vendredi 11 octobre 2013

Populismes

Etrange synchronisation des déclarations politiques en France et en Europe, en cette fin de semaine pluvieuse (à Paris), tournant toutes autour des populismes. En plus, les médias populaires aiment le populisme car il est populaire et fait vendre de la pub. Donc on en parle de plus en plus, au grand dam des autres (les démocrates en général) et au grand plaisir des populistes justement.

Fillon avait commencé par dire que les socialistes et le Front National c'était la même chose. Il avait provoqué plein de quolibets. Mais il avait aussi dit que c'était ce que pensait la majorité des gens de son parti. Ensuite Sarkozy (Sarkozy martyrisé, mais Sarkozy libéré) reprenant du poil de la bête avait ravivé le courant droitier de l'UMP qui avait caractérisé sa fin de campagne en 2012. Copé a suivi, pour rentrer dans les bonnes grâces de Sarkozy en annonçant fièrement qu'il refuserait de choisir entre Hollande et Le Pen (la fille). La ligne de l'UMP semble donc tracée vers la droite, la droite toute. C'est comme les bateaux, à partir d'une certaine assise et à force de pencher à tribord, on se retourne. Les politiciens parlent eux de retourner leur veste et les romantiques de chavirer, mais il y a peu de romantiques en politique.

En parallèle un sondage français est paru cette semaine qui pour la première fois place le FN en tête des votes pour les élections européennes de mai 2014. Si, si !!! Ce sondage a semé une odeur de soufre dans toute la classe politique. Les sourires de Marine sont éloquents et font chavirer plus d'un politique de droite. Décidément l'UMP n'a pas de beaux jours devant elle.

François est monté au créneau, avec quelques-uns de ses ministres phares comme Moscovici, même si tous n'aiment pas forcément le président actuel de la Commission européenne. En dénonçant le populisme, François le place à un autre niveau : ce n'est pas seulement à cause de la crise économique et d'un refus des pouvoirs en place, mais également pour des problèmes culturels, identitaires, protectionnistes, liés à la peur de tout et du déclin en particulier, liés aussi au vieillissement des populations. On n'a pas encore de Tea Party comme chez les Républicains US, mais ils se pointent à l'horizon.

Au niveau européen aussi on commence à s'inquiéter car ce mouvement se passe dans plusieurs pays, bien au-delà des pays où l'extrême droite est traditionnellement forte comme l'Autriche ou les Pays-Bas, et des pays où elle est au coeur des luttes politiques comme en Grèce ou en Italie. Rappelons que depuis le traité de Lisbonne qui régit l'UE, le président de la Commission européenne est censé être choisi dans le parti qui a gagné les élections européennes. Les deux grands rassemblements de partis, à droite avec le PPE et à gauche avec les socialistes, auront donc leur candidat. Mais les partis d'extrême droite aussi. La sueur commence à perler au front de certains eurocrates. Avant Lisbonne, le président de la Commission était désigné par ls chefs d'Etats européens, dans une négociation de marchands de tapis. Avec cette nouvelle règle, appliquée pour la première fois, la situation se complique et il pourrait être difficile de nommer quelqu'un contre l'avis du suffrage universel. Il est temps que l'Europe, et les européens convaincus (comme ici sur ce blog) lancent une campagne positive pour l'Europe. Le climat est tellement défavorable pour elle que cela va être long !

Evidemment les mots sont importants. Populisme, nationalisme, extrême droite sont différents. Leurs usages sont souvent confondus, au-delà des expériences historiques qui les ont créés. Wikipedia est une bonne source pour y comprendre quelque chose et naviguer sur les eaux calmes de la tranquillité politique. Mais au-delà des mots, les idées sont là et pas bonnes à boire !

Extrait d'un site qui aime les populistes... Il y en a !

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