samedi 7 septembre 2013

Des Jeux, des Jeux

Il y a Jeux et Jeux.

Ce soir le CIO va désigner la ville pour les Jeux Olympiques de 2020 : Madrid, Istanbul ou Tokyo...
Les français préfèrent Tokyo pour que Paris ait plus de chances en 2024 car une ville européenne nous pousserait à 2028 au minimum (et Istanbul est à moitié européenne et à moitié asiatique). On se souvient de la défaite de Paris contre Londres pour les JO de 2012 et de la réputation de mauvais perdant qui nous colle à la peau. Les anglais avaient été plus forts, c'est tout... et la diplomatie de couloir, avec des acteurs coordonnés entre eux, ce qu'on peut appeler un lobbying organisé, n'a jamais été notre fort. La plupart du temps les décideurs français croient qu'il s peuvent tout faire et jouer tous les rôles à la fois, comme des patrons de droit divin, alors que les professionnels du lobbying ou de la recherche de financements savent bien qu'il faut articuler des compétences différentes et surtout séparer les rôles. On espère que la leçon a été apprise.

On verra donc qui gagne entre ces trois villes et quels scandales émergeront parmi les membres du CIO, souvent accusé par le passé de corruption, avec même quelques condamnations à la clé. Chacune des villes a un boulet, entre Fukushima au Japon, les émeutes en Turquie et la quasi banqueroute espagnole.
Sachant que les JO précédents ont eu lieu à Londres en 2012 et auront eu lieu à Rio en 2016, le favori reste Tokyo, pour des Jeux sans dopage mais avec plein de Césium pour les sportifs (ou de l'iode pour combattre une éventuelle radioactivité).

On ne parlera pas des Jeux d'hiver, 2014 en Russie et 2018 en Corée du Sud. Il y a un peu plus de 20 ans, la France accueillait les Jeux d'hiver en 1992 à Albertville, la dernière année où les Jeux d'hiver et d'été tombaient la même année. Depuis, à cause de la télé, ils sont décalés.


Mais aujourd'hui aussi commencent d'autres Jeux. Les Jeux de la Francophonie ont lieu à Nice.

Ces Jeux de la Francophonie sont une initiative originale pour faire venir des jeunes de pays francophones et les faire s'affronter dans des épreuves sportives mais aussi artistiques. La France les a accueilli en 1994 et ce ne sont que les 7° Jeux, qui ont lieu tous les 4 ans à peu près, normalement un an après les grands JO. Les prochains auront lieu à ... Abidjan en 2017.

Les épreuves artistiques comprennent par exemple les Arts de la rue, la Chanson, les Contes, la Littérature, la Création écologique et la Création numérique. Les épreuves sportives sont plus classiques mais avec des variantes intéressantes pour ceux qui ne connaissent pas : ainsi la lutte comprend à la fois des épreuves de lutte libre et de lutte africaine avec des règles légèrement différentes
 puisqu'on peut aussi donner des coups à la lutte africaine.

Les Jeux de la Francophonie partent d'une belle intention mais n'ont jamais réussi à remplir leurs objectifs. Ils sont moins chers à organiser, et heureusement car ils ne pourraient sinon l'être dans des pays comme le Niger, un des plus pauvres au monde. On les accuse d'être cheap et les grands noms n'y vont pas souvent. Le choix de Nice, à quelques mois des municipales était intéressant à l'époque. On va voir comment les politiques du coin vont s'en sortir, avec leurs déclarations tonitruantes et xénophobes ou pas loin. La ville de Nice a beaucoup d'hôtels mais ce sont des palaces. Plusieurs délégations logeront en fait dans un grand ferry amarré dans le port. Vous imaginez ça pour des JO normaux vous ? C'est comme s'il y avait une sorte de retour aux sources. Il y a aussi des jeux du Commonwealth pour l'empire britannique et même des jeux de la lusophonie où le Brésil rafle en général plein de médailles. Mais évidemment, ici, on a une tendance particulière pour ces jeux.

Si vous avez l'occasion de passer à Nice dans les 10 prochains jours, allez rencontrer ces participants venus de partout. Ils sont plus abordables que les stars des JO, et ça donne un autre visage à Nice.

La cérémonie officielle a lieu ce soir à Nice sur la grande place Masséna, avec François et quelques chefs d'Etat. Ce sera l'occasion de rencontres politiques sur d'autres sujets évidemment. Mais la politique n'a rien à voir avec le sport et les arts, c'est bien connu.







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