jeudi 16 mai 2013

Conférence de presse (papiers)

Un petit billet en direct pendant la conférence de presse de François ce jour.

Le contexte est mauvais (à ne pas confondre avec "le texte mauvais et con") et François est attendu sur un message de mobilisation proactive, de réponses lucides et responsables. Les commentaires sont déjà écrits : le gouvernement dira que le Président a fixé la feuille de route et donné le la tout en mobilisant les forces vitales de la France ; l'opposition s'opposera en parlant d'un exercice raté, de temps perdu et d'une action vaine. Les mots vrais peuvent être légèrement différents...

Rendez-vous donc ici vers 16h pour le direct et, en attendant, un aperçu des éditoriaux de ce matin, plutôt sombres et qui augurent d'une conférence de presse "récessive".



16h04

François annonce qu'il est à l'heure (tous les 6 mois) mais avec quelques minutes de retard quand même ;)

Il parle du Mali pour commencer sur une note appuyée, mais enchaîne sur l'Europe et la crédibilité budgétaire de la France, ce qui a permis d'obtenir du temps (deux ans de rebond) pour la France et de faire bouger les lignes en Europe sur la croissance. François revendique les taux les plus bas historiques auxquels la France emprunte. La crise financière est jugulée, mais la récession frappe l'Europe car trop de politiques d'austérité ont été conduites. L'économie française est à l'arrêt depuis 5 ans (pan sur le nez de Sarkozy). Mais il dit ne chercher aucune défausse et rappelle les réformes entreprises (...) pendant l'an I de son septennat (et de ce blog ;)

L'an II ? L'offensive ! Avec une initiative européenne (De l'audace, de l'audace, disait Danton NDLR) en quatre points et en deux ans :
- gouvernement économique de la zone euro avec un président dédié et des réunions mensuelles
- plan pour l'insertion des jeunes en tapant dans les fonds européens pas encore débloqués, avec une stratégie européenne d'investissement
- communauté européenne de l'énergie, pour les renouvelables
- nouvelle étape d'intégration pour la zone Euro avec levées d'emprunts

L'an II en France ? Inverser la courbe du chômage reste son objectif avec les instruments prévus (et étendus au privé) et avec un appel aux entreprises pour employer. Il faut sortir de la torpeur et de la peur. Le Chef de l'Etat détermine les défis essentiels du pays, c'est son rôle. ("En voyant loin on redonne espoir"). Il l'a fait sur quatre thèmes (pour Juin), avec des crédits européens, ceux du grand emprunt sans le reproduire, BPI, Livret, Caisse dépôts, cessions de participations publiques, fonds liés avec partenaires internationaux, épargne vers entreprises (assurance-vie en berne, fonds pour PME, plus-values mobilières).

Pour le court terme ? La rentrée scolaire 2013 avec plus de profs ; la loi sur l'enseignement supérieur (examens en français, tiens, tiens...) ; le choc de simplification pour plus de vie notamment dans le logement, ensuite pour les relations entre administrations et entreprises, puis pour les particuliers, le silence de l'administration valant approbation ; la formation professionnelle ; les retraites et l'allongement de la durée du travail, les inégalités entre régimes, la concertation (comme d'hab).

Plein de questions pour terminer sur l'avenir ? Oui, la France a les moyens de se hisser au meilleur niveau ! Vive la jeunesse ! La société française évolue (long passage sur le mariage pour tous) et la transparence est nécessaire. Parenthèse sur les violences du Trocadéro de lundi - agression contre la l'autorité de la France - et sur le suicide d'un désespéré dans une maternelle.

Confiance dans la République ! La France reste un projet, avec l'ambition de montrer la voie. La France c'est à la solution.



16h51 - Questions France
(un peu plus de 30 minutes donc...)

Q - Balance (et indécision ?) entre plusieurs lignes, vous et votre majorité ? Etes-vous un social-démocrate ?
R - François est pour la compétitivité. François est un socialiste qui veut faire réussir la France.

Q - Les ministres peuvent-ils commenter les portefeuilles des autres ministres (Bercy) ?
R - J'ai confiance dans le Premier Ministre, désintéressé. Bercy ? Une seule ligne dans le gouvernement, lié par un pacte implicite de réussite de mise en oeuvre de ma politique. Pas de remaniement maintenant, pas d'actualité.

Q - Croissance plus faible que prévu ! Qu'allez-vous abandonner ?
R - Je me concentre sur ma ligne et mes initiatives. Faire repartir l'emploi pour relancer l'économie et la consommation (libération des fonds de la participation aux entreprises).

Q - Allez-vous devenir un président qui tranche ?
R - Pas des têtes en tous cas ! Je décide tous les jours depuis le premier jour, et il en donne des exemples. Je ne prétends pas décider à la place des autres.

Q - Où en est la grande réforme constitutionnelle ?
R - Je ne peux pas décider tout seul. L'opposition s'opposera à toute réforme constitutionnelle, a-t-elle dit. Je suis pour les consensus, pas l'union nationale. Mais il faut une majorité des 3/5 au congrès. Le texte sur l'indépendance de la justice sera présenté au Congrès. Sur le vote des étrangers, on verra après les municipales.

Q - La réforme fiscale sur fusion impôt revenu et CSG est-elle abandonnée ?
R - Il y a eu des réformes dans ce domaine. On rapprochera les assiettes. La réforme sur les 75% a été reconverti.

Q - Sondage très bas ? Quelle part assumez-vous ?
R - On ne décrète pas sa popularité. Ce n'est pas un objectif. Je suis président au pire moment, j'ai assumé ! Je demande à être jugé au terme de mon mandat. Je refuse la déclamation, l'incantation.

Q - Perte de contact avec les français et le terrain ?
R - Je marche dans la rue, je prends le train. Je me déplace pour entendre. J'irai partout.

François s'est animé ;)

Q -Allez-vous faire évoluer la gauche sur l'économique ?
R - Faire évoluer la France, oui ! La droite n'a pas fait mieux.

Q - L'amnistie sociale ? Promesse à Mélenchon ?
R - Je ne suis pas favorable aux lois d'amnistie, par principe. Il faut des cas exceptionnels et Mélenchon m'en avait présentés. La rédaction du projet n'était pas parfaite. Ni amnistie sociale ni amnistie fiscale.

Q - Et le pouvoir d'achat ?
R - Cela dépend des entreprises. Le SMIC a été augmenté, certaines prestations aussi. Je veillerai aux négociations sur le chômage. Il faut surtout relancer l'emploi.

Q - La jeunesse de France a-t-elle été réenchantée ? Doit-elle être encore patiente ?
R - Education avant tout ! Eviter les décrocheurs, le chômage des jeunes. Les jeunes d'abord. Les contrôles d'identité, c'est une procédure complexe à faire évoluer.

Q - Outremers ? Encore plus dans la crise
R - C'est vrai. On y fait plus d'efforts (investissements d'avenir adaptés). Mais je ne distingue pas les territoires.

Q - Affaire Cahuzac ?
R - Le mensonge déshonore la politique. Il ne devrait pas se présenter.

Q - Ouvrir le gouvernement à d'autres forces ?
R - Il y a des sujets qui peuvent réunir les différentes composantes de la vie politique. L'ouverture précédente n'a pas convaincu, malgré les débauchages. Il n'y a qu'en France que le débat est si dur. Je demande des propositions à l'opposition, idem à la gauche de la gauche.

Q - Vous représenterez-vous comme Sarkozy ?
R - Je ne me préoccupe pas de 2017. Je veux laisser une trace en 2017.

Q - Allocations familiales, TVA ? Nouveaux engagements ?
R - Attaché à la politique familiale, mais aménagements à faire pour résorber le déficit. Les familles ne ressemblent plus à celles d'hier.La TVA ne bougera plus.

Q - Dialogue avec Allemagne, y compris sur les capacités d'emprunt ?
R - Pas la même sensibilité politique qu'Angela, mais mêmes responsabilités. Rechercher des compromis avec l'Allemagne. Comparaison sur la récession qui nous frappe tous. Pas de pronostic sur les élections allemandes.

Q - Transparence des patrimoines des élus ?
R - Processus irréversible, sans exhibition, en respectant la vie privée.

Q - Silence de l'administration vaudra approbation ?
R - Oui, à préciser dans une loi en septembre.

Q - Le Trocadéro ? Des sanctions ? Lutte pour la sécurité ?
R - Condamner d'abord les casseurs. Des manifestations dégénèrent, il y a eu des violences urbaines. Nous devons voir ce qui a manqué. Il y a un problème spécifique du PSG. Sur le plan général de la sécurité, il y a un plan global. Le Ministre de l'Intérieur est reconnu !

Q - Réforme la plus courageuse que vous ferez ?
R - Il a fallu du courage pour la loi sur le mariage pour tous. (Pas de lien avec le futur)

Q - Réception des parlementaires socialistes à l'Elysée ?
R - Non, ici c'est la maison de tous.

Q - Twitter, vous n'y êtes pas, pourquoi ?
R - Je vais y réfléchir.

18h08 - Questions International
(Très en retard et il commence à avoir des hoquets)

Q - Syrie, une conférence internationale avec Bachar ?
R - Chaleur de l'été pour Sarkozy en 2012. 90 000 morts dans une guerre civile. Il fallait structurer l'opposition syrienne, organiser l'aide humanitaire. Poutine a été d'accord sur une conférence. L'embargo ne peut pas encore être levé. Le problème n'est plus limité à la Syrie, il est régional.

Q d'un journaliste allemand - intransigeance d'Angela ?
R - Il y a un problème politique (ni personnel, ni national) à régler sur ce plan. Retour aux grandes idées initiales de la construction de l'Europe.

Q d'un journaliste italien - union politique ou intégration solidaire ? Parlé avec les pouvoirs italiens ?
R - On a surtout parlé d'économie avec les italiens. Au plan politique, pas de réponse.

Q d'un journaliste algérien - Syrie, la France n'est plus en première ligne ? Et les armes chimiques ?
R - la ligne rouge, ce sont les armes chimique. Juste des indices, pas de preuves. Oui à la conférence de Genève, sans écarter personne.

Q - Ingérence au Mali et dans la sous-région ? Cameroun et rançon ?
R - Pas de rançon versée par la France pour les otages du Cameroun. Pour les autres otages encore retenus, actions dans la discrétion. Pas de reformulation de la doctrine sur les otages, mais choix d'interlocuteurs sérieux. Ingérence ? Non, il y aura des élections. François rappelle le discours de Dakar.

Q d'un journaliste chinois - Accord de libre-échange Chine-Suisse, possible en Europe ?
R - Il faut de la réciprocité, un juste échange, des marchés publics ouverts. Procédures ouvertes.

Q - Menaces sur nos représentations à l'étranger (Afrique, Lybie, Tunisie, Egypte) ? L'Europe peut-elle fonctionner sans la Grande-Bretagne ?
R - Prudence demandée, visées directes. Pas d'influence sur notre politique. Inquiet pour la Lybie.
L'Europe a existé avant la GB. Je souhaite qu'elle reste. Je souhaite faire avance la zone euro, car c'est le coeur.

Q - Espoir de la gauche européenne. Vous les avez déçus ?
R - L'Europe est majoritairement conservatrice pour le moment. Nous n'attendrons pas les alternances. Attention aux égoïsmes nationaux.

Q - Reprise au Japon, aux USA grâce à une politique offensive des banques centrales. Et la BCE ?
R - Statut non changeable ! Aller à l'Union bancaire, jusqu'au bout. Injecter des liquidités pourrait être utile pour relancer les exportations.

Q -Elections au Mali avant le 31 juillet alors que la situation est encore agitée ?
R - Oui ! Engagement de l'ensemble des forces politiques maliennes. Kidal reste un problème.

18h40 - Fin "On se retrouve ou dans la rue ou dans six mois"


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