mercredi 13 février 2013

Villers-Cotterêts

Bizutage à l'Assemblée nationale pour la ministre de la Francophonie, Yasmina Benguigi.

Tous les ministres qui répondent pour la première fois à une question parlementaire passent par un tel bizutage. Certains s'en tirent avec les félicitations (de leur camp évidemment), d'autres sont un peu émus et se font chahuter. Les députés de droite adorent chahuter, spécialement les femmes ministres de gauche, comme c'est étrange.

C'est comme ça. C'est notre Parlement. Ce n'est pas toujours digne, mais ce sont eux qui votent nos lois. Il est important de temps en temps de se rappeler qui ils sont, et comment ils se détendent. Ca relativise leur importance.

Sur le fond lors de la réponse de la Ministre, on apprend quand même avec intérêt la création d'une Maison de la Francophonie au Château de Villers-Cotterêts.

Tout le monde sait où se trouve ce château, n'est-ce pas ? Dans l'Aisne, évidemment, non mais !
Les habitants de cette ville sont des cotteréziens à ne pas confondre avec les corréziens comme François ou Chirac... Quoique, maintenant que j'y pense, il y a peut-être un rapport.

En août 1539, François Ier y signe la fameuse ordonnance qui, entre autres, impose la rédaction des actes officiels et notariés en français (et non plus en latin). C'est le début de la langue française nationale. C'est la date fondatrice pour une langue unifiée et accessible. Certains disent que c'est le début de l'Unité de la France.

Les amateurs de mousquetaires et autres romans de cape et d'épée savent également que c'est la ville natale d'un célèbre mulâtre, Alexandre Dumas. Que de raisons pour aimer cette ville et aller visiter la future Maison de la Francophonie quand elle sera prête. Pour le moment, la seule qui existe est à Paris dans les quartiers chics et il faut montrer patte blanche pour avoir le droit d'y entrer car il serait malséant pour de pauvres mortels de croiser les hautes autorités et les éminents diplomates qui la peuplent.

Or donc, pendant que les députés se comportaient comme des écoliers, cette annonce toute simple fût accompagnée d'un plaidoyer pour l'apprentissage du français en France (ceci n'est pas un paradoxe) et pour confirmer un plan d'appui à l'enseignement du Français en Afrique (100 000 enseignants quand même) qui compte tenu de sa démographie sera bientôt la principale source de locuteurs francophones.

C'est une petite nouvelle. Ce n'est pas un fait divers moqueur. Bon courage à la Ministre !


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