lundi 27 mai 2013

Cannes-Paris : 1-0

Week-end sportif avec le grand prix de Monaco, le début de Roland Garros et la fin de plusieurs championnats de foot (en France et pour les clubs champions en Europe). On s'en tape.

Mais aussi week-end plein de manifestations. En général on commence les festivals fin mai, parce qu'il fait beau. Hum... passons. Tant pis pour les fêtes de quartier sous la pluie, les fourrures et les quolibets (j'aime les zeugmes).

C'est évidemment le choc culturel au sens le plus noble du terme qui a marqué ce week-end.

D'un côté, le cinéma à Cannes, avec à la tête du jury un Spielberg metteur en scène symbole de la toute puissance des blockbusters américains et d'une culture ultra-dominante, lyophilisée, avec pourtant à chaque fois une touche d'humanité. Et une récompense pour un film franco-tunisien d'auteur sur l'homosexualité féminine. Un film fleuve qui a plu à la plupart des festivaliers et des critiques. Un film long que tous ne pourront pas voir. Un film sur la passion. Un cri pour la liberté et la tolérance.

De l'autre, la dernière grande manif contre le mariage homo, nous promet-on, avec une forte participation des familles et des religieux qui appellent à manifester à chaque messe (oui, oui, je l'ai vu de mes propres yeux et ne me demandez pas comment). Une manif pour se ressourcer, revenir à des valeurs d'hier, à une culture imposée par la masse silencieuse, à un style de vie dans lequel La vie d'Adèle n'aurait même pas pu être présentée à Cannes. Des incidents évidemment, poussés par les extrémistes qui aimeraient bien profiter de la situation mais qui se limitent à quelques centaines de jeunes évidemment non manipulés.

Le choc des images et des conclusions que chacun peut en tirer est inévitable.

Et vous, dans quelle France voulez-vous vivre ? Dans laquelle voulez-vous vous investir pour la faire évoluer ? A moins de choisir la voie du centre, du milieu, du marais (ah non, le Marais est homo), de l'abstention... Les questions de culture, donc de société, sont certainement moins immédiates que les questions économiques, sociales et financières dans lesquelles chacun se débat avec plus ou moins de bonheur. Mais elles n'en sont pas moins révélatrices.

A ce titre, un exemple : les émeutes en Suède ont frappé de stupeur ce pays, en marquant la fin d'un mythe du développement harmonieux pour tous. Harmonieux certes, mais pas pour tous. Il y a aussi en Suède des pauvres, des immigrés et des citoyens de seconde zone. Et dire qu'il y a quelques semaines les suédois avaient publié un classement mondial des pays où il fait bon vivre et où la xénophobie est la plus faible. Ils s'étaient bien notés évidemment et la France beaucoup moins par exemple. Comme si la plupart des statistiques pouvaient être autre chose que l'expression d'une volonté a priori, d'actes de foi et de démonstrations biaisées. Cette étude et cette carte qui avait fait le buzz en est un exemple parfait.

Puisqu'on est en France, occupons-nous un peu de nous. Vous avez dit empathie ?

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