jeudi 14 mars 2013

Diafoirus budgétaires

Deux nouvelles à rapprocher hier. (Et, non, on ne parlera plus du Pape avant de voir ses premières décisions).

François, le nôtre, le président français et normal, ni pape ni roi, a annoncé qu'il pensait à gouverner par ordonnances pour les réformes les plus urgentes. A priori ce premier coup d'essai serait limité à des sujets économiques comme l'urbanisme, et les taux de TVA dans ce secteur ainsi que sur la relance "rapide" de la croissance grâce au bâtiment. Quand le bâtiment va, tout va, disait la sagesse populaire avant la crise. C'est un grande première pour ce gouvernement de gauche, alors que Sarkozy en avait beaucoup usé, et même abusé. Il est savoureux de comparer les discours de la gauche à cette époque contre les ordonnances et les discours de la droite aujourd'hui contre ces projets d'ordonnances. Presque rien à changer, ce sont les mêmes mots. Conclusion : ces protestations n'ont d'autre intérêt que de remplir les médias et de permettre à de jeunes politiciens de se mettre sur le devant de la scène, dans un rôle connu depuis le Tartuffe de Molière. Malheureusement, à notre époque de grand courage, il n'y a personne pour se cacher sous la table et entendre les paroles réelles de ces personnages aussi drôles qu'étranges.

Le budget est donc une chose trop sérieuse pour le laisser aux budgétaires que sont les parlementaires, puisque ce sont eux les principaux acteurs lors du vote annuel du budget. Il sera intéressant de voir sur quels sujets les ordonnances suivantes porteront. Nous sommes en pleine crise et les médecins s'agitent autour de notre lit. Malgré nous, et pas malgré eux, les médecins, les saignées et autres traitements à la Diafoirus nous seront donc administrés par toutes les voies possibles, sachant que seules celles de Dieu sont impénétrables. Pour paraphraser Raffarin, la voie est étroite mais la sente est rude.

D'ailleurs les coupes déjà prévues pour 2014, en plus de celles actées pour 2013 agitent tous les lobbies. Par exemple, cette réunion originale au Sénat, pour défendre le budget militaire de la France, à quelques jours des annonces officielles par notre François à nous sur ce budget de la Défense justement. Il y aura d'autres lobbies, mais celui-ci est l'un ds premiers à se manifester. Sic transit gloria mundi, Amène !

Deuxième nouvelle budgétaire d'importance, en Europe cette fois-ci : comme annoncé dans ce billet, le Parlement européen s'oppose au projet de budget laborieusement élaboré par les chefs d'Etats européens début février. Les dirigeants européens avaient réussi à se mettre d'accord sur un budget réduit mais pas trop, contentant et mécontentant tout le monde. Le Parlement a donc voté contre en expliquant que ce budget n'était pas compatible avec leurs priorités. En 2014, nous voterons pour renouveler ce parlement. C'est la seule instance élue par les peuples européens directement, et visiblement elle est utile. Souvenez-vous d'aller voter ce jour là !!!

En disant non à une majorité de 80% à ce budget pluri-annuel, le Parlement marque son rôle avec éclat. C'est la première fois qu'il a le droit de voter sur ce budget pluri-annuel. Il n'a d'ailleurs que le droit de dire oui ou non. Il n'a pas le droit d'amender le projet. Le vote définitif est prévu en juillet. D'ici là et après ce coup de semonce, la Commission européenne et les Etats doivent revoir leur projet. Le Sommet semestriel de juin promet déjà d'être chaud ! Les parlementaires, tous partis confondus, réclament un budget plus moderne, plus souple, avec moins de décisions figées dans le marbre et mettant l'Europe en situation d'immobilisme pour plusieurs années. Il s'agit évidemment d'une alliance de conjoncture car, lorsque les discussions sur les priorités avanceront, on retrouvera les traditionnelles frontières entre libéraux ou non, entre nations, entre personnalités.


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