et tous l'avaient su depuis très longtemps. Les parents du jeune Roi avaient été sous la coupe d'une coterie de conseillers malhonnêtes qui s'étaient enrichis sur le dos du peuple, à coups d'impôts surévalués, de corruption pour obtenir n'importe quel document et même de violences physiques sur les hommes et les femmes du Royaume. Le jeune Roi avait assisté à tout de loin, personne ne voulant le voir tellement il était laid, ce qui lui permettait de tout voir et de tout entendre.

Car ce Roi, notre jeune Roi, était d'une infinie bonté. Il voulait rendre tout le monde heureux, comme pour se vengeur de son infinie laideur. Et comme il ne faisait confiance à aucun noble, il décida de gouverner seul. Sa première décision fut de récupérer la fortune laissée par ses conseillers morts et de la redistribuer au peuple. Une mesure qui accrut sensiblement sa popularité. 

Cela ne l'empêchait pas d'être toujours aussi laid. De plus en plus laid, même. Pour ne pas choquer son peuple, il sortait toujours avec un bandeau ornant son front royal et cachant ses oreilles. Sa laideur était ainsi moins effrayante et il pouvait même déceler de temps en temps quelques sourires parmi les regards horrifiés dès qu'on le reconnaissait. Il sortait beaucoup du château pour se mêler à son peuple. Pas incognito, bien sûr, car qui ne l'aurait pas reconnu...

C'est quelques mois après son couronnement qu'il vit comme cela, un jour où il était au marché, un enfant sculpter son visage sur un petit bloc de bois. Un visage reconnaissable entre tous, mais sans oreilles, puisqu'il les cachait tout le temps. C'est ce jour-là qu'il décida quel serait le symbole de son règne. Il rentra bien vite au château et se précipita sur le balcon royal. Devant lui la femme idéale sur le sommet de la tour spirale le regardait. Elle souriait comme toujours, mais la lumière particulière de ce jour accentuait son sourire, comme si elle approuvait ce qu'il allait faire. Il sourit lui aussi, un rictus horrible qui faisait fuir même les plus téméraires.

Le lendemain matin, partout dans le Royaume, fut lue la proclamation royale. Le Roi annonçait qu'il était maintenant interdit de sculpter autre chose que des chimères et des gargouilles le représentant, et que celles-ci devaient orner toutes les tours spirales du pays. Les représentations de sa royale personne pouvaient être libres, plus ou moins fidèles à sa majestueuse laideur, sans l'enjoliver, mais elles devaient toutes reproduire fidèlement ses oreilles. Plusieurs dessins les représentant étaient affichés au bas de chaque tour spirale. Les sculptures seraient grassement payées.

Ce fut un grand émoi dans tout le Royaume car les oreilles étaient particulièrement affreuses. Le Roi prit d'ailleurs l'habitude, à partir de ce jour, de se promener sans bandeau pour que tous puissent constater de visu l'étendue en trois dimensions de la laideur incarnée. Cela choqua au début, mais comme il l'avait deviné, les gens s'habituèrent. Il voyait d'ailleurs de plus en plus souvent des habitants faire des croquis, de ses oreilles certainement. Il prit même l'habitude de poser de temps en temps. Car ses oreilles étaient très difficiles à saisir, comme si elles étaient horrifiées par leur propre apparence et qu'elles voulaient changer de forme, remplies de honte.

Mais le peuple du Royaume vit là une action presque sainte. Le Roi en s'affichant partout dans sa laideur naturelle donnait une leçon d'humilité à tous. Les sculptures apparaissaient partout et pas seulement les gargouilles décorées de son visage qui "habillaient" les coins de chaque tour spirale. Les plus riches décoraient aussi leurs maisons et même les pauvres bricolaient des sculptures en bois ou en argile au bord des gouttières. Certaines fontaines aussi se décoraient, si on peut dire, avec des chimères petites par la taille mais grandes par la laideur. Le Roi fut naturellement surnommé L'Oreille, et il obtint celle du peuple pendant de longues années. 

Le Royaume était maintenant couvert de statues du Roi et de ses oreilles. La tour spirale en face de son balcon arborait les plus moches de toutes, tellement horribles qu'elles arrivaient même presque à faire passer les siennes pour mignonnes. Les touristes des pays voisins qui venaient toujours en nombre admirer les merveilles du Royaume furent surpris au début, mais avec les années, ils se bousculaient littéralement pour admirer le contraste absolu entre ces tours spirales et leurs statues prodigieuses de femmes sublimes et ces gargouilles tellement laides que l'air semblait vibrer de dégoût autour d'elles.

Le Roi était heureux, son Royaume serein. Les recettes liées au tourisme remplissaient d'un côté les caisses qu'il s'empressait de vider de l'autre pour distribuer au peuple. Un seul problème commença à se poser. Petit au début, vu son âge, mais de plus en plus préoccupant : il fallait un héritier royal. Or  le jour de ses trente ans arriva et le Roi était toujours célibataire. Sa vieille nounou s'inquiétait de plus en plus. Comment trouver une Reine qui acceptât d'épouser un homme aussi laid et dont le profil ornait tous les bâtiments du pays ?

Ce conte n'aurait pas de raison d'être si une telle Reine n'avait pas pu être trouvée. Comment le fut-elle ? Haha ! Vous aimeriez bien le savoir, n'est-ce pas ? Vous vous dites que le conteur ne peut pas vous abandonner là en plein conte ? Évidemment qu'il ne peut pas, sinon il ne serait pas un vrai conteur... Donc, voici comment la Reine apparut, prêtez-moi bien l'oreille...

samedi 28 janvier 2017

Le Coq en France

C’est aujourd’hui le Nouvel An chinois pour une nouvelle année consacrée au coq. Pas n’importe quel coq. Le Coq de Feu Rouge. Plein d’articles partout et de nombreux événements sont organisés à Paris. (A signaler que coq rouge est un pléonasme puisque coq vient du celte kog qui veut dire rouge, comme cock en anglais si j’ose dire, mais attention, cela peut être un faux ami.

Mais en France, le coq est un symbole fort, depuis les gaulois, « le seul animal capable de chanter quand il a les deux pattes dans la merde ».

En plus cette année, les coqs sont de sortie, noblesse élection oblige. « Cogito Ergot Sum » comme n’a pas dit Descartes. Les hommes politiques sont donc plantés sur leurs ergots pour se pavaner, devenir rouge de plaisir ou de colère, et chanter divers airs (l’air de la calomnie pour Fillon, l’air de la diva pour Pénélope, l’air de la colère pour Valls, au clair de la lune pour Hamon, le temps des cerises pour Mélenchon, Ah je ris de me voir si belle en ce miroir pour Macron...) Et tout ça pour habiter l’Elysée et sa grille du coq


Les coqs sont machos par définition puisqu’ils règnent sur un poulailler. Leur symbole est fort en France. Depuis les gaulois donc, parce qu’il était facile pour les romains de se moquer des gaulois (gallus veut dire gaulois et coq en latin) eux dont l’emblème était l’aigle, un volatile un peu beaucoup plus « noble ». Napoléon aussi a voulu remplacer le coq par l’aigle, mais la force du peuple et du temps a gagné contre l’empereur. Symbole du christianisme, le coq a permis à Jésus de coincer Saint-Pierre, et s’est retrouvé sur les clochers d’église, sous forme de girouette saluant le vent et le soleil. Plus tard il est devenu l’ami des sportifs de toutes sortes, avec quelques millénaires entre les deux.

98, année importante pour le foot français...

lorsque la France a trouvé la fève de la FIFA

Il ne s’agit pas de se moquer des symboles, surtout lorsqu’ils sont très anciens, mais de parler aussi de leur détournement.


Ou des pubs puisqu’on se rapproche du Superbowl (nuit du 5 au 6 février)



Et un dernier pour la route (après mai 2017) ?

vendredi 27 janvier 2017

Que peut-on faire en 2'30" ?

Beaucoup de choses :

Attendre l'apocalypse, car les minutes des atomistes ne sont pas les mêmes que les nôtres et leurs 150 secondes dureront plus longtemps (très longtemps même on espère). Dans leur dernier bulletin, les atomistes du club des éponymes annonce avoir avancé l'Horloge de l'Apocalypse (Doomsday) de trente secondes.





Pour mémoire, voici la courbe depuis 1947, date de fondation de ce club international, juste après Hiroshima et Nagasaki. A l'époque ils avaient fixé le délai avant l'apocalypse à 7 minutes et comme on le voit bien il a fluctué en fonction des menaces. Tombé au plus bas (2 minutes) pendant la guerre froide USA-URSS à partir du moment où la première bombe atomique soviétique a explosé en 1953, le délai est remonté très haut au moment de la chute de l'URSS justement, mais n'a quasiment pas cessé de diminuer depuis. A croiser, pour ceux que cela intéresse, avec une Histoire des soixante-dix dernières années. Pour leur soixante-dixième anniversaire, ils ont donc décidé de frapper à la fois fort et précis. En ne baissant que d'une demi-minute, ils marquent en effet une vraie crainte vraie de la situation mondiale sur plusieurs plans, mais ils laissent une chance. Leur argument principal pour ne pas avoir baissé plus ? "The board’s decision to move the clock less than a full minute reflects a simple reality: As this statement is issued, Donald Trump has been the US president only a matter of days."

On est pleinement rassurés. On a failli atteindre le point le plus bas (maintenu de 1953 à 1960) mais on se dirige vers ce record en marchant à bonne allure. Relire ce billet pour s'y préparer...

Dans d'autres registres ces 2 ou 3 minutes peuvent être palpitantes, comme ce qu'on disait de Chirac à sa grande époque, et cette expression devenue culte entre les journalistes et les politiciens "trois minutes, douche comprise". C'est aussi le temps moyen d'une "chanson de variétés" formatée pour passer un peu partout. Il y a même une société de productions musicales qui a choisi ce nom. Tout cela en hommage évidemment à la chanson de Sylvie Vartan, deux minutes trente-cinq de bonheur (en écoutant un disque de toi)


L'année dernière (et peut-être cette année) le temps alloué aux récipiendaires pour remercier leur grand-mère après avoir reçu un César avait été fixé à 2'30"... Aux Oscars, on leur coupe la parole s'ils dépassent, comme lors d'un pitch pour une startup devant des investisseurs. C'est moins long que pour présenter sa thèse en 180 secondes.

En sport, les dernières 2'30" d'un match peuvent être déterminantes (le Money Time des américains). Hier les français avaient déjà plié leur demi-finale avant ce moment fatidique (c'est du handball) mais on verra bien pour la finale ce week-end à Bercy.

Et à propos de sport, saluons la performance de la Francophonie à la CAN (c'est du foot) : sur les 8 qualifiés en quarts de finale, tous sont des pays membres de la Francophonie (même le Ghana qui y est associé). Huit sur huit, c'est un très beau résultat qui évidemment enflamme les africains francophones, sauf dans les pays éliminés alors qu'ils étaient donnés comme favoris (la Côte d'Ivoire ou l'Algérie par exemple).

Finalement, est-ce la quantité ou la qualité qui compte ?
(Et ne répondez pas "les deux mon colonel"...)

PS : Et tout dépend des horloges. Sur celle-ci l'Homme n'existe que depuis 40 secondes, alors... Tempus fugit.

jeudi 26 janvier 2017

Un Mur peut en cacher un autre, et Trump est bien là

Trump a donc signé le début du Mur. Il tient ses promesses. C'est rassurant pour un homme politique et inquiétant parce que ces promesses vont foutre le bordel bien au-delà des riches entrepreneurs du BTP qui vont être chargés de la construction. D'ici à ce qu'il embastille tous les mexicains présents aux USA et qu'il leur demande de construire eux-mêmes le Mur sans être payés... Le Mexique est dans une situation délicate, face à son grand frère (ça ne vous rappelle rien, les grands frères ?).

Ceci n'est pas du chantage, mais une négociation


Mais ça ne marche pas toujours...

Le Mur est un symbole terrible, qui caractérise le refus de l'autre. Revue de quelques murs... tout en n'oubliant pas de respirer un grand bol d'air pendant qu'on peut à l'exemple de Joyon qui vient de boucler un tour du monde à la voile en 40 jours (avec 5 co-équipiers mais sans assistance).


Un Mur qui tombe, 25 ans après

Les murs européens face aux migrants, ici en Bulgarie ou à Calais notamment avec le Mur anglais

Mais aussi entre la Turquie et la Syrie

Le rôle (efficace selon la préfecture, pas selon le reste du monde) du Mur français après Tchernobyl

L'Arrache-Coeur de Boris Vian avec ses Murs protecteurs (vraiment ?)

Le Mur de l'Atlantique à Caen ou le fantasme du Mur projeté

Les Murs et enceintes de Paris

Les murs et les mûres de Trump, ses oublier les murs de sa politique étrangère
Image extraite de ce bon article sur plein de murs

Essaye-t-il de faire mieux que la Chine, le grand ennemi ?

Le Canard a son Mur du Çon auquel il aime épingler les hommes politiques français (et leurs épouses de temps en temps quand elles travaillent, mais défont la nuit ce qu'elles ont tissé le jour, telle Pénélope)

Et naturellement les murs avant de mourir

Mais enfin, d'abord et surtout, il y a le Mur de l'Amour
(et non, non, je ne parlerai pas de Game Of Thrones, l'hiver est là)

Presque tous les murs séparent même quand il s'agit de pans de murs. Ils excluent et isolent en deux parties le monde car ceux qui sont d'un côté sont aussi isolés que les autres. Une sorte d'agrandissement géant du NIMBY (pas dans mon jardin). 

Célébrons donc pour ce qu'il vaut (c'est à dire moins que rien) ce geste de Trump. 

Avant qu'il en crée d'autres, invisibles ceux-ci, notamment dans le monde virtuel, puisqu'il nomme à la tête de l'autorité de régulation des télécoms, la fameuse FCC dont on voit le nom sur tous les appareils américains, un ardent combattant contre la neutralité du Net (c'est-à-dire quelqu'un qui souhaite qu'on puisse mettre des murs partout dans le monde virtuel aussi).

mercredi 25 janvier 2017

L'angoisse du blogueur ce mercredi soir

Aaaaaaaaaargh, que faire ?

Regarder le débat Valls-Hamon, histoire de voir de la boxe et de constater la différence de style, de personnalité et de politique entre deux socialistes dont on se demande comment ils ont pu rester dans le même parti pendant si longtemps ?

Regarder Top Chef pour le démarrage de sa nouvelle saison, avec un pugilat entre chefs du jury pour choisir leurs poulains dans un nouveau mode de jeu à la "The Voice" ?

Regarder les deux derniers matchs de la phase éliminatoire de la CAN 2017, avec le match entre les leaders Egypte-Ghana, histoire d'être prêts pour les quarts de finale qui commencent samedi ?

Ou être regardé par des grappes d'étudiants dans un amphi de la Sorbonne pendant qu'on leur parle des universités africaines ?

Compliqué. Quand on n'a pas les moyens d'avoir un don d'ubiquité, il faut improviser. Alors j'improvise :

Ce soir grande bataille autour des fourneaux, entre deux chefs dont les spécialités respectives sont le Kouign-amann et la Paëlla catalane. Pendant la première période, on parle pots-de-vin et économie sociale, tout en consacrant du temps à une sauce tarabiscotée et très pimentée à base de pili-pili. A la mi-temps, les étudiants-spectateurs tweetent comme des fous et posent de bonnes questions auxquelles les politiciens-sportifs-gastronomes s'empressent de ne pas répondre. Pendant la seconde période, il est question de mettre sur le grill des viandards et de poser des questions insidieuses de tactique sur le terrain. En fin de débat, il y'a des vainqueurs et des vaincus. Il est donc indispensable de les interviewer :

- Valls : vous avez vu mon uppercut ?
- Hamon : mmmmmmmmmmmmgrmblmmmmmmmmm
- Ghana : Yes we CAN
- Egypte : vivement la rame à dents
- Les chefs, à l'unisson : A table !
- Le conférencier : A boire !!!

Et le lecteur-spectateur ? "Ca suffit !" clame-t-il...

mardi 24 janvier 2017

Un, deux, trois... on compte les schtroumpfs

Le calcul est l'une des compétences du socle de base quand on est à l'école. Ca s'oublie vite.

On savait déjà que les syndicats et les policiers ne comptent pas pareil dans les manifestations, que Mélenchon a son système à lui, ou que les dictateurs ne comptent pas les morts de la même façon que les ONG, en Syrie par exemple.

Depuis l'investiture de Trump, on sait que Trump et ses Trumpettes (à ne pas confondre avec la Schtroumpfette qui reste unique) ne comptent pas comme les médias. Le peuple de Trump est en fait composé de gens tout petits qu'on ne voit pas sur les images mais qui sont quand même là... comme des schtroumpfs peints en bleu (démocrate) avec une casquette rouge (républicaine) comme le grand Trumpf. La photo "GigaPixel" de CNN est très belle à regarder. On peut y voir beaucoup de visages en zoomant, y compris celui de Michelle Obama. C'est impressionnant de voir comment à notre époque les moyens d'espionnage sont sophistiqués. Et encore, il ne s'agit que de journalisme, pas du FBI ou de la CIA. La bataille des chiffres va se poursuivre pendant 4 ans au moins. Les chiffres réels seront dans la presse (honnie) et les chiffres de la réalité alternative seront dans les messages officiels de la Maison-Blanche, lus par leur schtroumpfette à eux ou - à défaut - dans les tweets de Trump lui-même.


Au PS non plus, on ne compte pas très exactement. La polémique sur le nombre exact de votants n'est pas terminée. Il y a eu du flottement dans l'air depuis les premiers chiffres annoncés par leur "Haute autorité" dimanche soir (entre 1,5 et 2 millions, plus proche de 2), et les derniers disponibles sur un peu plus de 95% des bureaux qui atteint presque les 1,6 million). Avec entre les deux moments des approximations et des erreurs sur le site officiel, dûes à un permanent zélé et à un président de la dite autorité sous pression du PS pour annoncer vite des chiffres dans la fourchette haute. Un joli pataquès qui montre la difficulté d'organiser de telles primaires à gauche quand le PS est en plein bordel. 1,6 million, c'est la fourchette basse de ce qui était espéré, puisqu'on parlait même du double ou presque. Au-delà du chiffre, qui est honorable, c'est bien la hauteur de la légitimité du candidat élu qui est en cause, comme dans le cas de Trump qui, rappelons-le, a perdu au vote populaire.  Pourquoi pas plus de votants ? Comment en faire venir plus dimanche prochain pour assurer une légitimité correcte au vainqueur ? Voici des bonnes questions, au lieu de se prendre une (Gar)gamel(le) et d'attendre les prochains mouvements de Macron (avec ses ralliements qui s'accélèrent) et de Mélenchon (qui invite Hamon à boire un bon café). Il est plus facile d'effeuiller une marguerite qu'une rose qui perd ses pétales.

En politique le chiffre brut a en effet peu d'importance, l'objectif étant d'avoir une majorité, souvent relative ou même indirecte. Un article intéressant à lire ici sur le "Growth Hacking" supposément utilisé par Trump pour remporter pas à pas les parties d'élection clés qui l'ont amené à gagner in fine. Comme quoi il peut suffire de quelques victoires judicieusement sélectionnées et entretenues pour gagner, indépendamment du chiffre brut. Un article qui devrait être médité par le PS, qui devrait se concentrer sur des objectifs plus ciblés, et surtout ne pas se tromper d'élection : veut-on le candidat qui a le plus de chances d'être élu en mai, ou veut-on redéfinir la ligne du PS autour d'un message cohérent en faisant l'impasse sur le prochain quinquennat pour viser 2022 ?

En économie aussi, les chiffres fluctuent et servent d'arguments dans des batailles rangées d'économistes. Le chômage par exemple, qui a agité le quinquennat depuis la promesse de François de le faire baisser, sans vraiment baisser ? Il baisse ! Et tout le monde s'en fout. Même le Figaro note que c'est la première baisse depuis 2007 et le début du quinquennat de Sarkozy avec un collaborateur premier ministre dont je ne me souviens plus très bien du nom. Une nouvelle savoureuse, pour le journal à la Beaumarchais (dont c'est l'anniversaire aujourd'hui). A déguster.

Et je ne vous parle pas de ceux qui croient dur comme fer aux chiffres magiques...

lundi 23 janvier 2017

Vacance présidentielle, oui c'est primaire comme titre, je sais

Et pendant les primaires, François continue à se balader.

En gros cette semaine, il sera là mercredi pour expédier un Conseil des ministres chargé des affaires courantes. Car l'agenda de sa semaine est éloquent.

Après un week-end au Chili il commence par la Colombie puis rentre à Paris pour son conseil des ministres, avant de repartir jeudi à Poitiers pour parler santé, d'aller à Berlin vendredi pour rencontrer Angela (après Fillon) puis de s'envoler pour Lisbonne pour un Sommet des pays méditerranéens de l'Union européenne. Un vrai président international et polyglotte. Il ne traverse pas (encore) le désert, il le regarde. Ce n'est pas non plus le désert des tartares mais il surveille quand même, on ne sait jamais.


On ne sait pas s'il a un spectacle réservé pour le débat de mercredi entre Hamon et Valls, les deux serres qui étranglent le PS. On lui conseille d'aller voir "Le Porteur d'Histoire" aux Béliers. Molière 2014, cette pièce qui n'en est pas une, entre histoires et Histoires, est jubilatoire et devrait l'interroger sur le sens des mots et de ce qu'on raconte. J'y suis allé samedi, courez-y si vous n'avez pas eu l'occasion de le faire déjà. C'est un petit théâtre sans places numérotées, pas très présidentiel, mais enfin, peu importe le flacon, pourvu qu'on ait l'ivresse comme n'a pas dit Alexandre Dumas. Une performance dans l'abîme et l'abyme, haletante pour les acteurs et qui met le spectateur à la fois sur la scène et droit sur son banc. Si en plus on aime Dumas... Le spectateur est en effet placé devant un choix qui n'est pas fait à sa place et qui le laisse en situation d'acteur finalement : quelle histoire, quelle Histoire, quels niveaux de conte choisi ? Où est la réalité et est-ce important, lorsqu'il s'agit d'entrer dans une méta-histoire ? Et tout cela dans une profonde jubilation de spectacle qui est inversement proportionnelle aux moyens minimalistes de la mise en scène, pourtant diablement efficaces. Un sourire intelligent et émerveillé à la fois, c'est rare. La profondeur du texte et la légèreté pour s'y plonger ne caractérisent en effet pas du tout les discours politiques actuels. Le théâtre n'est pas une tribune et les acteurs pas des tribuns, quoique certains tribuns soient des acteurs.


Pour revenir à la primaire, in abstentia de François, la route s'est dégagée : aile droite du PS contre aile gauche. Exit les éléments hors PS. Exit le ventre mou qu'on a tenté de faire incarner à Peillon avant de réaliser qu'il était trop mou et trop donneur de leçons. Exit Montebourg qui a été le seul à se croire au-dessus du lot et déjà qualifié, avec une belle claque dans la gueule. En l'absence d'un fédérateur, comme l'a été à un moment François, le PS oscille entre ses deux tendances dominantes, avec les prédateurs qui l'entourent de chaque côté pour en grignoter les bords ou en picorer le coeur : Macron à droite et Mélenchon à gauche. Mélenchon a l'avantage de l'ancienneté, lui qui a déjà bouffé le PC, mais Macron a l'avantage de la vitesse acquise. Une sorte de Lièvre et de la Tortue où le PS représente la nourriture à manger au bord du chemin, en marche ou en gueule. Piteux.

Une semaine qui accouchera dimanche soir du gagnant de la poule E.

On espère que François aura trouvé de quoi s'occuper dans les quelques semaines à venir (missions internationales ou théâtre) pour échapper aux commentaires et aux questions, avant de soutenir Macron. La campagne va pouvoir réellement commencer en effet dès lundi 30 janvier, avec tous les principaux protagonistes connus. Ou presque, car un sauveur auto-proclamé est toujours possible, sans oublier les candidats qui vient seulement à faire plus de 5%.





dimanche 22 janvier 2017

Du temps de cerveau pour... la Coupe de France de Présidentielle

Un match décisif ce soir, au sein de la poule E de la Coupe de France 2017 de la Présidentielle. Comme tous les cinq ans, il y a des temps forts et aujourd'hui en est un.

Petit rappel de la situation dans les autres poules

La poule A opposait trois chevaux issu d'une même écurie familiale, les Le Pen, et c'est la mère pouliche qui a gagné contre le vieux cheval de retour et la jeune jument encore un peu jeune. Cette poule à l'habitude de courir à l'extrême droite du terrain de course, mais peut faire des virées vers le centre, ce qui lui permet de faire des croche-pattes aux chevaux voisins. Cette écurie est reconnaissable à sa casaque bleu marine. La pouliche est donc directement qualifiée pour la phase finale en mai.

La poule B opposait plein de chevaux dont une pouliche et c'est l'outsider de la famille richissime Fillon qui a gagné, grâce à une tactique originale en avançant masqué face à l'excité Sarkozy qui était incontrôlable et au vieux canasson Juppé qui s'est cassé une patte et une botte avant la mi-course. Fillon est donc sélectionné pour la phase finale et il faudra faire attention de ne pas le confondre avec le gagnant de la poule A, leurs casaques ayant des nuances de bleu très proches.

La poule C n'avait qu'un candidat, un certain Macron, à la casaque rayée de rose et de bleu. Il a donc gagné sans courir, les autres chevaux ayant abandonné avant la course. Il faut dire que leur couloir, au centre, était particulièrement étroit et qu'il était difficile d'y placer plus d'un cheval. En plus ce couloir est sinueux et saute allègrement d'un bord à l'autre. 

La poule E avait plusieurs chevaux, tous vêtus de vert, mais la course a été gagnée à pile ou face et de manière très originale par un cheval qui a déclaré après la course qu'il ne voulait pas gagner en mai. C'est anecdotique mais un point de passage obligé alors même que les gènes de ces écuries se sont retrouvées au fil du temps dans les chevaux de toutes les poules.

La poule F, on s'en souvient, a été le cadre d'un scandale. Le cheval Mélenchon a en effet fait tomber le cheval Laurent en zigzaguant à gauche. Mais les juges ont décidé sous la pression des flingues et des tirades intimidantes qu'il était légal d'agir comme cela. La casaque rouge vif de ce Mélenchon sera donc présenté en mai pour la finale.

Aujourd'hui donc, c'est la première course de la poule D, qui désignera les deux qualifiés pour la course de dimanche prochain. Tous les chevaux portent des casaques roses, sauf deux à casaque verte et une à casaque mauve. Le suspense était entier avec quatre favoris pour la course et pour deux places, mais la course qui se prépare reste très indécise. Les chevaux près du centre de la piste auront-ils l'avantage sur ceux qui sont à gauche ? Il est difficile de le dire à cette heure. On peut noter cependant que le public est clairsemé, beaucoup plus que lors des courses de la poule B ou même que lors de la dernière coupe il y a cinq ans. On parle de moins de deux millions de spectateurs, juste au dessus du minimum exigé par la FPFA et qui était fixé à un million et demi. La FPFA, la fédération pour une présidentielle française apaisée, sera très vigilante sur ces chiffres et ils préparent déjà une photo finish. On rappelle que les espoirs allaient jusqu'à trois millions, à l'époque où certains y croyaient.

Les premières tendances sont toujours au doigt mouillé dans ce genre de course. La soirée sera longue pour les différentes écuries qui ont prévu des provisions pour leurs poulains :
- chez Valls des marrons chauds en pleine poire
- chez Montebourg des bêtises de cambrai made in France
- chez Peillon des Kinder surprise
- chez Hamon des cerises bien rouges mais un peu trop mûres
- chez Pinel des racines fades de rutabaga
- chez Benhamias des haricots de soja très épices et sucrés
- chez De rugy des algues séchées

La course risque de durer assez tard ce soir. Mais nous aurons l'occasion d'y revenir. 

Plus tard :
Ce sera donc cerises contre marrons. 

samedi 21 janvier 2017

Journée nationale des fleurs

Nationale ? Fleurs ? Quelle nation ? Quelles fleurs ?

A Amsterdam, aux Pays-Bas, c'est la journée nationale de la tulipe (si, si). Ca ne vaut pas le grand tapis de fleurs de Bruxelles en août mais c'est bien aussi.


A Paris, en France, c'est ja journée socialiste des roses, à quelques heures de la primaire et alors que la campagne est officiellement close. Attention aux épines. On peut déjà prévoir qu'il y aura cinq blessés sur sept.

ou au choix   

A New-York, c'est la journée officielle des PussyHats roses, une autre sorte de fleur, plus macramé et broderie que naturelle, mais très rose (voir mon image d'hier...). On espère que les défilés seront plus intéressants que la répétition :




Vous reconnaissez ce style d'affiche, bien sûr. C'est le même artiste

Sinon, c'est évidemment le 21 janvier, un jour hautement symbolique pour le pouvoir (et la tête de veau). Mais c'est donc aussi l'anniversaire de la naissance de Christian Dior en 1905 en pleine loi sur la laïcité, un amateur de fleurs et de leurs parfums.

   et   
fleurs d'ici pour  (c'est pas moi, je le jure)

Bon, enfin, et c'est pas pour casser l'ambiance, mais quand même, j'ai Googlisé "Fillon fleurs" et je suis tombé sur ça... J'en suis encore tout retourné. Il faut dire que Marine Le Pen a choisi une rose bleue comme emblème et que Fleur Pellerin a quitté la politique pour le business. Elle sera d'ailleurs "grand témoin de la Francophonie" pour les JO d'hiver de 2018 en Corée. Ah, les joies d l'indexation par une "intelligence" artificielle.


Et pour la route, l'emblême des JO de 2020 au Japon ;)



PS si j'ose dire : hier on a vu une fleur bleue, à ne pas confondre avec celles de Queneau
Le rêve continu(e) ?

vendredi 20 janvier 2017

Le jour d'avant Trump

A partir de midi heure de Washington, on ne pourra plus faire de blague bête (donc nécessaire) sur Trump sans toucher également à la fonction présidentielle qu'il incarnera. Il est donc urgent d'en faire un maximum avant et tant pis si vous les lisez près, ce n'est pas ma faute (Haha) puisque je les ai publiées avant... Vive l'Internet et sa longue traîne mémorielle (et vive une de ses mémoires les plus efficaces).

On commence par cette photo et cet article qui se passe de commentaire. C'est du sérieux, car Neopalpa donaldtrumpi peut se trouver aux alentours de la future grande muraille de Trump s'il arrive à la financer avec ses amis du BTP. Les scientifiques ont de l'humour c'est bien connu, cf ce record pour Obama : 9 insectes nommés d'après lui... Humour limite parfois.

Une mite aux cheveux blonds et avec une petite bite qui s'appelle Donald Trump
(traduction approximative)

Les américains sont évidemment plus légitimes que les autres pour se moquer de leur président. Hier soir, pendant un "Rally" typique des new-yorkais, les humoristes s'en sont donnés à coeur joie, malgré le froid et leur envie de faire pipi debout. Pendant ce temps, Trump dînait hier soir à Washington, aux chandelles avec quelques centaines de personnes. Il a plaisanté sur ses cheveux en disant que s'il pleuvait aujourd'hui, les gens verraient bien que c'est sa vraie couleur... Hahaha !

Un vieux pingouin blond et son négatif

D'ailleurs, autour de ce vendredi, les américains organisent des festivals "What A Joke" catharsis d'humour expiatoire dans une trentaine de villes. Le rire salvateur contre l'humour noir, les dents blanches et le monde binaire de Trump ?


Vous connaissez ce film ? The Purge. Trump voudrait lui piquer son slogan... No comment


Les écossais aiment aussi à se moquer de cette inauguration en pleine quatrième dimension


Sinon, Trump a annoncé vouloir garder son compte Twitter perso, qui a fait tant de ravages jusqu'à aujourd'hui avec des coups de gueule et des tweets extrêmes. Il aurait donc aussi le compte officiel @POTUS du bureau ovale, mais il est difficile d'imaginer les conséquences de tels tweets. Une démocratie directe avec le peuple, indépendamment de ses fonctions ? Avec des millions de suiveurs dont une grosse partie de trolls dans un sens ou dans un autre (pro ou anti) ? Restons calmes car Obama avait annoncé des choses dans ce domaine et il a dû vite se plier aux exigences de sécurité et de diplomatie. Mais il devrait garder son style comme pour ces conférences de presse à la Barnum


On peut se déguiser en Trump sur Pinterest par exemple, ou au contraire porter un Pussy Hat comme des milliers de femmes (et d'hommes féministes) le 21 janvier. 


On peut faire les deux aussi ! Vous remarquerez le Pussy Hat chic, non tricoté main. Normal quand on est en tenue de soirée...


C'est un puits sans fond, mais pas sans fonds, un puits puissant. Un puits profond, pro-fonds d'origines variées. Si j'étais américain, je créerais aujourd'hui un blog quotidien appelé 2017-2021 pour narrer les aventures de Donal à la tête de Pisouville, mais j'ai déjà assez à faire avec ce blog de chroniques quotidiennes du quinquennat de François. 

François ? Il est où François ? Ah oui, il est réfugié dans les Ardennes en attendant de partir au Chili puis en Colombie. On espère qu'il avait la télé dans sa chambre hier pour regarder en direct le dernier débat à 7 des primaires de la gauche pas enthousiasmante.

M à J : By the rivers of Babylone... America first

Révolution ?

Comme pour François en 2012, il pleut. Un signe ???

Un Trump peut en cacher un autre, qui s'emmerde un peu