mardi 29 octobre 2013

Baromètre en baisse

Brrrrrr, il fait froid. La pression descend et le baromètre est plutôt pessimiste. On n'avait visiblement jamais connu ça de mémoire de baromètre, c'est à dire depuis 1981. Une courbe vaut mieux que cent mille mots :


Eh oui, il s'agit bien de politique et bravo à François qui bat un record. C'est toujours bon à prendre, un record.
Les optimistes disent que quand le fond est atteint on ne peut pas aller plus bas et qu'un simple coup de pied vous fait remonter à la surface. Les pessimistes croient savoir que le fond est plein de vase et qu'on risque d'y rester englué.

La France est en crise, mais dans une drôle de crise. Pas une crise comme en Grèce ou au Portugal par exemple, où les gouvernements doivent prendre des mesures très impopulaires pour redresser la barre des finances, avec à la clé une chute proportionnelle de la popularité des dirigeants, même en cas d'union nationale. En France le gouvernement a besoin d'argent pour boucler le budget et la réduction des dépenses ne va pas assez vite pour éviter une hausse des recettes. J'aime bien le mot recette. Vu de l'Etat il veut dire rentrées d'argent par tous les moyens. Vu des citoyens, il veut dire impôts et taxes, avec toutes sortes de recettes pour en prendre sans que cela soit trop visible. En France donc, la tendance est aux mesures corporatistes et par petits morceaux, ce qui a comme conséquence directe de faire se lever tout un tas de communautés qui se défendent d'abord elles-mêmes.

Il y a comme un abandon du sens collectif, de plus en plus visible. Rien d'anormal, c'est une tendance naturelle. Mais un des principaux effets pervers de ces stratégies (de l'Etat et des communautés) c'est que chacun pousse à l'extrême ses prises de position, et ce d'autant plus fort que les voisins ont obtenu quelque chose. On est habitués à ça car en temps normal, chacun s'y retrouve en fait. Mais lorsque la bourse est vide, les mécontents se mélangent et on se retrouve avec des mouvements alliant  toutes sortes de sensibilités. On appelle ça des amalgames.

Certains parlent d'une crise d'autorité. Le fait que le seul ministre qui se sorte bien des sondages soit Manuel Valls, le ministre de l'autorité par définition, montre-t-il un retour du désir d'autorité ? Sommes-nous devenus friands d'autorité comme certains peuples (non, non, je ne parlerai pas des russes) ? Le débat qui agite les politiques est-il celui de leur place dans un nouveau modèle de société, plus autoritaire, alors que presque tous ne sont même pas capables de faire autorité dans leur clan, leur tribu, leur parti ou leur camp ? N'est-ce pas là une des raisons de la montée des extrémistes (de droite plutôt en ce moment), plutôt que la sécurité ou la nouveauté ?

Beaucoup de questions, que chacun doit se poser. A droite ou à gauche, et même au centre qui devrait se refondre mardi prochain, paraît-il.

PS : François et aujourd'hui à Bratislava. Va-t-il en revenir comme un autre président parti à Baden-Baden ?

PPS : 11h55, le Premier ministre suspend l'écotaxe. Le baromètre va-t-il bouger et dans quel sens ? Triste application du principe d'autorité.

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire