jeudi 27 juin 2013

Obamafrique

Obama est en Afrique. Enfin !

Il est attendu comme le loup blanc. C'est une visite hautement symbolique mais pleine de potentialités, au moment où les puissances occidentales historiques se replient de plus en plus du continent décolonisé. Obama est en retard par rapport aux autres grandes puissances, comme la Chine, car il n'a fait qu'un court séjour en Afrique, il y a longtemps et sans suite.

En commençant par Dakar, il marque une dimension droits de l'homme.

Les homosexuels africains, en miroir de la décision interne aux USA de légitimer le mariage homosexuel, avec une décision historique de la Cour suprême. C'est aussi une manière de réagir à une politique intérieure fragile, c'est de bonne guerre. Petit bémol car le président sénégalais a dit exactement le contraire à côté de lui...

L'esclavagisme aussi, avec cette visite symbolique à Gorée.
Gorée, c'est cette petite île mignonne en face de Dakar, devenue un haut lieu du tourisme pour les afro-américains venus retrouver leurs racines. Gorée, c'est un lieu que se doit de visiter tout dirigeant en Afrique. Gorée, c'est pourtant un mythe fabriqué de toutes pièces par Joseph, le génial conservateur du lieu qui savait raconter l'histoire à sa façon et captiver son auditoire. Je le sais, je l'ai écouté. La maison qu'on visite à Gorée est une fiction, mais c'est une fiction nécessaire, éducative, politique et vitale. Même si a priori aucun esclave n'est parti de cette maison pour les Amériques, il s'agit d'un de ces lieux qui représente une abomination. Cela prouve aussi qu'il n'est pas nécessaire de raconter l'Histoire exactement là où elle s'est produite. Et les milliers de gens qui visitent ce lieu s'imbibent d'une réalité. De plus, chaque fois qu'un visiteur y vient, surtout connu, il imbibe le lieu de sa majesté et de son âme.


Obama va mettre l'accent sur la démocratie et les droits de l'homme donc, à défaut de dollars et de développement. Il est empêtré dans des crises internes complexes et dans des crises externes dans d'autres zones géographiques. Sa visite, en famille, ressemble à celle de milliers de touristes afro-américains venus observer leurs origines et comparer les pays africains à son propre modèle. Il n'a pas vraiment affirmé de politique africaine, juste le "business as usual" bien loin des espérances à sa première élection.

Il tombe mal aussi. Il a prévu de visiter la cellule de Mandela vendredi; alors que celui-ci est mourant. Les gestionnaires des agendas officiels ont du boulot en ce moment pour que tout tombe bien à point nommé. Dur métier. Les plumes qui écrivent les discours d'Obama aussi ont des difficultés : comment parler de Mandela sans l'enterrer. Un héros de l'Afrique ? Bien trouvé. Dur métier également.

Ses discours seront attendus, ses actes aussi. Le premier n'a pas été terrible...


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