mercredi 14 novembre 2012

Passé et Futur

Les réactions à la première grande conférence de presse de François sont intéressantes à regarder.

Parmi les satisfaits, la majorité (de gauche+Bayrou), parmi les mécontents l'opposition (de droite et de gauche). Rien que du banal donc, et pourtant...

Il semble que le ton des critiques soit empreint de beaucoup de condescendance, comme s'il n'y avait rien d'autre à faire que d'attendre une autre présidence, dans la plus pure tradition du Hollande Bashing qui dure maintenant depuis une bonne année. C'est un ton assez général, sans pointes acérées, avec fatalisme, presque avec tendresse. C'est surtout un ensemble d'arguments tournés vers le passé : il ne fait pas ce qu'il a promis (et il serait bien le seul à être dans ce cas), il ne prononce pas d'incantation magique pour le futur, il fluctue depuis son élection, il trahit des valeurs de l'ancienne gauche de Jaurès, il se complait dans des postures anciennes, et finalement c'était mieux avant, soit parce qu'on votait Sarkozy et qu'on aimait son style de ruptures surprenantes comme le clown mondain qu'il était, soit parce qu'on était dans l'opposition et que c'est plus facile de dire non surtout quand l'autre fait tout et son contraire.

Ceux qui ont apprécié le ton de François, finalement, parlent beaucoup plus du futur. Un futur "mieux" comme nous disions ici hier. Ils apprécient le mode choisi entre changement et rupture, avec des images de marins gardant le cap mais sachant louvoyer et éviter les obstacles météo et les courants contraires (et les chalutiers pirates non équipés comme pour plusieurs bateaux du Vendée Globe dans des zones de pêche parmi les plus fréquentées au monde).

Il est bien connu que les présidents de gauche doivent mener une politique de gauche mais aussi un peu à droite, et vice versa. Les dogmatiques purs ou les candidats aux primaires (ils se reconnaitront à gauche comme à droite) sont sur un autre rythme, ni passé, ni futur, mais celui du présent continué, une sorte de temps où tout se mélange et gomme les différences en permettant tous les amalgames.

Finalement, et si François c'était le changement, oui, mais plutôt le changement de paradigme, expression que les philosophes aiment à répéter à l'envi ? C'est mieux, non ?

PS : Solution du jeu des 7 erreurs d'hier :

- La photo est en couleur
- Le micro n'est pas eu même endroit
- La mode des vestons a changé
- Le ton est plus gentil
- La déco a enfin été refaite
- Le jeu de mains est différent
- Le président n'est pas le même

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire